Detroit Metal City, de Kiminori Wakasugi – Tome 1
Nouvel éditeur pour un nouveau titre de très grande qualité ! 12 bis nous propose enfin Detroit Metal City, que le Studio 4°C vient d’adapter en série : Soîchi est un jeune homme bien sous tout rapport, travailleur, poli, amateur de pop suédoise et amoureux secrètement d’une jeune fille désirable et raffinée… Mais le soir, il devient Johannes Krauser II, leader charismatique du groupe de métal Detroit Metal City. Malgré toutes ses tentatives, Soîchi ne parvient pas à abandonner ce rôle, et il est en permanence forcé d’être plus obscène et plus outrancier ; ses tentatives de maintenir cachée son identité risquent de ne pas réussir bien longtemps…
Hilarant de bout en bout, ce manga est probablement l’un des meilleurs édités pour l’automne ; la vie de Soîchi est totalement improbable, et c’est précisément ce qui fait le sel de ce manga. Obligé de se mettre dans la peau de Johannes Krauser à des moments extrêmement délicats, le héros est une parfaite illustration de ce qu’est le surmoi freudien : sale, misogyne, grossier, Johannes Krauser vient à chaque fois ruiner toute tentative de rentrer dans le rang, et de mener une vie normale. Au programme de ce chef-d’œuvre : paroles de chanson ridicules (notamment celle du morceau intitulé « hymne à la truie »), concours de celui qui dira le plus de fuck sur scène, réhabilitation des jeunes grâce au metal, et outrages involontaires envers représentants de l’ordre public.
Enfin, les amateurs de metal qui ne se prennent pas trop au sérieux pourront aussi savourer toutes les petites blagues et clichés que l’auteur met brillamment en scène, grâce à un dessin parfaitement adapté : le mangaka sait tirer parti de ses faiblesses, en mettant la rigidité de son trait au service d’intrigues toutes plus excellentes les unes que les autres. Sans conteste le chef-d’œuvre du moment avec Me and the Devil Blues.
Disponible chez 12 bis depuis septembre 2008. Prix : 6,50 euros.
Voir aussi le mini-site consacré à DMC, d’où nous avons repris la couverture.
14 commentaires
Heavy metal rulz :P
Pas très esthétique, oui, mais justement : si les dessins étaient splendides et le tout rendu avec classe, on perdrait toute une dimension comique. Les persos se tiennent comme des porte-manteaux, mais justement, ces attitudes mettent vraiment en reliefs des situations franchement invraisemblables. Ca ne tombe jamais à plat...
Pour le nombre d'épisodes, les sources divergent...
sinon la série est vraiment très drôle, l'auteur a bien su exploiter les idées reçues sur le métal et certain persos (dont la productrice)sont vraiment énormes.
à recommander a tous ceux qui ont 10 min à tuer.
Merci pour les précisions jamestrick.
L'histoire ne tient absolument pas debout, d'ailleurs on se demande bien comment le héros a fini frontman d'une groupe de death metal alors que sa personnalité est a l'extrême opposé du personnage qu'il incarne et déteste !
Quand on arrive à se moquer de l'improbabilité des situations (et de la mocheté du chara-design), on peut enfin profiter de ce que le manga a de meilleur à offrir : de la vanne. Et l'auteur est vraiment doué pour faire partir en vrille chaque chapitre... sans compter que l'ambiance baigne généreusement dans une mare de clichés hilarants.
Merci Wata, je me suis bien marré =)
Ou "la schizophrénie (ou le négation de soi-même, au choix) poussée à son paroxysme." =]