Sayonara Zetsubō Sensei
Bien plus qu’un simple anime, Sayonara Zetsubô Sensei nous projette dans une caricature de la population japonaise, en réponse aux clichés mis en avant à travers la japanimation comme par le biais de reportages véhiculant la plupart du temps une vision erronée de cette société, ne nous montrant que la façade que l’on souhaite voir, ce qui tend le plus à choquer et à nous sembler irréel. De la même façon, de la même manière provocante, SZS élève ces clichés pour les « désacraliser » et jouer dans la forme d’ironie la plus simple qu’est l’autodérision jusqu’à tourner en ridicule les fausses apparences qui sont pourtant à ce jour les plus véhiculées.
Le cadre est tout ce qu’il y a de plus commun puisque une bonne moitié des scènes se déroulent essentiellement dans une salle de cours où Zetsubô Sensei, alias Mr Despair ou encore Pink Supervisor, est professeur, avec une fâcheuse tendance au pessimisme qui se retrouve manifestée dans tous les épisodes sauf un.
Le sujet principal est dévoilé dès les premières minutes du premier épisode : un professeur désemparé face à des événements qui restent un mystère pour le moment mais qui se préciseront par la suite pour devenir synonymes d’un blocage et d’une analyse avec un recul sévère sur l’évolution de la société dans son ensemble. Et cela dénonçant les problèmes comportementaux qu’ils soient internes au Japon mais aussi tout autour du globe via un certain nombre de références entre autres américaines que nous développerons par la suite. Notre cher professeur, et son pessimisme qui le caractérise, est confronté d’emblée à l’optimisme personnifié, une jeune fille naïve comme il est maintenant complètement banal d’en voir une dans une série animée pour contrebalancer ses pensées sordides et ainsi représenter les deux caricatures à l’extrême. L’une dans l’autre n’étant pas un exemple à suivre mais bien un simulacre qui ne peut que percuter ceux s’y reconnaissent tout en paraissant invraisemblable aux autres, les poussant à se réfugier d’un côté ou de l’autre pour ne pas rester neutres vis-à-vis de cette opposition surréaliste.
Pour comprendre comment la série parvient à faire une critique bien sentie des médias et des populations concernées, il convient de distinguer les personnages principaux, représentant chacun un défaut, une déviance particulière de la société au service d’un criticisme visant chaque élève d’une façon on ne peut plus « délationniste », en le pointant du doigt, au sens figuré comme ici, aussi, au sens propre.
Les Personnages
Cet anime rassemble toute une pléiade de personnages, chacun tiraillé à sa manière par les clivages sociaux. La totalité de leurs pseudonymes, comme c’est généralement le cas dans la japanime, ne sont que des jeux de mots reflétant leur situation et leurs traits de caractère au sein de l’anime.
Nozomu Itoshiki : Personnage principal de l’anime, ce professeur désespéré de tout, porte un regard critique sur la société et son évolution, au point d’en voir tous les désagréments et surtout toutes les raisons de mettre fin à ses jours dès que l’occasion se fait sentir. Sa vision défaitiste de l’ensemble de ce qui l’entoure se verra par la suite propagée à d’autres personnages faisant pourtant de brèves apparitions. Ecrits horizontalement, l’addition de son nom et de son prénom se prononcent « zetsubô », qui signifie désespoir, expliquant ainsi son comportement d’une part et le titre de la série de l’autre.
Fûra Kafuka, l’optimisme à l’état brut. Tout l’opposé de son professeur, Fûra demeure confiante et préservée de tous les petits désagréments de la vie quotidienne grâce à sa naïveté sans bornes. Etonnamment, son nom est la retranscription de celui de l’écrivain Franz Kafka, qui est quant à lui pourtant pessimiste à l’extrême, cette impression étant transmise par ses écrits froids, sans lumière ni portes de sortie.
Kiri Komori représente, comme l’indique si bien son nom, l’hikikomori de base très caricaturée. Fuyant tout ce qui ressemble de près ou de loin à la lumière du jour, elle vit tantôt recluse dans sa chambre, tantôt dans des placards ou des salles de classe vides. A l’instar de l’anime NHK Ni Youkosou, notre petite Kiri est bien une petite fille, ces dernières étant pourtant très peu représentées sous cet angle dans le domaine de la japanimation.
Meru Otonashi ne communique que par texto, ceux-ci étant de plus tous malintentionnés. Meru (rappelle mêru, retranscription en japonais de l’anglais mail) refuse tout simplement de parler aux autres et se réfugie derrière son portable, véritable barrière de langage, barrière vis-à-vis des autres élèves comme de tout le voisinage. Quant à son nom de famille, « otonashi », il signifie littéralement « sans (nashi) son (oto) », ce qui correspond bien à cette fille quasi-muette ne parlant pas une seule fois dans la série.
