Giant Killing – Les moucherons vaincront !
Rien que le titre de cette série réveille mon esprit compétiteur. Petit rappel pour ceux qui ne s’intéressent pas au sport (mais alors pourquoi regarder une série sur le foot ?), ou ne connaissent tout simplement pas ce terme. Giant Killing, en terme sportif, s’emploie lorsqu’une petite équipe d’amateurs (généralement considérée comme faible) bat une équipe beaucoup plus forte. Et c’est jouissif, non ? Bon ça l’est, quand on n’aime pas l’équipe plus forte qui se la pète, je vous l’accorde.
En tout cas, les commerciaux du Studio DEEN ne sont pas cons, quoi de mieux que de lancer une série sportive parlant de football quelques mois avant le coup d’envoi de la coupe du monde de 2010 ? Surtout que le football reste encore l’un des sports déchaînant le plus de passion.
C’est donc tout naturellement que la série commence en Angleterre, terre reconnue pour ses clubs talentueux et son championnat en la matière. Piqûre de rappel aussi pendant l’opening où ça commence avec des sonorités irlando-anglaises mêlées au punk-rock qui s’enchainent.
L’histoire commence donc au pays des rosbifs où, depuis quelques temps, une petite équipe d’amateurs est en train de faire tomber les gros clubs un à un. Un bon exemple de Giant Killing en somme. Tout ceci est le résultat du travail de son entraîneur depuis trois ans, Tatsumi Takechi, un Japonais de 35 ans.
À l’autre bout de la planète, au Japon, l’East Tokyo United (ETU) est en mauvaise passe. L’équipe a perdu son 5ème match d’affilée, les entraîneurs se succèdent sans rester, les supporters commencent à bien s’échauffer et vont jusqu’à menacer les dirigeants du club. C’est dans cette situation critique que l’un des membres de la direction, Gotou, est allé chercher Tatsumi Takechi en Angleterre pour qu’il devienne l’entraîneur de l’ETU. Tatsumi est un ancien joueur de ce club, il était très populaire à l’époque. Seulement il a abandonné ETU au sommet de sa gloire lorsque l’équipe avait été constituée autour de lui et le club a chuté lamentablement après son départ. Autant dire que son retour n’enchante pas les jeunes supporters qui ont gardé cette traîtrise en travers de la gorge.
Mais il faut faire quelque chose pour cette équipe, les supporters ne sont plus qu’une poignée et les enfants du club de formation le disent eux-mêmes : le jeu de l’ETU est mou.
Évidemment Tatsumi n’est pas un entraîneur conventionnel, il compte bien redresser ETU comme il se doit et ça ne va pas passer en douceur. Il commence sa première nuit là bas à mater tous les matchs du club, si bien que le lendemain il donne une seule consigne au coach pour commencer l’entraînement et se pointe à la fin de l’exercice. Il regarde les résultats et sépare les joueurs. Bizarrement, il y a les remplaçants d’un côté et les réguliers de l’autre. Et comme on s’y attend, Tatsumi décide que l’équipe regroupant les remplaçants sera l’équipe officielle. Premier point. Bon évidemment tout le monde râle, mais un match se joue et l’équipe des anciens remplaçants dirigée par Tatsumi vaincra l’équipe anciennement officielle. Deuxième point, il change de capitaine, et là, ça passe mal. Le capitaine, c’est Murakoshi, surnommé « Mr ETU », il fut un coéquipier de Tatsumi à l’époque et est resté fidèle au club malgré la déchéance, sans oublier qu’il a aussi été mis dans l’équipe des remplaçants. C’était la petite leçon rapide du « Comment rendre furieux les supporters en deux leçons ? »
Ça a l’air simple dit comme ça : on utilise le sang neuf et on relègue les vieux en place depuis trop longtemps. Mais c’est pas aussi facile, il faudra aussi gérer l’esprit d’équipe, les spécialités et talents de chacun et s’occuper de la « star » du club : j’ai nommé Luigi Yoshida ou « Gino » mais qui aime bien se faire appeler « Prince ». Cet italien qui sort de nulle part dans le 3ème épisode (aucune mention de lui avant, effet de surprise : Tada !) est quand même le numéro 10 et d’après ce qu’on voit à l’entraînement, il est très doué.
