Mawaru Penguindrum – She is alive… aliiivee !
Beaucoup pensaient que Kunihiko IKUHARA avait déjà pris sa retraite. Il n’a pourtant que 46 ans mais il semblait se complaire dans la simple conception de storyboards, comme pour la très inspirée séquence du générique d’ouverture de Nodame Cantabile. Le « pas encore vieux de la vieille » était en train de préparer une nouvelle série originale : Mawaru Penguidrum. Olà dans l’assistance ! Je vois les plus jeunes piquer du nez ou sortir discrètement par la porte de secours de l’amphi : « qui est Kunihiko IKUHARA ? » lis-je dans vos grands yeux vides ? Le monsieur s’est fait connaitre en reprenant la série Sailor Moon à son compte à partir du milieu de la deuxième saison à la suite de Junichi SATO. Puis il a réalisé l’adaptation du shôjo Utena. Puis 14 ans de silence radar, jusqu’à aujourd’hui.
Un vent de liesse s’est emparé du pays : les femmes ont brûlé leur soutien-gorge et les hommes se sont flagellés en signe d’allégresse. Bon, ok, j’exagère sûrement un peu mais le bonhomme se colle une bonne congrégation de fanboys et de fangirls et c’est emporté par ce torrent que j’ai tourné mes binocles sur la chose. Jouons-là franc-jeu, je fais partie des jeunes de tout-à-l’heure. J’ai pourtant adoré Sailor Moon dans ma jeunesse mais je ne me souviens de rien. Quant à Utena, ça fait longtemps qu’il est sur ma « to watch list » comme le disent nos amis grands bretons mais je n’ai jamais sauté le pas. Une fois Mawaru Penguindrum terminé, ce sera une lacune que je vais vite combler. Je n’ai strictement aucune fucking idée où la série veut m’emmener et je ne comprends rien aux premiers épisodes de Mawaru Penguindrum mais, tel le moustique, je suis fasciné.
N’oublions cependant pas le studio Brains Base qui accompagne cette aventure et le reste de l’équipe. Ainsi Kunihiko IKUHARA n’est-il pas le seul à plancher sur le scénario, il est assisté par Takayo IKAMI qui travaille aussi en parallèle sur l’adaptation de Kami-sama no Memo-chô. C’est la mangaka Lily HOSHINO (Otome Yōkai Zakuro) qui a créé les visages des différents personnages. Ce chara-design est porté à l’écran par Terumi NISHII. La direction artistique est bicéphale. À ma gauche un collaborateur de Kunihiko IKUHARA sur Utena, Chieko NAKAMURA et, à ma droite, Kentaro AKIYAMA qui a travaillé – nul n’est parfait – sur Ring ni Kakero ou l’arc Elysion de Saint Seiya. La bande son est, quant à elle, confiée à Yukari HASHIMOTO qui avait déjà travaillé sur celle de Toradora ou les génériques de fin des saisons 1 et 3 de Sayonara Zetsubō Sensei.
Comment ? L’histoire me demandez-vous ? Laissez-moi poser mon flacon. Shōma et Kanba, deux jeunes lycéens vivent seuls avec leur benjamine Himari. Cette dernière est malade et le pronostic est mauvais, elle pourrait mourir du jour au lendemain. Oubliant la fatalité, les deux frères essayent de la divertir en l’emmenant à l’aquarium. Là, à la boutique souvenir, ils lui achètent un chapeau-pingouin qui prouve une nouvelle fois que le sens de la mode des japonais est décidément d’une autre dimension mais Himari s’écroule le jour même. Transportée en urgence à l’hospital, elle y décède. Alors que Shōma et Kanba veillent le corps, leur sœur ressuscite… Puis ils reçoivent par la poste trois pingouins congelés qui reviennent à la vie… Les dits pingouins ne sont visibles que par eux trois et comme Doraemon ont l’air d’avoir la capacité de faire apparaître n’importe quoi… Puis Himari, coiffée du fameux chapeau, parle avec une voix qui n’est pas la sienne, crie « Stratégie de survie » puis ils se téléportent dans une fusée… qui est projetée dans une explosion pyrotechnique vers une sorte de station de métro rococo… avec des robots-pandas… et les frangins entendent qu’une « entité », venue de leur destinée, a utilisé ses pouvoirs pour sauver Himari mais ils doivent retrouver le Penguin Drum.
