Detroit Metal City T4 – Fin du Satanic Emperor Festival
Le dernier volume plaçait la barre très haut en parodiant de façon hilarante l’ambiance des festivals pour métalleux.
Pour être tout à fait franc, ce quatrième tome lui est sans doute inférieur, la faute revenant à des gags globalement moins inspirés. Mais comme cela reste parfaitement vulgaire et bourré de rebondissements improbables, on pardonne sans peine cette petite baisse de qualité à ce cher Kiminori WAKASUGI.
Alors, qu’est-ce que le mangaka nous a concocté?
Les deux tiers de ce quatrième tome sont consacrés aux dernières manches du Satanic Emperor Festival qui prend décidément des allures de compétition acharnée. Quatre groupes restent en lice pour décrocher le titre ultime, chacun dans un style qui leur est propre. DMC se démarque avec son maquillage grand-guignolesque, Deazm avec ses forts penchants scatophiles (voir ci-contre), Horror Esthetician mise sur son look gothico-marilyn-mansonien et Helvete évoque… hum… une assemblée du Ku Klux Klan ? De bien jolis monstres de foire donc. Spectacle assuré !
Le festival est le cadre d’un déballage immodéré d’insanités d’un mauvais goût assumé. Les quelques images qui parsèment cet article devraient convaincre les plus septiques que l’humour DMC n’a aucune limite. Too much ? Cela dépend de la sensibilité de chacun. Pour ma part, j’avoue que certaines vannes (minoritaires) bien grasses n’ont pas réussi à me décoincer le sourire escompté. Peut-être que l’arc du festival s’est trop étiré en longueur, provocant ainsi une certaine lassitude pour le lecteur habitué au format mini-sketchs ? Autre raison possible : l’auteur ne pas réussi à installer un vrai suspense dans le déroulement de la compétition.
Ne soyons pas trop durs, le plaisir est au rendez-vous. Le couple Soichi / Krauser se révèle efficace, l’un complétant l’autre dans les moments difficiles. A noter que l’assassin de l’enfer prend de plus en plus souvent le contrôle de son double angélique. L’équilibre entre les deux facettes de l’adolescent serait-il en train de vaciller ? La grande mascarade va-t-elle prendre fin ? Peu probable, puisqu’il s’agit du principal ressort comique de la série. M’enfin, sait-on jamais. N’oublions pas que le devenir de la relation Soichi / Yuri est un jeu.
Terminons sur une remarque concernant le dessin de l’ami WAKASUGI. S’il reste assez pauvre la plupart du temps (arg mon dieu, le chara-design est vraiment terrifiant), certaines planches bénéficient d’un soin particulier. C’est notamment le cas de la double page ci-dessous, à gauche. Espérons que cela augure de futurs progrès graphiques…
Parler de semi-déception est beaucoup trop fort mais ce quatrième tome est un cran en dessous des précédents. Les fans de la série n’auront cependant aucun mal à l’apprécier tel qu’il est : un joyeux concentré de détente et de mauvais goût.
Disponible chez 12bis depuis le 23 avril 2009 au prix de 6,50 euros.
3 commentaires
Ca a été autre chose DMC ?
Sérieux, vous réfléchissez vraiment trop. Faut éteindre le cerveau des fois et DMC fait très bien office d'interrupteur.