Moonlight Act T7 – Tout part à vau-l’eau
Tout d’abord, il est bon de commencer par présenter Moonlight Act. Pour les connaisseurs, le nom de FUJITA Kazuhirô est synonyme de tristesse et pour cause : Karakuri Circus, son précédent manga, a été stoppé en pleine édition dans nos contrées. Alors avec Moonlight Act, il n’y a plus qu’à espérer que celui-ci fasse son bonhomme de chemin. Car voilà, Moonlight Act n’est pas à la portée du premier venu à cause de ses graphismes. Autant dire, le style sera du quitte ou double : on y accroche ou on n’y accroche pas. Il n’est pas générique, loin de là. Quant à l’histoire, elle a néanmoins un potentiel ravageur. Imaginez que tous les dix ans, un clair de lune bleue vient frapper le monde des contes que l’on connait et le rend complètement hystérique. Imaginez alors que Cendrillon repousse le prince charmant pour assouvir sa passion des grosses cylindrées ou que le petit chaperon rouge devienne une pyromane vengeresse. Bien entendu, les contes asiatiques sont aussi de la partie avec par exemple la princesse au bol enchanté. C’est ça la force de Moonlight Act mais elle n’en est qu’une parmi tant d’autres !
Car ce volume sept, avec la fin de l’arc du petit chaperon rouge se met rapidement en place. Après un premier chapitre qui permet de montrer parfaitement qu’Engekibu, notre héroïne, craque pour Gekkô. Difficile de ne pas l’avoir remarqué auparavant. Mais le second chapitre, quant à lui, a le mérite d’être original. Basé sur le conte du moineau à la langue coupée, le fait que les seules « paroles » de ce chapitre soient des phrases écrites sur des panneaux a ce petit quelque chose qui le rend immanquable à lire. L’idée est plus souvent utilisée à la télévision mais notre mangaka y arrive parfaitement.
Mais après ces deux chapitres qui servent d’amuse-gueules, retour à un arc bien plus long mettant en scène le conte plutôt connu du « Chien des Flandres ». De la même catégorie de pathos que Rémy sans famille, ici, la lueur de la lune bleue a touché Patrache, le fameux chien, qui tente alors de s’en prendre à son seul ami et à son grand-père. Mais surprise ! Le coup de lune n’a pas touché uniquement le conte du Chien des Flandres mais aussi celui d’Urashima Târo, moins connu en Occident, mais pourtant présent sous différentes formes comme dans le jeu Õkami.
Ce volume ne s’attarde pas tellement sur le chien atteint par le coup de lune mais plus sur le garçon qui l’accompagne : Nello. Ça fleure le bon sentiment et les paroles de shônen classique, permettant au jeune garçon de se battre au lieu de se laisser malmener comme dans son histoire. Mais ce volume se focalise surtout sur l’histoire d’Urashima Târo mais aussi sur notre héros ! Car à cause de ce double coup de lune en un, Gekkô se retrouve sans la princesse au bol enchanté, sa messagère qui lui permettait d’utiliser ses pouvoirs. Mais pourtant … Et pourtant … Il arrive tout simplement à massacrer ses adversaires, ce qui fait se poser une question que même les autres protagonistes osent dire à voix haute : est-ce que Gekkô est humain ? La question est légitime. La réponse ? Pour plus tard.
Avec la fin de ce volume, l’arc n’est pas pour autant terminé. Est-ce que l’appel de Nello à Patrache permettra à ce dernier de retrouver la raison ? Pour cela, il faudra attendre le prochain volume, volume qui tardera à se montrer, la cause principale étant que Moonlight Act, en dépit de toutes ses qualités, n’arrive pas à trouver son public. Ses graphismes différents doivent en rebuter plus d’un et c’est fort dommage. Moonlight était une excellente surprise en 2011 et en 2012, il continue d’être l’un de mes shônens préférés. Je m’étais promis d’en parler et d’en faire un article, maintenant, c’est fait. Il ne reste plus qu’à espérer que cet article vous donnera envie de plonger vous aussi dans Moonlight Act pour qu’il ne subisse pas le même destin que son prédécesseur.
Disponible depuis le 30 mai 2012 aux éditions Kaze Manga. Prix : 6.99€
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