‘Elle se débat dans sa cage mais ne veut pas la quitter’ (4/3)
Suite au triple dossier que nous avons proposé sur la Mélancolie de Haruhi Suzumiya, nous avons eu le plaisir de lire un commentaire très détaillé et très informé, de la main de Kabu. Estimant qu’il était vraiment dommage de gâcher ce travail en le laissant sous-exposé dans les commentaires, nous avons demandé à son auteur de le reprendre afin qu’il bénéficie d’une meilleure visibilité, ce qu’il a eu la gentillesse d’accepter. Kabu l’a numéroté avec raison 4/3 : nous pensons que son article est un excellent complément de notre dossier car il offre une lecture minutieuse de cet univers et corrige parfois certaines interprétations incorrectes. C’est aussi un texte qui comblera les amateurs les plus forcenés de cet univers : après tout, Kabu fait partie de l’équipe du site Haruhi.fr, qui, comme son nom l’indique, est spécialisé dans cette série.
Pour l’occasion, vous pourrez retrouver son article ainsi que notre dossier sur le Yukipedia mis en place par l’équipe de Haruhi.fr.
L’équipe d’Anime-Kun
Elle se débat dans sa cage mais ne veut pas la quitter (4/3)
Complément au dossier sur Haruhi Suzumiya, par Kabu
En considérant ce dossier en trois parties sur Haruhi Suzumiya, très bien construit et réfléchi, montrant certaines facettes de cette œuvre avec justesse, pour le haruhiiste quelque chose saute néanmoins aux yeux : ce dossier ne prend en compte que le seul anime et non le roman original. Pas que ce soit une grave faute de goût mais la lecture du roman apporte un point de vue différent, ainsi que certaines précisions qui peuvent s’avérer intéressantes.
Ne fuyez pas braves gens, l’objet ici n’est pas de vous spoiler méchamment la saison 2 (pas plus que la 3 ou la 4) mais de mettre en perspective le dossier de watanuki en utilisant les romans.
Certes, cet article utilise quelques points qui ne sont pas présents dans l’anime, donc ceux qui veulent absolument se préserver pour Duke Nukem Forev… euh… pour la saison 2 devront faire un peu attention, mais rien de la trame principale n’est dévoilé, juré.
Commençons par quelques éclaircissements sur l’auteur :
Certes on pourra discuter du fait que Tatsuya Ishihara est le réalisateur de la série animée de chez Kyoto Animation, mais ce studio ne crée pas ou peu d’anime originaux. Ils ne font pour la plupart que des adaptations de romans ou visual novels.
En fait tous les « produits » (roman/manga/anime/jeux…) de la licence Haruhi sont estampillés du même copyright :
« Tanigawa Nagaru – Ito Noizi / SOS Dan »
L’auteur, celui qui a effectivement écrit l’histoire, c’est donc plutôt Nagaru Tanigawa.
Noizi Ito est quant à elle l’illustratrice des romans originaux.
(Pour les intéressés, elle avait déjà œuvré sur les romans de Shakugan no Shana).
Penchons-nous maintenant sur l’analyse du personnage de Haruhi.
Dans ce dossier, elle est décrite comme un dieu enfant avide d’extraordinaire mais qu’un « malheureux hasard » empêche toujours de voir ses envies réalisées.
C’est juste. Elle a en effet des réactions d’enfant qui veut absolument rencontrer des personnages étranges et qui règne en despote sur son entourage. En revanche, concernant le fait que le destin ou les autres personnages l’empêchent de réaliser son rêve, ça n’est pas tout à fait vrai. En réalité, Koizumi l’explique dans l’épisode 13 (ou 5 chronologique), il y a aussi une part d’adulte chez Haruhi. Cet adulte rationnel réfléchit posément et se dit « les aliens, les ESPer et tout ça… ça ne peut pas exister, de toute façon ». En gros cette part adulte (certes plus difficile à percevoir) la limite. Elle fait en sorte que le monde reste un minimum cohérent mais aussi et surtout elle l’empêche de voir ce qu’elle a créé. En outre, même lorsque Haruhi se retrouve dans une situation réellement extraordinaire (épisode 14 par exemple), sa raison la rappelle ensuite à l’ordre et elle se dit « c’était un rêve… non, un cauchemar plutôt ».
Ce n’est donc pas seulement le destin et ses amis qui l’empêchent d’accéder à ce qu’elle désire, mais elle-même qui se limite. Après bien entendu on pourra dire avec ironie que dans sa position de déesse, Haruhi est le dit destin…
Toujours selon ce dossier, elle serait aussi d’un égoïsme sans borne, et n’hésiterait pas à tout faire pour obtenir ce qu’elle veut, quitte à écraser son entourage.
Là encore, ça n’est pas tout à fait vrai. En apparence oui, elle « prostitue » Mikuru, elle en fait voir des vertes et des pas mûres à Kyon etc… Mais il y a aussi des limites qu’elle ne veut pas franchir. Par exemple, lors des épisodes de l’île, elle a créé une « ombre » qui serait celle du tueur car elle ne voulait pas que ce soit l’une des personnes présentes sur l’île qui soit coupable. Elle aurait très bien pu ne rien en avoir à faire ou pire, faire en sorte que ce soit l’un d’eux en particulier.
En réalité, Haruhi est certes égocentrique mais pas totalement égoïste ; elle se préoccupe réellement de ses camarades.
On peut supposer qu’elle les voit vraiment comme des subordonnés au sens strict du terme, et qu’en conséquence elle endosse aussi les responsabilités qui vont avec sa position de chef. Quand l’un de ses brigadiers tombe malade, ou quand elle pense qu’ils ont un problème, qu’il y a des tensions ou autre, elle s’inquiète pour eux, et fait tout son possible pour améliorer la situation, même lorsque celle-ci n’impliquerait pas directement de problème pour sa personne. (Si Yuki tombait malade par exemple, on ne peut pas vraiment dire que cela la gênerait dans ses activités. Pourtant…)
Il en va de même en sens inverse. Yuki, Mikuru et Koizumi ont chacun leur intérêt propre, c’est certain. D’ailleurs ces intérêts ne seront pas toujours en accord entre eux…
Malgré tout, cela ne les empêche pas de penser au bien-être de Haruhi, même lorsque celui-ci va à l’encontre des objectifs imposés par leurs supérieurs.
Koizumi par exemple dira plus tard : « Si je dois choisir entre l’Agence et la Brigade, je choisirai la Brigade. Je suis un membre de la SOS Dan avant d’être un ESPer sous les ordres de mes supérieurs »
Passons aux relations amoureuses.