Kagerō Usui est le représentant de la classe de Zetsubo Sensei. Personnage assez fade et invisible, voire complètement imperceptible pour les autres élèves, il va uniquement exister à leurs yeux le temps d’un épisode, quand ils verront une bonne occasion de pouvoir le critiquer. « Usui » fait d’ailleurs référence à son absence de cheveux ainsi qu’à sa présence souvent ignorée, voire méprisée.
La maniaque, Chiri Kitsu, est perpétuellement à la recherche de la perfection symétrique. Son obsession d’être aussi méticuleuse lui vaudra d’ailleurs d’être considérée comme la représentante de la classe, qu’elle n’est pourtant pas, du fait de l’insignifiance du véritable représentant (Kagerô Usui décrit plus haut). La formation de ses nom et prénom vient en outre du mot « kicchiri », signifiant « correctement ». Défaut souvent représenté au sein des animes, le perfectionnisme de Chiri fait d’elle une parfaite caricature, avec toutes les amplifications que cela comporte, du peuple nippon.
Maria Tarô Sekiutsu, la jeune immigrée illégale qui, contrairement aux autres élèves est perpétuellement rayonnante de joie car contente d’être dans ce pays qu’est le Japon. Elle n’a de son point de vue aucune raison de se plaindre et n’en voit ainsi que les côtés positifs. C’est pour elle une chance d’être dans une classe quelle qu’elle soit et elle passe outre les défauts sur lesquels tous ses camarades s’attardent. Sekiutsu Tarô vient de l’expression seki-uttaro signifiant littéralement « tu as vendu ton propre registre, non ? ».
Kaere Kimura : L’étrangère américaine, blonde par excellence, non au sens péjoratif du terme, mais plutôt dans le sens beauté charnelle et représentante du monde occidental, et surtout de la culture américaine ; ici montrée par le fait de porter plainte, de poursuivre en justice dès que l’occasion s’en présente, ce qui ne l’empêche pas d’être assez provocante pour autant. Choquer pour pouvoir demander des comptes par la suite. Imprégnée des deux cultures de par son passé occidental et son futur japonais, elle est un personnage aux nombreuses facettes, montrant ainsi le décalage certain entre l’impérialisme américain et le respect, l’aspect circonspect de la culture asiatique. Donnant ainsi l’impression de retourner sa veste selon les situations, son prénom équivaut à l’impératif japonais du verbe « retourner ».
Abiru Kobushi a une passion, celle de tirer sur la queue de tous les animaux qu’elle rencontre pour ensuite les collectionner. Elle est pour cette raison constamment couverte de pansements, et ce à tel point que son entourage la croit victime de violences paternelles. De ce fait, Kobushi Abiru se traduit en français par « baigner de poings ».
Nami Hitô (nom venant d’ « hitonami » signifiant « normal ») est une fille basique qui ne fait pas d’excès et qui frappe justement par sa normalité, son appartenance à la moyenne. Une représentante saine de la civilisation japonaise en quelque sorte, ni belle, ni laide, ni intelligente, ni sotte, ce qui lui vaut une certaine distinction des autres jeunes filles de la classe car être « normal » dans la série comme être « normal » dans la société actuelle en fait d’elle aussi un cas à part.
Matoi Tsunetsuki est une stalker, en d’autres termes elle suit le garçon dont elle est éperdument amoureuse de manière ininterrompue en allant jusqu’à le harceler de coups de téléphone, de lettres et de visites chez lui. Ceci n’est gênant que dans un cercle restreint au début jusqu’au jour où son béguin va s’arrêter sur Mr Despair. Ses nom et prénom sont en effet un dérivé de tsune tsukimatoi signifiant « toujours en train de suivre ».
De tempérament et surtout d’attitude plutôt austères, Mayo Mitama semble tellement méchante qu’il parait évident qu’elle ne peut pas l’être. Devant un tel manque de reconnaissance de ses méfaits, Mayo continuera sans cesse de poursuivre les délits qui ne la caractérisent donc pas aux yeux des autres. Son nom découle de mita mama yo, qui peut se traduire par « ce qu’elle est est exactement ce dont elle a l’air ».
Ai Kaga est persuadée d’être toujours la cause de tous les maux qui l’entourent, elle s’excuse à chaque action faite, ce qui est la répercussion de son complexe de culpabilité. Faisant par ce biais douter son entourage, celui-ci deviendra à son tour objet puis sujet de sa névrose. Prononcé à la japonaise, c’est-à-dire le nom puis le prénom, Kagai signifie « perpétrer ».