Pour bien s’intéresser à cette aventure, il faudra passer outre le chara design quelque peu non conventionnel. Les visages et les corps (je fais une fixette horrible sur le design des genoux des joueurs) sont très géométriques, on retrouve des visages carrés, des nez pointus et triangulaires de profil, des coupes de cheveux acérées. Ça pourrait rappeler le chara-design de Kaiji par exemple mais en moins poussé.
On peut pas vraiment reprocher ce point à Tetsuya KUMATANI, même si c’est son premier essai à ce poste, vu qu’il a quand même bien capté le style de dessin du format original.
Il faudra aussi passer au dessus de l’animation de certains déplacements de joueurs pendant des séquences de vue générale. C’est simple, le mouvement est cartonné à la façon des jeux vidéos du même sport. Et c’est la même chose pour ce qui est du mouvement des drapeaux au vent et de l’enthousiasme de la foule dans les gradins.
Mais dans l’ensemble, le travail du directeur Yû KÔ avec Toshifumi KAWASE (compositeur déjà présent sur Umineko no Naku Koro Ni) et du directeur artistique Junichi HIGASHI (Guin Saga, Cowboy Bebop, RahXephon) est bon, je n’ai pas remarqué d’autres points pouvant me gêner pour l’instant.
Avec une série sur le football, on sent venir les comparaisons avec Captain Tsubasa, référence en matière de manga sur le foot, mais le sport sera le seul point commun. L’ambiance ne joue pas au même niveau, bien plus adulte, bien plus pro. De plus l’histoire s’intéresse à l’équipe entière même s’il semble – et c’est logique – qu’on va se concentrer sur certains joueurs en particulier aussi.
En revanche, on est plongé directement dans le monde et les coulisses du football. Ici on t’explique pas comment on joue, on redresse une équipe, c’est ça le plot. Donc ça va vite, pas de temps pour les simagrées, on enchaine. Fin du troisième épisode et on a déjà un match, sachant que Tatsumi n’a pas encore eu le temps de se faire accepter ou de mettre en place une équipe réellement soudée, on ne sait pas comment ça va évoluer. Mais tout ceci et l’idée de Giant Killing rend cette histoire très intéressante et je dois dire que ça fonctionne bien sur ma personne. J’aime l’esprit de compétition quand je suis un sport et là je suis servie. Autant dire que cette série est en train de me réconcilier avec l’esprit premier du football.
Giant Killing est une série motivante, énergique, à l’image de ses openings et endings qui t’embarquent sur leur musique punk-rock, et le travail des personnages que ce soit l’entraîneur ou les joueurs, capte le spectateur. Que ce soit Murakoshi l’étoile déchue, Gino la star italienne, Tsubaki le p’tit jeune qui a peut être un talent caché, on a de quoi faire pas mal de suppositions et de prévisions de retournements de situation.
9 commentaires
Mais à côté, c'est une très bonne série !
Sinon de mon côté la fixette sur le chara design, reste et restera probablement sur les formes du visage, relativement difficile de ne pas être gêné. Au delà un animé assez frais et énergique, aucune lenteur.
Un bon petit divertissement.
Sa me fait drole
Ici, c'est bien plus réaliste.
Après, concernant le chara-design, ils ont un peu forcé sur le nez dans l'anime et ça me gêne un peu car ça colle pas trop avec le reste du dessin je trouve. Le manga est plus soft au niveau des nez.
Hâte de voir l'épisode 4, pour voir comment rend l'animation des match, et j'espère que la caméra ne sera pas centrée sur les mêmes joueurs tout le temps.
Bon article !
En tout cas merci, j'ai aussi hâte de voir le 4ème épisode pour voir ce que ça rend niveau matchs.
bon anime
Zaler, le 11ème épisode est déjà sorti, le 12eme aussi même ^_^