Il est en effet aisé de déceler un triangle amoureux Haruhi – Mikuru – Kyon d’apparence classique mais qui est au final compliqué par une relation de force inédite. Cependant en ne visionnant que le seul anime, on oublie souvent un élément de taille dans l’équation : Yuki.
Alors oui, dans l’anime, on ne voit pas beaucoup Kyon et Yuki batifoler dans les prés, c’est sûr. Dans les romans en revanche, cet aspect est de plus en plus développé au fil du récit, au point que Haruhi elle-même s’inquiète pour Yuki « qui va se faire dévorer toute crue par ce pervers de Kyon ».
Il n’empêche, même dans l’anime des éléments sont là, planqués, invisibles, qui révèlent que Nagato a elle aussi une place dans le jeu.
Un exemple classique : il est bien connu que les « incantations » de Yuki sont en fait des requêtes SQL dites par la doubleuse, puis accélérés et retournées. Prenez maintenant les incantations de Asakura lors de son combat contre Yuki dans l’épisode 10 (4 chronologique), passez-les à l’envers, et ralentissez-les. Ca donne : « Tu aimes Kyon-kun, n’est-ce pas ? Je sais que tu t’en es rendue compte ». (Oui il y a des informations cachées même jusque là dans la série, et ce n’est pas un cas isolé, mais ce n’est pas ce dont il est question ici).
Ce triangle amoureux devient donc un joli carré.
En fait, vous vous en êtes tous rendus compte, Suzumiya Haruhi est une série qui fait un joyeux melting-pot d’à peu près tout et n’importe quoi, de la comédie à la science fiction en passant par le policier et le fantastique. En plus du fanservice, il est donc naturel qu’on puisse aussi lui prêter des éléments de harem anime, même si ça n’est pas vraiment mis en forme comme un anime ecchi basique (et heureusement) et même si ça peut faire grincer des dents.
Et qu’en pense Kyon dans cette histoire ?
Selon ce dossier, Kyon n’est attiré que par Mikuru, et son baiser avec Haruhi avait pour seul but de sauver sa peau. Je reviendrai plus tard sur ce passage en particulier mais pour l’instant intéressons-nous à l’affirmation que Kyon ne ressent rien pour Haruhi.
Quand on regarde les commentaires sur les différents articles, ce qui ressort le plus souvent comme critique c’est un désaccord des lecteurs sur ce point. En effet, si Kyon n’est peut-être pas directement tombé amoureux de Haruhi, qu’il n’est pas « physiquement » raide dingue d’elle ni rien, dans sa relation avec elle on ne peut pas non plus réellement parler d’indifférence. S’il est allé lui parler c’est bien parce qu’elle l’intriguait, qu’elle l’intéressait, titillait sa curiosité.
Il a dû ensuite supporter les conséquences de cet acte, en se coltinant tout ce qu’elle lui impose, mais finalement petit à petit il y prend goût. Dans l’épisode 14, il se demande effectivement ce qu’elle est pour lui. Il ne peut pas se résoudre à la considérer comme une camarade de classe ou comme le chef de la brigade, il se rend bien compte qu’elle est plus à ses yeux qu’une simple amie. Par la suite il aura honte de ce sentiment et ne voudra pas l’avouer : dans l’épisode 4, celui du baseball (le 7 chronologiquement, donc suivant directement le 14) quand Koizumi lui demande comment il avait fait pour rétablir la situation lors des évènement précédents, il dit qu’il ne veut pas en parler, et qu’il préfèrerait tout sauf devoir le refaire. Le chemin qui lui reste à faire par la suite, c’est d’accepter ce sentiment qu’il éprouve pour elle. C’est en partie ce que montre l’épisode 9 (14 chronologiquement) : Une relation plus intime et plus complice entre Haruhi et Kyon, qui, même s’il râle d’avoir cédé à son caprice en allant chercher le radiateur, commence à montrer son affection pour elle, et à se dire que finalement « ça n’est pas si mal ». Par la suite s’il doit choisir entre vivre avec ou sans Haruhi à ses côtés, il n’hésitera plus vraiment, il préfère être avec elle plutôt que s’ennuyer.
Haruhi c’est donc celle qu’il a du mal à suivre tant elle explose dans tous les sens mais qui le fascine et qui lui permet de s’évader de sa vie morne et triste, une friandise exotique qu’il ne refuse pas. Même s’il ne veut pas l’avouer, il en pince quand même largement pour elle.
Mikuru, en revanche, plus qu’un objet sexuel, il est probable qu’il la voie comme une pauvre chose qu’il faut protéger. Certes ses atouts physiques ne le laissent pas indifférent, mais l’aspect « petite chose mignonne » du moe qu’elle exerce joue aussi un rôle très important. Il est d’ailleurs passablement énervé lorsqu’il ne peut pas assurer son rôle de protecteur face à la folie de Haruhi (c’est-à-dire dans la plupart des cas).
Petite parenthèse sur le fait qu’elle ne fait rien contrairement aux deux autres. Le rôle de Mikuru petite, comme des autres, est d’observer Haruhi. Mais contrairement à eux elle n’a aucune capacité particulière, c’est une humaine « normale » malgré le fait qu’elle voyage dans le temps, et elle ne peut pas agir directement. Elle ne peut même pas prévenir Kyon sur son futur, car en fait elle n’est pas au courant de ce qui va se passer (et c’est pour ça qu’elle a peur et pleure en permanence). Elle est vraiment là en tant qu’observatrice extérieure au sens strict du terme. En gros c’est une cassette VHS vierge qui va servir à enregistrer ce qui se passe. Plus tard, une fois devenue adulte, elle pourra agir. Dans l’anime on le voit déjà : c’est la Mikuru adulte qui agit, jamais l’autre.
Tout ça pour dire que je pense que pour Kyon, il y a ces deux aspects concernant Mikuru : L’attirance physique directe et le désir de protéger.
Et Nagato ? Hé bien c’est encore différent.
Yuki c’est celle qui le protège lui en fin de compte. Il ne compte plus le nombre de fois ou elle l’a sorti de la panade. Elle est le seul personnage sur lequel il sait qu’il pourra compter quelle que soit la situation. De ce fait, il lui voue une sorte d’admiration, voire même un culte, il l’appellera « Déesse Nagato » plusieurs fois dans le roman.
Mais sa froideur et son mutisme le facine tout autant qu’ils l’attristent.
Il n’aura donc de cesse de vouloir la rendre plus humaine, progressant petit à petit dans la compréhension de sa personnalité, il se targuera bientôt d’être le seul à pouvoir lire des émotions sur son visage. Et aussi étrange que cela puisse paraître, c’est avec elle qu’il aura au final le plus de facilité à communiquer. Du fait qu’il ait en elle une confiance quasi absolue, il lui est plus aisé de se livrer à elle ; d’autant plus qu’il sait qu’elle ne portera probablement pas de jugement sur les secrets qu’il lui confiera. Elle n’est pas là pour juger, mais pour accumuler des données, et assurer leur protection (ainsi que la protection de leur source, c’est-à-dire Haruhi et Kyon).
