Ookiku Furikabutte Natsu no Taikai-hen – Quand le sport devient collectif
J’aime autant mettre cartes sur table tout de suite : j’ai adoré la première saison de Ookiku Furikabutte, ou OoFuri pour les intimes. Non seulement j’estime que c’est la meilleure série d’animation sportive que j’ai vue, donnant même un sacré coup de vieux au pourtant excellent Mitsuru ADACHI, mais c’est peut-être même devenu l’une de mes séries préférées tous genres confondus. Attendez-vous donc pour ce compte-rendu du début de seconde saison à un exposé partial, subjectif et fanboyesque au possible. Petit aparté puisque c’est un reproche qu’on peut lui faire, OoFuri ne détaille pas les règles du baseball ou les termes techniques qu’il peut utiliser : moi non plus je ne m’attarderai pas dessus mais n’hésitez pas en commentaires à me demander si je vous sème sur certaines explications.
Mihashi est un lanceur. Mais un lanceur d’un genre particulier qui manque de confiance en lui : au collège, il était le petit-fils du directeur de son école et ses coéquipiers croyaient que sa place privilégiée dans l’équipe n’était que le fruit du favoritisme. Mihashi lui-même doute de ses capacités. Il faudra qu’il change d’école en passant au lycée pour qu’il rencontre un receveur doué, Abe, qui au contraire pense pouvoir exploiter le talent, réel, de Mihashi. Ce garçon timide mais déterminé, s’il n’a pas la puissance physique, possède une grande variété de lancée (directe, courbe, glissante) et surtout une très grande précision dans le positionnement de ses balles. Avec les directions de Abe, Mihashi peut devenir un très grand lanceur. La jeune et nouvellement formée équipe de Nishiura, composée uniquement de premières années, peut de plus compter sur le capitaine et batteur puissant Hanai et surtout sur le batteur de génie, quoique faible sur le plan physique, Tajima.
La galerie de personnages est le deuxième plus grand atout de OoFuri. Mihashi n’est pas le genre de lanceur pour tuer un match : il n’est pas du genre à pouvoir faire un blanchissage ou même éviter le moindre coup sûr. Quelle que soit la qualité de la direction d’Abe, les lancers restent lents et ne sont pas en mesure d’éliminer un batteur de façon sûre. Ce qui se dessinait dans la première saison se confirme dès le début de la deuxième : Nishiura est une équipe de batteurs où chacun des joueurs est autant une des pièces maitresse du jeu d’attaque. C’est plutôt inhabituel dans une série sur le baseball où on voit plus souvent un lanceur en personnage central pour permettre de mettre en avant un personnage principal. Ici, si le « couple » de la batterie est bien sûr crucial et l’un des moteurs de la série, Abe et Mihashi ne portent pas seuls sur leurs épaules le poids de l’équipe. Ce début de Natsu no Taikai-hen par exemple exploite la pression d’Hanai qui doit vivre dans l’ombre de Tajima et en même temps assumer sa charge de capitaine. Là est le premier atout de OoFuri. La mangaka Asa HIGUCHI a été psychologue sportive au niveau universitaire et ça se ressent fortement dans son travail. Le professeur responsable de l’équipe de Nishura prépare mentalement l’équipe de façon subtil et réaliste. Ne vous attendez-vous à des hurlements pleins de virilité ou à des déclarations sentencieuses éthérées. Ici on parle de gérer le stress, de se souder entre coéquipiers. Le spectateur vit en même temps que lui la solitude du lanceur qui oublie parfois qu’il a d’autres défenseurs avec lui, il souffre avec le receveur de sa détresse à contrer une attaque, il vibre avec les joueurs sur base qui doivent parfois faire des vols impossibles, il ressent la détermination du batteur qui fait face au lanceur adverse. Mais Asa HIGUCHI pousse le vice plus loin : elle nous montre l’investissement des parents, surtout des mères, qui non seulement viennent supporter leurs enfants mais aussi se relayent pour aller prendre des vidéos des futurs adversaires et que l’équipe puisse préparer le match.
A-1 Pictures, dont c’était le premier travail sur OoFuri, auraient pu se contenter d’une adaptation au rabais ou du moins qui ne vise que la moyenne comme c’est trop souvent le cas pour les séries sportives. L’équipe de la première saison a été logiquement reconduite. Le réalisateur Tsutomu MIZUSHIMA et le directeur artistique Yukihiro SHIBUTANI ont manifestement voulu promouvoir le nouveau studio et se mettre au diapason du perfectionnisme de Asa HIGUCHI : les décors sont colorés et ont gagné en détails dans la deuxième saison. Yousuke « Infinite Ryvius » KURODA a revu dans cette deuxième saison son souci de rythme : si certains – moi par exemple – appréciaient une série qui savait prendre son temps pour construire l’équipe, les spectateurs qui trouvaient OoFuri quand même bien lent seront rassurer de savoir que les répétitions ont été supprimées. Il n’y a plus de temps perdu. Symbole aussi de contraste, si Takahiko YOSHIDA signe une copie en retrait à la direction de l’animation, son travail en tant que chara-designer est à souligner. J’ai eu des soucis au début sur les têtes des personnages, notamment sur les passages SD. Depuis j’ai révisé mon jugement et suis devenu fan de la bouche en losange de Mihashi et son numéro de comique troupier. Mais c’est surtout le compositeur de la musique Shirô HAMAGUCHI et le directeur du son Hiromi KIKUTA que je tiens à féliciter. L’ambiance sonore est peut-être l’une des plus réussies que j’ai entendues en japanimation. C’est frappant avec l’ambiance dans les stades où certes on ne voit pas de façon irréaliste des milliers de spectateurs (c’est du sport lycéen) mais les supporters sont le dixième homme de leur équipe et font souvent entendre leur voix.
OoFuri est donc une très belle réalisation de réalisme et d’intimité en matière de série sportive. Elle sait se renouveler dès le début de la deuxième saison tout en s’inscrivant dans la continuité des graines semées lors de la première. La partie technique a su se rehausser d’un cran même si l’opening n’est pas aussi accrocheur que celui de la première saison. Le pouvoir des animes est ici exprimé à son meilleur potentiel : on n’a qu’une envie suivre ces neuf joueurs pendant un match ou une manche de plus. Mihashi, Abe, Tajima, Hanai et les autres arriveront-ils à se qualifier pour le tournoi national ?
17 commentaires
Après on s'étonne qu'on se tape que des ranobe alakon à chaque saison. :<
Wishlist !!!
(ou le commentaire qui sert à rien)
Comme toi, je regrette assez le manque d'explication sur les règles, les stratégies ou sur les trajectoires des lancers :(
need edit pls :((
Enfin, je suis une fangirl assumée d'Oofuri mais surtout de ses personnages. J'admire vraiment le travail de l'auteur sur cette série et j'espère de tout mon coeur un bon 24 épisodes pour cette saison, ou bien, pitié une suite ><.. très beau l'article fanboyesque Afloplouf, merci.
Les teams qui s'occupent actuellement de la première saison ont bien du mal...
Par contre je ne critiquerai pas les éditeurs car ils licencient tout de même pas mal de bons trucs.
Je suis tellement en manque que je pourrai acheter la série pour 100€.
Et qu'elle est complètement téléchargeable sur : [modération : pas de fansub sur AK, désolé ;)] (et visible en streaming ailleurs bien sûr ^^)
N'hésitez pas à poster vos commentaire pour la saison 2 ou sur les autres projets d'avenir de la team.
Merci beaucoup et vive Ookiku Furikabutte !! \o/