Voilà, voilà, tout va bien. Je vous donne donc maintenant mon flacon de tout à l’heure. C’est un échantillon d’urine, vous pourrez voir que non je ne prends pas de drogues. En revanche, je ne sais pas ce que prend Kunihiko IKUHARA mais il vaut mieux qu’il évite de prendre le volant. Et comme si tout se pataquès ne suffisait pas, vas-y qu’on rajoute d’autres personnages tous plus chtarbés les uns que les autres mais si on essaye de nous berner en les montrant d’abord sous un jour normal. Oui, professeur c’est à toi que je pense : je suis sûr qu’il travaille à la domination mondiale en voulant recréer la dystopie de Demain les Oiseaux. Généralement, devant un tel foin cosmique, j’ai tendance à fuir à reculons. On a déjà assez d’emilie pour ne pas se transformer en asile. Seulement je suis happé.
C’est ce qui s’appelle planter une trame et piéger son public. Comment s’échapper entre l’animation géniale de la scène de la fusée, les pingouins à mourir de rire, ces séquences SD bien old school et toutes ces miettes qui sont peut-être autant d’indices que des fausses pistes. Faut-il voir une coïncidence dans le fait que la lycéenne qui détient le Penguin Drum se prénomme Ringo ? Lors du premier épisode, on a entendu des gamins de primaire philosopher que la pomme est une métaphore de l’Univers. Or « pomme » en japonais se dit « ringo ». Faut-il y voir un clin d’œil ou bien un appel du pied ? De même, on ne sait pas trop comment assimiler l’information dévoilée à la toute fin du quatrième épisode.
Grâce à sa réalisation soignée, ses décors colorés, son histoire atypique et ses personnages travaillés, Mawaru Penguindrum attire indéniablement le regard dès les premières minutes et crée rapidement un effet de dépendance. Les 24 épisodes prévus devraient permettre à ce drôle d’oiseau d’étendre ses ailes de toute leur envergure. C’est LA série à suivre de très près cet été.
13 commentaires
Il s'est dédoublé ? Intéressant personnage...
Sinon, bel article sur ce qui est pour l'instant un des points forts de la saison. La série par dans tous les sens mais semble étrangement maîtrisée en même temps. On verra bien ce que ça donne, mais j'ai mes espoirs.
Je n'en ai vu que le premier épisode mais cette série me semble avoir du potentiel, notamment au niveau de la direction artistique. J'aime ce style moderne et chargé. En même temps, venant du monsieur qui a réalisé le film Utena - Apocalypse, je m'attends à tout...
A la défense de mes collègues, j'ai précipité la publication de cet article vu que je pars en vacances demain. Je ne leur ai pas laissé beaucoup de temps pour me relire.
^^
Et le titre serait-il une référence au générique de Weird Science/Code Lisa?
En retard puisque j'étais en vacances loin de toute connexion internet, mais oui c'est bien ça. Une série qui a marquée mon enfance mais Mawaru Penguindrum n'a pas grand chose à voir. XD
Je le mets sur ma "watch list" alors, hein...
Une entrée en matière étrange, folle, incompréhensible, un développement fascinant alternant entre des révélations sur les personnages et l'avance de l'intrigue.
Puis un final splendide, les 5 derniers épisodes m'ont transcendé, et l'attente entre eux a été insoutenable ! De beaux graphisme, de sublimes musiques, une histoire merveilleuse et enchanteresse (et c'est le cas de le dire). J'ai eu l'impression de rêver ^^.
Voila, c'était pour moi l'anime de l'année 2011, celui qui m'a totalement envouté et dont je me souviendrais, je ne peux que vous le conseiller.
C'est une série qui a le mérite d'être originale et qui permet de rompre la lassitude causée par une majorité de productions actuelles qui ont du mal à sortir des standards.