Yuki c’est donc un peu la mère protectrice pour laquelle il aurait un complexe d’œdipe en quelque sorte (même si c’est exagéré).Elle aussi le fascine, et il finit par l’aimer tout autant que les deux autres.
Je pense que Kyon aime chacune d’elles car il trouve dans chacune une chose différente. C’est un peu pour ça que je parlais plus haut de mécanisme de harem anime.
Venons-en à la place réelle de Kyon et à son comportement à lui
C’est là où ça devient encore un peu plus compliqué. C’est le principal problème de ce dossier en 3 parties. Je ne sais pas si c’est volontaire ou si c’est simplement parce que l’anime montre plus cet aspect que les autres possibilités mais voilà : ce dossier est trop centré et axé autour de la seule analyse de Haruhi.
Je suis d’accord avec la plupart de cette analyse, l’enfermement sur soi et l’appel à l’aide désespéré autant que le dieu enfant inconscient (avec les restrictions dont je parle plus haut). Seulement voilà, Haruhi n’est pas le seul personnage sur lequel on peut se centrer pour décrire l’anime. Les trois personnages « anormaux » sont hors course bien sûr, mais Kyon est en revanche tout aussi important qu’elle, et il est dommage qu’il ne profite pas lui aussi d’une analyse approfondie.
Pourtant il y a un moment où cette importance est touchée du doigt, c’est dommage de ne pas l’avoir exploité d’avantage.
@Citation
à la fin, Yuki n’évoque pas Haruhi, elle s’adresse à Kyon par ordinateur interposé pour lui dire qu’elle aimerait le revoir, lui. C’est aussi à Kyon que Koizumi s’adresse à la fin, c’est à lui qu’il fait ses adieux, tandis que Haruhi reste jusqu’au bout plongée dans l’ignorance.
Ne peut-on pas justement se demander pourquoi ces trois là (Mikuru est aussi dans le même cas, même si elle fait passer son message à travers Itsuki) attachent plus d’importance à leur relation envers Kyon que celle qu’ils ont avec Haruhi ?
S’ils ne cherchent pas à être vraiment ses amis, alors pourquoi en est-il différemment de Kyon ? Pourquoi est-il si important pour eux ?
Certes, en tant qu’élément « clef » et seul régulateur possible de l’humeur de Haruhi, il leur est précieux dans leurs missions respectives, mais ce ne saurait être la seule et unique raison.
Ne vous est-il jamais venu à l’esprit que ce pourrait être lui le véritable maître du jeu ? Que Haruhi pourrait n’être qu’un exécutant qui fait ce que Kyon voudrait lui-même faire inconsciemment ? Car Il le dit bien au début : Il croyait jusqu’à il y a peu en l’existence de ces êtres paranormaux de toutes sortes. Il voulait y croire mais a fini par abandonner…
N’allez surtout pas croire que cette idée est de moi ni que c’est un monstrueux spoil du roman. En fait personne ne sait vraiment, mais c’est une théorie assez répandue.
Cette théorie communément appelée « Kyonisme » (par opposition à l’Haruhiisme) est basée sur des indices disséminés dans le roman, qui tendent à faire penser que les personnages ne sont pas réellement ce qu’ils paraissent. En particulier deux passages sont très intéressants. L’un est un pan entier du tome 9 qu’il serait malvenu de dévoiler ici et l’autre est le prologue du tome 1. Dans ce prologue, dont on ne trouve qu’un mince résumé dans l’épisode 2 de l’anime (le premier chronologiquement), Kyon nous explique qu’il était autrefois passionné par les histoires surnaturelles et qu’il aurait aimé être le protagoniste de l’un ou l’autre de ces récits fantastiques. Puis il s’est ravisé, se disant que ce serait trop dangereux pour lui, simple lycéen normal, d’être propulsé ainsi dans ce genre d’aventure. Non, il ne désirait pas être le héros, mais plutôt un compagnon du héros, un de ses faire-valoir, assistant à tous les évènements étranges qui se produisent autour du protagoniste sans avoir à se mouiller personnellement. Après avoir espéré pendant quelques années que cela ce produise, il finit par laisser tomber et rentre dans le rang.
N’est-il pas étrange que ce qui se produit ensuite lors de son arrivée au lycée colle parfaitement avec la description ci-dessus ?
Même sans prendre en considération ces théories, en parcourant le dernier article du dossier de watanuki, on voit tout de même que Kyon a un pouvoir de décision, qu’il n’est pas totalement passif.
@Citation
Echec suprême, elle ne parvient pas à faire le premier pas, et c’est Kyon qui décide de faire cesser tout cela en l’embrassant
Ou
@Citation
fallait-il sauver un monde fictif créé par Haruhi ou fallait-il sauver Haruhi en lui disant enfin la vérité toute entière ?
Autant de phrases suggérant que c’est parfois lui qui mène la danse.
Bien malin celui qui pourrait nous prouver qu’il n’a en réalité aucun pouvoir (direct ou indirect) du tout.
Sur cette deuxième phrase ensuite il est suggéré qu’il fait le « mauvais » choix, en l’embrassant. En gros il a pris la pilule bleue au lieu de la rouge.
Hé bien non…
Le détail qui tue se trouve à la toute fin de l’épisode 14. Kyon dit « J’ai beaucoup de chose à lui dire, mais je vais commencer par lui parler d’aliens et de voyageurs temporels ». Dans l’anime, on ne voit pas s’il le fait effectivement ou non. L’épisode suivant passe directement sur le baseball, sans parler de ce qui s’est passé avant. Et c’est là ou l’adaptation du roman en anime fait fort, car non seulement elle vous montre les choses dans le désordre (comme le roman), mais elle choisit surtout d’adapter des chapitres du roman qui ne forment pas non plus un tout continu. C’est à dire qu’il manque des bouts, qui chronologiquement sont entre l’épisode 14 et 4 (6 et 7) ou entre les épisode 7 et 6 (8 et 9). Ces fragments sont destinés à entrer dans la saison 2 (car sans eux la suite ne peux pas tourner de toute façon).
Tout ça pour dire qu’en réalité, l’ami Kyon raconte tout à Haruhi, de A à Z.
Dès lors, le fait que Kyon finisse par se ranger du côté des ESPer et aliens et laisser Haruhi macérer dans sa mélancolie s’avère inexact. Au contraire, il cherche à la sortir de cet état, à lui faire se rendre compte que le monde dans lequel elle vit est extraordinaire.
