Hayate no Gotoku!! – Gloire au majordome!!

Le titre nous promettait deux fois plus de délires en posant un double point d’exclamation. Hayate no Gotoku!! remplit-il son contrat ? On va décortiquer un peu les premiers épisodes pour répondre à la question et présenter l’univers et ses personnages pour ceux qui ne seraient toujours pas chauds à l’idée de tenter l’expérience. Il s’agit d’un divertissement léger et sans prétention qui verse essentiellement dans la parodie déjantée et exploite une belle palette de caractères. La première saison laissait quelque peu en plan la relation entre Nagi et son majordome. Cette suite conclura-t-elle l’histoire ou s’agira-t-il à nouveau de 52 épisodes de délires totalement gratuits ? Les deux options se valent.

Autant le dire de suite : dans le genre héroïne tsundere et son petit chien de compagnie, Toradora! est une meilleure option. Mais Hayate no Gotoku!! a ses arguments. La série dégage une ambiance fraîche et colorée. Le narrateur (Norio WAKAMOTO) prend vraiment son métier à cœur : sa voix multiplie les trémolos en insistant sur le grotesque des situations. J’ai en revanche peur que sa présence soit bien plus limitée dans cette seconde saison mais ses interventions sont toujours aussi percutantes. Et surtout, je parle de parodie mais j’ignore totalement à quoi se réfèrent les poses de Maria, Saki et leurs lunettes roses et bleues. Entendez par là que l’humour risque de ne pas toujours toucher juste un public non averti. Néanmoins, ces parodies sont bien moins présentes que dans la première saison.

Je rappelle la trame de fond pour les retardataires : HnG, c’est l’histoire d’Hayate, un jeune garçon abandonné par ses parents avec une dette de 150 millions de yens. Pour la rembourser, il travaille comme majordome chez Nagi, une jeune fille scandaleusement riche. On retrouve donc le majordome à son stade ultime, Hayate avec sa voix niaise, son air benêt, sa détente extrêmement lente quand il s’agit de reconnaître les sentiments de Nagi à son égard et surtout son incroyable talent de serviteur possédant tous les super-pouvoirs des héros d’animes pour venir en aide à sa maîtresse dans les instants les plus délicats. Il a le mérite de rompre quelque peu avec la figure du héros classique au centre d’un harem.

L’équipe est au complet, toujours aussi décallée. J’ai eu un petit coup de coeur pour Maria, notamment dans l’épisode 4 spécial Saint-Valentin où elle se rend compte qu’elle devient vieille fille malgré ses 17 ans. Servante douce et modèle, elle est particulièrement craquante lorsqu’elle dévoile une partie plus obscure de sa personnalité. Klaus répond aussi présent et scande haut et fort les principes du majordome idéal qu’il est lui même à des lieues de remplir. Le tigre qui parle, Tama, n’a pas encore eu le temps de pointer son nez en revanche. Il ressort vraiment une belle ambiance de cette petite famille et chaque épisode parvient à vous arracher un sourire si ce n’est plus. L’alchimie des personnages fonctionne à merveille.

Ce n’est plus Synergy SP mais le studio J.C. Staff qui s’occupe de cette saison et c’est peut-être le moment de s’arrêter sur les changements occasionnés. Si on excepte les seiyûs et le compositeur Kôtarô NAKAGAWA, le staff a entièrement changé. Ce n’est pas véritablement significatif car si le design des personnages semble avoir quelque peu évolué, le studio n’a apparemment pas un budget important à sa disposition et la réalisation est dans la continuité de la précédente saison : simple et efficace. On retiendra surtout que le casting des seiyûs est le même et tant mieux car c’est une des qualités essentielles de la série avec notamment le narrateur et l’illustre Rie KUGUMIYA (Louise, Shana, Taiga) au doublage de la colérique et égocentrique Nagi. Cette seiyû excelle dans l’art de doubler une tsundere telle que l’héroïne d’Hayate no Gotoku.

Parlons-en de cette petite tête blonde. Nagi a en effet parfaitement sa place aux côtés de Taiga, Louise et Shana dans la mesure où elles sont toutes relativement complexées en raison d’une petite taille et d’une poitrine sous-développée. Jeunes filles d’apparence insupportables, elles cachent en réalité une corde sensible dévoilée par leurs craquants changements de mimique. Nagi a pour elle la particularité d’être une fille extrêmement riche qui vit dans un univers à part et surtout une véritable otaku qui lit des mangas et joue en longueur de journée plutôt que d’aller en cours. On aurait pu parler d’une hikikomori avant l’arrivée d’Hayate qui l’encourage à reprendre le chemin de l’école. Oui, il y a un peu de NHK derrière cette série mais le ton est bien sûr beaucoup plus enfantin.

Cette seconde saison apporte son lot de nouveautés avec une course déterminant l’avenir d’Hayate en tant que majordome et l’apparition de Sonia « sœur Fortesia » qui lui impose un challenge qui plaira aux amateurs de RPG. Une inquiétante soeur dont les intentions véritables se cachent derrière des lunettes étincelantes et un sourire forcé. La série profitait déjà de nombreuses nanas excentriques mais on est soulagé de voir qu’elle ne se contente pas de les ressortir du placard mais cherche à accroître la famille (qui a dit harem?) qui se forme autour d’Hayate. Parmi les héroïnes auxiliaires, il faut souligner la belle présence d’Hinagiku qui a même un générique de fin entièrement dédié. Cette seconde saison semble désormais privilégier l’évolution de l’intrigue au détriment de délires gratuits et reprend certains épisodes du manga, notamment la rencontre clé entre Ayumu et Hinaguki. Une idée bienvenue. Ambiance, humour, romance : HnG est une comédie fraîche et sans prise de tête, parfaite pour se détendre.