Golden Boy, de Tatsuya Egawa – Tome 3
Chronique un peu tardive mais ce tome le vaut largement ! Suite de la longue « étude » confrontant le héros Kintaro à son vieil ami Kongoji, qui projette de dominer le monde en propageant l’art de l’amour absolu. Erotisme et plus sont au programme de ce tome dont l’humour devient nettement plus dérangeant…
On perd ce qui faisait le charme léger du premier volume. Les histoires courtes sont supprimées, et l’on assiste tout le long de ce tome 3 à la fin de l’histoire amorcée en milieu du deuxième volume ; il faut bien avouer qu’on est content de passer à autre chose en ce qui concerne le futur tome 4…
Cependant, ce ne sont pas tant les défauts (un peu lent, décousu, volontairement invraisemblable) qui épuisent le lecteur, mais l’incroyable violence psychologique de ce tome, qui associe l’érotisme hardcore (parfois on est à la limite du hentai) à une sorte de réflexion politique dont on ne sait jamais vraiment trop quoi penser. Bien souvent, l’ambiance est très proche de son manga plus récent Yapou, bétail humain, qui est quant à lui l’adaptation d’une œuvre très connue où se conjuguent sado-masochisme et réflexion sur la situation politique du Japon dans l’après-guerre de 40. Tout cela pour dire que Tatsuya Egawa est en terrain connu, on peut même considérer que c’est avec ce tome qu’il fait ses premières armes de mangaka « politique » (voir ses préfaces, toujours connotées de ce point de vue-là). Penseur ouvert et intéressant, il ivre avec ce tome un manga passionnant mais inabouti, souvent difficile à lire parce qu’on a perdu tout humour léger pour basculer dans une œuvre qui dépasse très largement le cadre du simple divertissement. Au bout du compte, ce tome 3 porte ni plus ni moins que sur la question de la soumission et de ses limites. Et les petites remarques anodines sur le troisième reich ne sont pas là que pour faire joli…
Un manga qui ne s’adresse vraiment plus à tout le monde, et qui satisfera les lecteurs à la fois exigeants et ouverts.
Disponible chez Tonkam. Prix : 7,90 euros.
L’image provient du site de l’éditeur.
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