Pourquoi alors les épisodes suivants (7 à 14 chronologiques) ne présentent pas une Haruhi au courant des phénomènes qui l’entourent ? C’est simple : Yuki avait prévenu Kyon, s’il lui dit, elle ne le croira pas.
Là encore, c’est elle-même qui s’enferme toute seule, alors que Kyon cherchait au contraire à la libérer.
Voila pour cet article.
Notez bien que tout comme watanuki, je ne prétends pas détenir la Vérité concernant Haruhi. Vos critiques et remarques sont plus que bienvenues.
Merci au staff d’Anime-Kun d’avoir jugé utile de publier ce qui n’était à la base qu’un simple commentaire de rectifications sur leur dossier.
Bien entendu, si vous voulez en savoir plus sur les light novels originaux, si vous avez envie d’approfondir un point particulier sur la série, ou si vous voulez partager avec nous votre théorie comme quoi Taniguchi serait le dieu des Wawawa~wallabies d’Australie du Sud-Ouest, n’hésitez pas à venir faire un tour sur le portail de la SOS-Dan francophone.
25 commentaires
Concernant le fait que le dossier était "trop centré sur Haruhi", c'est volontaire effectivement, parce que je dois dire que, quand on ne regarde que la série, la personnalité de Haruhi dépasse selon moi très largement celle des autres en terme d'intérêt, de chara-design, etc. Comme tout le monde j'ai un peu subi cette fascination pour ce personnage//
MAIS, sachant que je ne suis pas un énorme connaisseur de l'univers Suzumiya, il est possible et probable même que je change d'avis lors d'un deuxième passage sur la saison 1.
En tout cas vivement Duke nukem forev... la saison deux quoi !
Lors de la rédaction de son article, Kabu se réfère sans cesse aux romans.
Mais n'allez pas croire que Kabu sache parfaitement lire le jap' (bien qu'ils s'y connaisse un peu tout de même), il s'est simplement appuyé sur la traduction amateur en anglais.
Et si vous avez vraiment la flemme, rien ne vous empêche de vous attaquer à la version française, partiellement traduite à ce jour.
Version anglaise (traduction complète) : http://www.baka-tsuki.net/project/index.php?title=Suzumiya_Haruhi
Version française (traduction partielle) : http://www.baka-tsuki.net/project/index.php?title=Suzumiya_Haruhi_%28version_fran%C3%A7aise%29
Vendu va !
;)
Et dire que j'avais regardé cette serie seulement comme une "tranche de vie avec un soupçon de fantastique", je vais de ce pas lire les 3 premières parties et remater l'anime dans la semaine pour essayer de le comprendre ^^"
(au fait le peut de commentaire est surement du a l'anti-spambot ou j'ai galéré 3 minutes a l'activer a cause de la sensibilité a la case)
Là, je suis vraiment spoilé à mort.
@Viral (à propos du "captcha")
Tout en majuscule :o
Le meilleur moyen d'éviter cette "contrainte" est de s'inscrire sur le site ;P
Mais tu fais bien d'en parler car, avec le passage récent en utf8, il y avait un petit bug que je me suis empressé de corriger.
Prochains articles dans la collection "Kabu connait mieux Haruhi que vous" :
'Pourquoi ceux qui décrivent Yuki Nagato comme un clone de Rei Ayanami sont des ignares'
'La limite ténue entre Haruhiiste et harutard (a supposer qu'elle existe)'
'Chions tous en coeur sur ces imbéciles qui n'ont pas lu les romans'
Et bien entendu 'Philosophie de la vie courante expliquée par Shamisen (42/5)'
Corti > Tu sais bien que je ne suis ni Sasakiiste ni réellement Kyoniste. :p
En revanche quelle que soit la "théologie" que vous adoptez, Kyon reste toujours un personnage essentiel et central (largement plus que les 3 autres), et c'est ce que je voulais faire ressortir.
Viral > J'ai toujours vu Haruhi comme une série sur laquelle il faut réfléchir et où on passe son temps à chercher des éléments planqués dans tous les coins (on peut passer des heures rien que sur le premier épisode). C'est ce qui rend la série si attrayante pour moi. La regarder en n'absorbant que les infos "de surface", ca doit laisser un goût de pas fini je pense. Mais ça n'est pas forcément évident d'emblée pour tout le monde. Rewatch & enjoy ;)
Diyo > Je n'ai pas mis d'avertissement au spoil sur l'anime (en fait vu qu'à la base c'était un com sur un article qui le précisait déjà, je n'ai pas pensé à le faire) peut-être devrait-on le faire pour éviter que d'autres ne soient spoilé à mort -_-
Non non, t'inquiète, tout le monde sait très bien qu'en lisant un dossier, ça va spoiler. On ne peut pas écrire 4 pavés sur une série sans en dévoiler les éléments essentiels.
Le fait est que je suis plus ou moins "contraint" de lire tout ce qui passe sur cette colonne :)
Et puis ça me permet d'apprécier la série avec un autre "oeil" dès le premier visionnage, c'est pas si mal finalement.
C'était un anime très sympathique à suivre et assez original surtout si on l'a vu dans l'ordre de diffusion...c'était super dur comme expérience mais ce fut très riche et surprenant.
Cependant, au risque de me faire lynché par ses fans, je ne comprends toujours pas l'engouement extrême qu'Haruhi a suscité.
Ça donne envie de regarder a nouveaux la série pour voir tous ces détailles qui nous renseignes à tord ou en bien quand au futur de la saga. Et puis de toute façon on à le temps d'ici la sortie de la saison 2 ou de la traduction complète des romans en Français =]
Cette série pousse décidément à réfléchir!
Cependant, je souhaiterais dire quelque chose à propos de ces théories que sont Haruhiisme et le Kyonisme. Pour moi, aucune des deux n'est correcte. C'est bien l'alchimie des deux personnages qui dirige l'univers, et non l'un ou l'autre exclusivement.
En effet : pour créer un univers, il faut quelqu'un pour le créer, mais aussi quelqu'un pour le regarder, pour y croire.
En fait dans La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, je vois plutôt une métaphore de l'artiste.
Je m'explique :
Haruhi est une artiste, capable de créer des univers (et ce dans différents domaines, ses talents multiples ne sont plus à prouver : sport, musique, chant) (pour la réalisation de film, elle repassera par contre !!). Elle a besoin de créer, mais si personne n'est là pour apprécier ses efforts, cela reste vain! On apprend pourtant (d'un des amis de Kyon) qu'auparavant, elle a fait de nombreuses tentatives pour obtenir des spectateurs, mais que cela n'a pas fonctionné.
