Psycho-Pass – Tokyo Unité Spéciale
Dans le Sibyl System, les crimes liés aux Psycho-Pass sont considérés comme particulièrement monstrueux. A Tokyo les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membres d’une unité d’élite, appelée Bureau de la Sécurité Publique. Voici leurs histoires.
DING DING !
Diffusé depuis octobre dernier, Psycho-Pass tente une percée dans ce genre ô combien intéressant qu’est le polar d’anticipation. S’il existe un bon paquet de productions de ce type en japanime, avec parfois de très bons résultats, force est d’admettre que les récents représentants du genre sont plus rares, et aussi plus faibles. Psycho-Pass a donc un boulevard de vingt-deux épisodes devant lui pour se distinguer. Tout du moins, s’il le peut…
Bienvenue à Tokyo dans un futur proche. Au cœur d’une mégalopole toujours plus extravagante, des flics d’un genre nouveau font régner la loi et l’ordre. Ils se font appeler le Bureau de la Sécurité Publique, et leur mission est de traquer les moutons noirs de la société. Ils disposent d’un outil aussi fascinant qu’effrayant : le Sibyl System, l’IA qui se trouve à la tête de la gestion de l’administration, est capable de déterminer le « Coefficient Criminel » de chaque habitant. Et plus votre coefficient est élevé, plus vous représentez une menace pour la collectivité. Mais avant que vous ne franchissiez la ligne rouge qui sépare l’honnête citoyen du maniaque homicide, nos flics du futur seront là pour vous arrêter. Et ne pensez même pas à leur opposer une quelconque résistance, car ils disposent du permis de tuer !
Le personnage principal, Akane Tsunemori, est une jeune recrue très douée pour les études et qui a été parachutée en tant qu’Inspecteur pour ce Bureau de la Sécurité Publique. Son boulot est non seulement d’enquêter, mais également d’encadrer ses collègues d’un genre un peu particulier. Les membres du Bureau comptent dans leurs rangs des « Enforcers », des individus dont le Coefficient Criminel a depuis longtemps dépassé le seuil autorisé mais que le système tolère, à la condition de servir le Bureau en traquant des criminels potentiels comme eux.
Ce contraste entre la jeune débutante un peu naïve et les porte-flingues aux méthodes brutales est le principal ressort du récit. L’ingénuité d’Akane se confronte au caractère dur et cynique de ses collègues qui cachent de lourds passés. Évidemment tout cela devra être explicité à un moment ou à un autre et incorporé à l’intrigue ; on verra alors ce que la narration a dans le ventre.
De ce que j’ai vu des cinq premiers épisodes, la série place tranquillement ses pions, en enchaînant des enquêtes d’un niveau pas spécialement éblouissant. Ce qui peut s’expliquer lorsque l’on s’intéresse aux têtes pensantes derrière le projet.
Le superviseur de la série s’appelle Katsuyuki MOTOHIRO, et il n’avait jamais fait de japanime avant. Ce monsieur a fait sa carrière dans le monde des dramas, et a acquis une certaine notoriété grâce à la licence Bayside Shakedown (Odoru Daisousasen), une série et des films qui ont connu un fort succès au Japon. Cette série racontait l’histoire d’un jeune détective idéaliste qui se retrouve confronté à la réalité bureaucratique de la police.
On se doute que MOTOHIRO a été choisi pour apporter en animation les idées qui ont marché dans ses dramas et ses films. Mais pour que la transition entre les deux médias soit efficace il fallait une équipe solide. En l’occurrence, même si c’est le célèbre studio Production IG qui accueille le projet, on ne trouve pas de véritable « star » au générique. Le réalisateur Naoyoshi SHIOTANI est plutôt un novice à ce poste, et hormis quelques caméos de personnalités (Sayo YAMAMOTO à la réalisation de l’opening, Akira AMANO au chara-design original), le staff semble avoir tout à prouver.
Difficile d’être pleinement enthousiaste sur une série qui s’est reçue une volée de bois vert de la part de l’intelligentsia des animefans du net français. Pourtant Psycho-Pass est la série qui me fait vibrer en ce moment, car elle puise dans des registres qui me plaisent naturellement (la SF, le polar) et que son exécution, bien que manquant clairement de maîtrise et surtout de style, est plus attirante que les dernières tentatives dans le genre. Je suis donc confiant ; en ne cherchant pas à crever le plafond, on nous promet au moins un anime sympathique à regarder, et on n’en demande pas beaucoup plus.
5 commentaires
Je note la présence de ce Motohiro, merci. Et ça m'interpelle dans ce sens: "depuis le départ j'ai l'impression que la série verse d'avantage dans les dialogues que dans l'action pure." Est ce qu'il y a un rapport avec ce dernier? Je n'en sais rien et me le demande. J'attend voir le développement de l'intrigue tout en étant particulièrement attentif aux dialogues/relations entre personnages.
Psycho-Pass reste un divertissement fort sympathique au demeurant. En tout cas bien assez pour me donner envie de le poursuivre et cela notamment grâce aux divers aspects et ingrédients de luxe qui le compose et mentionnés dans cet article que j'approuve. :)