C'est là que Kyon arrive. Il est le seul à lui parler du premier spectacle qu'elle offre : ses cheveux (émergence de tous les univers latents qu'elle a dans sa tête). Il avoue ainsi sa position de spectateur. Dès lors, la relation de base est créée et peut fonctionner : Haruhi va pouvoir exprimer sa capacité de créer, mais tout en souhaitant maintenir l'intérêt suscité chez son seul spectateur. Sinon elle cesserait à nouveau d'exister.
Voilà pourquoi apparaissent des personnages qui faisaient autrefois rêver Kyon : Haruhi les a créés pour lui. De plus, il s'agit de deux filles plutôt mignonnes qui le font craquer. En outre, ce sont des clichés du manga : la lolita aux gros seins, mais très très gentille, très très timide (et très cruche), et la fille-enveloppe qui apparemment n'a aucun sentiment (seulement un corps humain - une machine). Ce sont deux personnages qui existent principalement par leur corps - par leur image. Haruhi va présenter ces personnages à Kyon, et c'est lui qui va leur donner vie, à travers les aventures qu'Haruhi décide de leur faire vivre. Il va entre autres prêter à Yuki des sentiments, et supposer que Mikuru deviendra plus tard beaucoup plus sure d'elle-même (enfin pas tant que ça non plus).
Et concernant Itsuki, il pourrait être l'incarnation de l'homme "parfait" que Kyon voudrait être, ne serait-ce que pour se rapprocher des autres personnages.
D'ailleurs, il ne montre à Haruhi qu'une façade (parfaite) également, et c'est Kyon qui aura accès au véritable personnage.
Voilà pourquoi Haruhi s'inquiète du sort de ses compagnons, et aussi pourquoi il lui paraît normal d'en proposer comme prix lors d'un concours : ceux-ci lui appartiennent, elle les a créés. Elle peut en faire ce qu'elle veut. Et s'il leur arrive malheur, il est normal qu'elle s'en inquiète.
Je pense que le film présenté dans le premier épisode va également dans ce sens : Haruhi est dans la position de réalisatrice (ah oui de super réalisatrice même), et Kyon est caméraman. Une fois de plus, elle attend de lui qu'il regarde l'univers qu'elle crée, dans lequel elle met les ingrédients qui l'intéressent (personnages étranges, fan service). Et malgré la maladresse du récit, l'incohérence totale, Kyon/le spectateur va tenter d'y mettre de l'ordre et d'y comprendre quelque chose (avec ses répliques en voix off). Ca ne vous rappelle rien? Si, si : vous-même en train de regarder la série! (Par exemple en train de vous demander pourquoi tout est dans le désordre, ou de remarquer diverses incohérences).
Cette histoire met donc en scène, en plus des personnages classiques qu'on s'attend à voir, deux personnages étrangers : la scénariste et le lecteur/spectateur.
Cette série nous pose des questions sur notre position de spectateur, et sur la relation entre le créateur de l'univers et celui qui le regarde. A qui appartient réellement cet univers? L'univers d'une série, une fois créé, n'appartiendrait-il plus qu'à leurs spectateurs? Ne sont-ce pas eux qui le font vivre encore et encore, en lisant l'oeuvre sur d'autres supports, mangas ou livres, ou bien en incarnant leurs personnages lors de cosplays, ou en élaborant à son propos des théories compliquées? (bien entendu ces dernières informations sont à rapprocher de Yuki, Mikuru et Itsuki, en lesquels Haruhi a instillé ce qu'il fallait d'indices pour que les fans y pensent) Les spectateurs finissent même par entretenir un rapport avec les personnages plus poussé, peut-être même par y voir plus de choses que l'auteur lui-même (Ainsi Haruhi reste aveugle à la plupart des scènes vraiment intéressantes ; toute la magie de la création se passe au niveau de la rencontre entre l'oeuvre et le spectateur/lecteur).
Et pourquoi regardons-nous des mangas, si ce n'est justement pour tromper l'ennui, s'évader, voir des personnages intéressants? Mais finalement, comme nous le montre cet animé, même si c'est peut-être cette impulsion qui nous y pousse, on en revient finalement à apprécier comme uniques les situations les plus banales (voir l'épisode superbe "some day in the rain"), et les plus proches de notre vie et de la réalité.
Je souhaite souligner aussi que la relation créateur/spectateur n'est pas dénuée d'amour. Au contraire elle en est baignée!
On peut même voir la série sous l'angle de la relation amoureuse entre deux êtres humains. Ce type de relation, à savoir l'un qui se montre et qui crée pour l'autre, qui aime regarder, est assez courant.
Enfin là c'est peut-être plus tiré par les cheveux!
Le moment où Haruhi se repose dans l'herbe, après avoir remplacé la chanteuse sur scène et rencontré un franc succès (qui pourtant ne la satisfait pas) et reçu les remerciements de ENOZ, est l'un des rares moments où elle montre son côté adulte, et nous prouve qu'elle n'est pas qu'une entité créatrice folle et inconsciente.
C'est le moment où elle se rend compte qu'elle peut utiliser son talent créateur pour exister et être reconnue dans la société. Elle a cependant du mal à l'assumer, puisqu'elle requiert la présence de Kyon lorsqu'elle reçoit les compliments, et montre encore son attachement puéril à ne vouloir créer que pour lui, par caprice, et rester encore dans le domaine de l'enfance. D'ailleurs, elle a encore un an d'enfance devant elle, et a raison d'en profiter! C'est le domaine idéal pour s'exercer et progresser sans subir de critique.
Notez bien que j'ai ici uniquement analysé ce qui allait dans le sens de cette théorie, je ne veux pas que vous pensiez que je crois qu'elle ne dit que ça! Mais cela me semble un angle de vue pertinent. Je reste ouvert bien sûr à toute critique (positive ou négative). Ah oui, et je n'ai lu ni les livres ni les mangas, peut-être que des éléments présents dans ceux-ci pourraient tout détruire (ou corroborer :) ) !!
Et pour finir, je m'excuse si je ne suis pas clair et me suis prêt à expliquer mes points de vue.
:)
Bon alors on fait quoi, on prend ton commentaire pour en faire un dossier 5/3 ? =)
MAIS : je n'aurais rien contre faire de ce texte une Une (barre de droite). Il est bien argumenté, il est intéressant, bien écrit et surtout modeste. Mais il faut le détailler un poil plus.
J'aimerais qu'Aegir me contacte par mail ou par MP sur le forum, si bien entendu il ou elle désire faire quelque chose de ce commentaire qui devrait plutôt faire la une que trôner inutilement dans les commentaires que seules deux ou trois personnes lisent.
Aucune obligation par ailleurs. Nous n'avons pas "besoin" de ce texte, mais j'ai bien envie de le publier dans une forme plus définitive parce qu'il le vaut bien.
En revanche Kabu répondait directement à des erreurs de mon dossier : ce texte-là n'aura pas de numéro. A Aegir de voir. Dans tous les cas on peut remercier ce genre de personne de venir dialoguer !
C'est tout a fait exact. Mon insertion de la théorie Kyoniste dans cet article avait pour seul et unique but de montrer que Kyon est un personnage aussi important que Haruhi.
D'ailleurs, même si je l'ai présenté comme étant en opposition avec l'haruhiisme pour que ce soit plus direct et simple à comprendre, en réalité le Kyonisme n'exclut pas l'haruhiisme, bien au contraire.
En fait le Kyonisme peut être vu comme une théorie unificatrice englobant toutes les autres, à savoir Haruhiisme (tome 1), Yukiisme (tome 4) et Sasakiisme (tome 9). Mais pour présenter les choses de la sorte il aurait fallu expliciter aussi chacune des ces branches, en spoilant allègrement.
Pour ce qui est de l'artiste et du spectateur, tu as en partie raison. En effet, Haruhi crée souvent des choses pour les montrer a Kyon.
C'est particulièrement vrai dans le tome 7 Les Intrigues de Haruhi Suzumiya, où elle monte tout un plan dans le seul et unique but de le surprendre. (Je vous laisse découvrir les détails par vous-même)
Là où cette description atteint ses limites, c'est encore sur le rôle de Kyon.
Dans ta description, il est spectateur, au sens strict du terme. Cela suppose qu'il n'a aucune influence réelle sur ce qu'elle crée et qu'il se contente de regarder ses œuvres d'un point de vue externe. Or, ce n'est pas le cas.
En effet, comme je l'ai dit, à la fin de l'anime, il lui révèle la véritable identité des trois autres personnages. N'est-il pas étrange que dans le film qui suivra, ils aient tous exactement le rôle qu'il ont dans la réalité ?
Même si le scénario est laissé à Haruhi, en fait c'est Kyon qui a distribué les rôles des personnages du film. Il s'en aperçoit lui-même en le regardant par la suite (mais ça bien entendu ça n'est pas dit dans l'anime). Ici c'est donc bien lui qui fournit les personnages et Haruhi qui les fait vivre.
Même idée, en inversant les rôles : Dans Sasa no Ha Rhapsody (tome 3 chapitre 2, non adapté en anime), il n'est non pas simple spectateur, mais carrément exécutant direct. C'est lui qui créera de ses mains, l'œuvre que Haruhi a imaginé, et ce sera à son tour de le contempler en train de créer la chose qu'elle a elle-même suggéré.
Lorsque Yuki parle de "clef" en désignant Kyon, ça signifie qu'il n'est pas que spectateur, mais qu'il peut aussi influer sur Haruhi. Il est à la fois sa muse et son cadre qui la remet sur les rails quand elle dévie un peu trop. Et il saura le faire avec fermeté, notamment lors du tournage du film.
Plus tard il trouvera même un moyen unique et efficace de lui faire faire exactement ce qu'il veut, il sait qu'il n'a que quatre mots à dire pour qu'elle l'écoute avec le plus grand sérieux.
Pour moi ça n'est donc pas un réalisateur d'un côté et un spectateur de l'autre, mais bien deux réalisateurs et deux spectateurs qui créent chacun des choses et qui s'influencent l'un l'autre.
Cela étant ça ne remet pas en cause le fait que ce sont les interactions de l'un avec l'autre qui dirigent le monde et non l'un des deux exclusivement, bien au contraire.
Autre chose :
Ce point a suscité quelque discussions lorsque je l'ai reporté sur le chan #haruhi. Pas sur le fait que "Koizumi est l'homme idéal" ou que "Kyon aimerait lui ressembler" (Kyon aimerait être gay ? naaaaan :p) mais la question de "Kyon est-il jaloux de Istuki ?"
Alors déjà pourquoi Itsuki ne peut pas être l'idéal de Kyon ?
Kyon n'aime pas Itsuki, pas parce qu'il est jaloux de lui mais simplement parce qu'il déteste sa façon d'être, son faux sourire permanent , son attitude lèche botte qui passe tout à haruhi, ses magouilles répétitives et sa propension à déblatérer interminablement sur des sujets qui n'intéressent personne (dans l'anime, vous avez de la chance, vous n'avez que ses discours un tant soit peu intéressants...).
Si Itsuki était l'idéal de Kyon, celui-ci l'admirerait, ne serait ce qu'un peu, or c'est loin d'être le cas.
Venons-en à "Kyon est-il jaloux de Itsuki ?"
La réponse est que ça dépend des situations.
Il y a deux moments où l'on peut dire que c'est le cas :
- Lors du tournage du film, pendant la scène où il va embrasser Mikuru. Mais ça c'est un scénario imposé par Haruhi (sans doute par jalousie envers Mikuru, justement)
- Dans un coin obscur de Haruhi Theater act 1, quand le jeune barde Istuki se vautre dans l'alcool et dans les femmes (alors que le guerrier Kyon n'a lui que de l'alcool)
Le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas franchement ce qu'il y a de plus représentatif. En tout cas il n'y a pas de quoi généraliser.
Itsuki a une apparence de tombeur de ces dames, par exemple dans l'épisode 12 de l'anime quand il joue dans la pièce de théatre de sa classe. Mais dans la brigade c'est quand même Kyon qui a les faveur des 3 membres féminines du club, celles-ci n'ont aucun regard pour Itsuki. Il n'a donc pas de réelle raison de le jalouser.
Sur le plan social au sens large, c'est aussi le cas. Kyon a deux bons amis : Taniguchi et Kunikida. Il partagent des choses, rigolent ensemble etc...
Itsuki, lui, n'a tout au plus que ses "collègues" de l'Agence. A aucun moment on ne le voit en compagnie d'un quelconque camarade du lycée. Ses relations sont pour la plupart des relations d'intérêt.
En outre, dans les "aventures" de la brigade, il est régulièrement laissé de côté. Ainsi il n'interviendra que très peu dans des chapitres et tomes aussi important que Sasa no Ha Rhapsody ou La Disparition de Haruhi Suzumiya
Conclusion, par rapport à Kyon, Itsuki est plus à plaindre qu'à envier.
:)
Dis donc l'ami, faudrait savoir ce que tu veux hein ^^U
Si tu veux je te le fais en résumé :
Je dis oui au couple qui dirige mais non à l'artiste
Et pour Koizumi comme idéal masculin, EPIC FAIL.
Ca va mieux là ?
Je n'ai jamais écrit que Kyon était un spectateur au sens strict du terme! Où ai-je dit qu'il ne faisait que regarder?
Au contraire, je parle du fait qu'il fait vivre les personnages, qu'il entretient un rapport plus profond avec eux. Et je parle également du travail que doit faire un spectateur pour comprendre, faire vivre une oeuvre. Je pense que l'on fait tous un remontage dans notre tête quand une oeuvre nous est proposée. On est actif dans ce qu'on regarde, ce qu'on lit ; on réagit. On peut même communiquer à l'auteur nos impressions, qui peuvent le faire évoluer et lui donner de nouvelles idées, voire lui faire considérer l'oeuvre sous un autre angle et y voir de nouvelles choses. Je pense donc qu'on a une influence sur l'oeuvre. Et c'est justement ce qui me semble être montré dans la série. Ce n'est pas une bête relation réalisateur dans son coin et spectateur dans son autre coin, mais une relation où chacun réagit aux actions et désirs de l'autre. Et je maintiens tout de même que c'est bien Haruhi qui crée, et Kyon qui réagit aux créations.
Ensuite, il est vrai que je n'ai pas lu les livres et manque donc d'informations!
Je ne savais pas que c'était lui qui avait donné les rôles aux personnages dans le film. Mais il leur a donné plus ou moins leur véritable rôle ; il n'a rien créé.
Concernant "Sasa no Ha Rhapsody", je ne l'ai pas lu et donc ne peux pas le prendre en compte. Mais d'après ce que tu me dis, c'est bien Haruhi qui crée, Kyon ne fait qu'une fois de plus "que" donner vie à l'idée d'Haruhi. Enfin je ne peux rien affirmer là-dessus.
Je pense que mon point de vue pèche aussi par l'utilisation des termes "réalisateur", "spectateur", "lecteur", qui représentent chacun quelque chose de trop précis. Peut-être que "créateur" et "receveur" seraient plus appropriés? J'avoue avoir du mal à trouver une terminologie acceptable pour un "spectateur" au sens large.
Juste une autre remarque : Haruhi, même seule, cherchera à créer (elle avait fait nombre de tentatives avant d'arriver dans l'école). Et cela ne semble pas être le cas de Kyon. Je reconnais que Kyon a des capacités réalisatrices, mais ça ne fait pas de lui un artiste, puisqu'il n'a pas un réel besoin de créer.
Concernant Itsuki, je n'ai pas dit qu'il était un "idéal masculin"! Et j'avais mis "parfait" entre guillemets. Et je ne prenais que deux lignes! Qui, je m'en aperçois, disent mal ce que je pense. Je suis désolé, je ne croyais pas qu'elles pouvaient prendre tant d'ampleur.
Itsuki a l'apparence de quelqu'un de parfait, mais ne l'est pas. Voilà pourquoi j'écris : homme "parfait".
Ensuite, il y a d'autres choses que Kyon peut lui envier : tout d'abord la place de "sous chef", que Kyon aurait méritée bien plus que cet agaçant hypocrite. Ensuite, et surtout, Itsuki est un esper. Il est quelqu'un de spécial, comme Mikuru et Yuki. Il est ici pour la même raison qu'elles (surveiller et veiller sur Haruhi). Rien qu'avec cela, il est par sa nature même beaucoup plus proche des deux filles que ne pourra jamais l'être Kyon. Ces trois-là sont dans un monde à part, et le moment du film où Itsuki est proche de Mikuru, et Kyon obligé de rester derrière sa caméra, illustre bien cette frontière.
Kyon envierait donc plutôt la place d'Itsuki dans ce monde spécial, et non Itsuki lui-même (voilà pourquoi j'avais précisé "ne serait-ce que pour se rapprocher des autres personnages."... vite dit, mal dit? encore désolé).
Et je ne parle pas de la jalousie que Kyon peut avoir envers les relations qu'a Itsuki, ce à quoi tu t'es attaqué avec ton argumentation. Là je suis d'accord, rien à lui envier de ce point de vue.
Merci pour ces commentaires!
Je vois tout de même qu'on est d'accord sur le principal, à savoir l'alchimie Haruhi/Kyon qui dirige. Cool!
Je devrais peut-être lire les livres avant de continuer mes théories fumeuses :) Au moins on parlerait des mêmes choses.
Désolé Watanuki, ça commence à faire beaucoup... Devrait-on continuer sur le forum?
Il y a des gens qui s'en foutent d'aller sur des forum, ce serait dommage de les obliger à changer d'endroit pour suivre vos commentaires de psychopathes. Et ce serait aussi forcer Kabu à poster sur le forum... C'est mal de forcer les gens !
Et puis tant que ça reste intéressant, c'est du tout bon.
(Je sens que je vais me faire lyncher :-)
Je pense qu'on y voit ces choses uniquement si elles trouvent un écho chez nous. Et si on aime bien se prendre la tête! Il y a bien des gens qui ont tout compris d'Evangelion dès le premier visionnage.
Par contre ce qui me paraît plus étrange, killahbzz, c'est que tu aies regardé l'animé jusqu'au bout alors qu'il ne te plaisait pas... J'ai tendance à zapper directement quand ça ne me convient pas.
Je me suis mis aux romans, c'est bien amusant aussi. Et ça explique pas mal de trucs! Je suppose qu'ils ont gardé des chapitres pour la saison 2, qui s'insèreront chronologiquement entre les autres.
D'ailleurs j'ai remarqué que contrairement à ce que tu disais Kabu (si tu repasses par ici un jour), c'est bien Haruhi qui donne à chaque personnage son rôle dans le film. Eux-mêmes s'étonnent ensuite qu'elle ait vu juste.
Enfin je reviendrai peut-être sur ce que j'ai dit quand je les aurai tous lus. Il y en a beaucoup en fait...
As-tu lu l'intégralité du tome 2 avant d'avancer pareille ânerie ?
Bien sûr que c'est haruhi qui désigne les rôles et les acteurs. Mais c'est indubitablement Kyon qui les lui as suggéré. Il suffit de lire le prologue des Soupirs pour s'en rendre compte.
Pour la saison 2 oui, il reste un paquet de chapitres qui sont compris dans l'ensemble chronologique de la saison 1 mais qui n'ont pas été adaptés. En particulier le fameux Sasa no Ha Raphsodie (Ennui, chapitre 2), qui change quelque peu la nature exacte de Kyon, se trouve au milieu de la première série.
Si tu cherches les chronologies exactes des chapitres, tu les trouveras sur yukipedia.
Pour ce qui est de répartition de ces chapitres en anime, j'avais fait il y a bien longtemps un essai de répartition. Il vous amusera surement mais surtout ne le prenez pas à la lettre.
Concernant ton avis général, je suis d'accord d'un certain point de vue pour le coup du "créateur / receveur", d'ailleurs un autre article vient étayer cette thèse. Cet article à le bon goût de préciser à plusieurs reprise qu'il s'agit de l'adaptation de kyoani, et que donc cela n'est vrai que pour l'anime.
Plus on avance dans le roman, plus on trouve que cela ne s'applique pas réellement à l'ensemble de série, et donc j'ai du mal à considérer cela comme exact. Mais rétrospectivement, en ne prenant en compte que le seul anime, cela peut très bien s'appliquer, et colle même parfaitement à la série de KyoAni.
Pour le coup de la jalousie de Kyon envers Itsuki, je vais pas te la refaire en long en large et en travers, mais NON, Kyon n'envie pas Itsuki d'avoir la place de sous-chef, il le dit clairement dans l'anime comme dans le roman. Il n'envie pas sa place spéciale d'esper, vu que c'est lui, Kyon, qui a la place la plus spéciale dans le monde de Haruhi.
Bien au contraire s'il peut envier un jour la position de Istuki ce sera plutôt pour envier ca place de personnage secondaire, de "figurant", n'ayant pas toutes les responsabilité, et le fardeau que lui, "la clef" porte sur ses épaules.
Maintenant que je l'ai lu, je suis d'accord avec toi que c'est bien Haruhi qui s'en occupe, et qu'elle s'inspire des identités véritables que Kyon lui a révélées (en dehors du cadre du film).
Je n'ai pas dit d'ânerie, j'ai juste repris la partie peu claire en omettant ce dernier fait, pensant qu'il était évident.
Je te remercie pour les différents liens que tu as postés. Effectivement, je suis d'accord avec la vision du Haruhisme par KyoAni, cela rejoint vraiment ce que je pensais, en ayant juste vu l'animé également.
Au fil des romans, je pense aussi que cette relation "créateur/receveur" ressort de moins en moins. Je ne trouve cependant pas cette théorie moins intéressante! Je ne vois pas pourquoi on devrait chercher à voir si elle est "exacte" ou pas, du moment qu'elle apporte matière à réflexion (que veux-tu dire par "exacte"? "voulue par l'auteur" ?). En tout cas, il semble bien que c'est plutôt l'animé qui la fait ressortir.
Je crois que tu ne comprends pas non plus ce que j'ai dit sur la place d'Itsuki. Pour m'exprimer différemment, on peut séparer la brigade SOS en trois parties selon la nature des gens : Haruhi d'une part, Kyon d'une autre, et ensuite le groupe des "gens spéciaux". Kyon n'est pas dans le même groupe que Yuki et Mikuru (dont il souhaite se rapprocher), mais Itsuki oui. C'est tout, c'est juste une frontière au niveau de la nature des personnages, je ne parle pas de jalousie, je ne dis pas que c'est mieux d'être Itsuki que Kyon.
En disant que Kyon pouvait envier la place d'Itsuki, je cherchais pourquoi (dans le cadre de cette théorie) Haruhi aurait fait intervenir Itsuki. C'est vrai, il y a déjà Mikuru et Yuki, soit apparemment suffisamment pour intéresser Kyon. Ce serait juste pour l'énerver?
En fait je crois que notre incompréhension vient de là : je cherche pourquoi Itsuki est là, et donc je m'intéresse surtout à la situation au début (quand Kyon n'a pas encore véritablement conscience de la spécificité de sa place, et ne connaît pas tant que ça les autres). Et c'est vrai que cette situation évolue beaucoup, Kyon se rapprochant par la suite beaucoup plus des deux filles qu'Itsuki.
En lisant les romans, je crois mieux comprendre pourquoi tu es aussi catégorique là-dessus : les animés ne montraient pas tant d'agacement envers Itsuki de la part de Kyon! Je vois leur relation différemment après coup. J'ai du mal à comprendre pourquoi Kyon est aussi peu aimable avec lui.
(Pour le coup de la place de sous chef, je ne sais pas si le fait qu'il dise qu'il n'est pas jaloux est suffisant pour le croire... Il ne faut pas oublier que tous ses avis sont subjectifs, et qu'il imagine souvent ce que pensent les autres, se contredit et est de mauvaise foi. Je n'aurais pas pensé qu'il pût être jaloux du sous-chef s'il ne s'en était pas défendu.. Enfin ce passage ne constituait pas le point important de ce que j'avançais, je l'utilisais juste comme un exemple supplémentaire)
Pour tout avouer, je n'avais pas beaucoup apprécié la série. Je trouvais sa réalisation relativement malhabile, en plus d'être vendue (en particulier du fan service en veux-tu ? en voilà), bien que bâtie sur des bases dotées d'un potentiel intéressant. Ce n'est qu'à travers ces articles et leurs commentaires que j'ai appris qu'il s'agissait d'une adaptation de romans.
Et c'est ce qui est le plus dommage dans l'histoire : la série animée n'est pas « atomique ». Elle requiert des éléments extérieurs (éléments de l'œuvre originale pour être plus précis) pour être comprise, ou au moins pour en apprécier les nuances et les ambiguités. Certes, les détails y sont, comme évoqué dans cette dernière partie du dossier, mais il manque les clés. La place donnée aux speculations sur tel ou tel point est alors beaucoup trop grande. Pour moi c'est un défaut dans la réalisation que de ne pas avoir pu communiquer aux spectateurs-rices ces nuances, alors qu'elles me semblent faire toute la différence entre une histoire intéressante et une histoire intelligente. Je n'ai pas lu les livres, mais c'est peut-être eux que j'aurais dû dévorer en premier, pouvant alors par la suite mieux apprécier son adaptation en animation.
Cette saison 1 est une simple introduction à tout ce qui va se passer par la suite. Et il y a dans cette saison des points d'accroche de partout pour une saison 2.
Si nous râlons depuis 3 ans pour l'avoir, cette saison 2, ce n'est pas pour rien...
La réalisation est bien loin d'être malhabile sur ce point, elle se veut l'une des plus efficaces et surprenante que j'ai pu voir. Là où ça foire c'est que pour que ça claque vraiment, la dite saison 2 aurait du suivre un an après. Là le spectateur a eu plus que le temps de macérer dans son jus et finit inévitablement par se lasser.
Mais tout ça n'est pas vraiment la faute de la production animée en elle-même, ce sont les ayant-droits qui bloquent.
Lire les romans est à l'heure actuelle la seule façon de comprendre réellement la série. On espère que Hachette va au moins faire du bon boulot sur ce coup là, le premier sort le 19 aout.