L’étude des civilisations et de leurs maux via l’anime
Dès l’incipit le sujet est lancé via la présentation sans ménagements du personnage principal, Nozomu Itoshiki, et de tout ce qui, malheureusement, le caractérise. La plupart des épisodes suivants décrivent chacun leur tour les élèves « différents » de la classe et se focalisent sur leur défaut tout le long de l’épisode. C’est de cette manière que l’on découvre l’hikikomori, la stalker ou bien encore l’immigrée américaine ; chacune étant analysée, caricaturée, copiée puis mise de côté.
Ce côté, certes nécessaire, de présentation des demoiselles une fois passé, les épisodes restant demeurent vraiment coupés les uns des autres pour former une suite de mini histoires où le héros arrive à éclipser de sa présence le personnage pourtant éponyme de la série.
Une fois les personnages vus on ne s’accroche plus particulièrement à eux mais on continue de s’en servir comme fil rouge pour explorer les prétendues déviances de la société. Quand on sait que le nombre d’hikikomori au Japon est aux dernières nouvelles évalué à 3 millions, il parait évident qu’on ne pouvait pas faire l’impasse plus longtemps encore sur ce phénomène. Dans le même temps, les 4/5ème sont des hommes, ce qui explique la faible représentation des femmes face à ce fait, rendant encore plus surprenante la présence de Kiri Komori.
Les rôles de ces personnages n’en deviennent pas pour autant vraiment secondaires mais ne sont plus primordiaux au sein de l’histoire. Leur but est maintenant d’aider à cerner la population dérivée de ces cas vus précédemment par certaines scènes représentatives de la société actuelle, orientale comme occidentale. C’est le cas de l’épisode de la fête culturelle du collège où chaque classe s’interroge sur les qualités qu’elle va bien pouvoir faire valoir, de manière à se démarquer des élèves alors mi-amies mi -ennemies. L’analyse de cette atmosphère pourtant festive permet de dégager les deux aspects que sont la bonne entente et la concurrence quasi perpétuelles entre les membres d’une même communauté. Nombreuses dont les références à ce genre de célébrations dans la japanime, que ce soit sous forme de manga (séquences bien précises sur ce thème dans Azumanga Daioh) ou d’anime, comme c’est le cas pour School Rumble.
Autre exemple des prestations nippones mises en avant par la série, l’épisode consacré au petit Comiket improvisé (convention biannuelle de manga/anime se déroulant à Tokyo, la plus importante du genre) précédé des différentes phases d’écriture des dôjinshi et la gêne de leurs auteurs débutants. On y détecte une vision généralement négligée du Japon mais ici mise au premier plan, sans préjugé mais avec la volonté de reconnaître un art souvent réservé aux connaisseurs.
Sauf que l’anime ne s’attaque pas seulement aux protagonistes de l’histoire en elle-même, mais aussi à toute une constitution et donc à tous les spectateurs susceptibles de le regarder. Ainsi, une description d’une simple équipe d’hommes mettant en valeur chaque personne trouvée ayant une particularité pour pouvoir l’exposer telle une bête de foire dans le but de désigner un mouton noir à tout prix n’est qu’une satire d’un certain idéal qu’une bonne partie de la société s’efforce de suivre. D’où cette nécessité, souvent malsaine, de toujours trouver quelqu’un à admirer ou au contraire sur qui rejeter la faute pour enfin en revenir aux personnages somme toute les plus particuliers et les plus admirables : ceux étant normaux.
Pour prendre l’exemple du Japon en comparaison du complexe de culpabilité de Ai Kaga, la honte s’exprime non seulement dans le cadre privé mais envers toute personne pouvant provoquer un sentiment de culpabilité et de honte, n’engendrant ainsi qu’un cercle vicieux poussant à se sentir gêné à chaque action ou même simple pensée ; une peur du regard des autres, peur de ce qu’ils vont bien pouvoir en penser et les répercussions des actes perçus par eux comme répréhensibles.
Formant un tout avec l’anime, l’opening et l’ending ne sont pas à exclure dans cette analyse. Mélangeant une JPop très entraînante et une succession de scènes évidemment faites pour choquer – dans la continuité de l’anime – ils appuient délicatement sur certains vices médiatiques au goût du jour. Le bondage de plus en plus présent dans les animes est ici montré sans devenir malsain, simplement en attirant l’œil et toujours dans le même souci de caricature propre à la série.
En analysant concrètement et globalement les rebondissements au sein de l’anime ainsi que les solutions aux problèmes, il apparaît que le seul et unique but de chaque épisode correspond à la volonté de résoudre tous les nouveaux maux de la société actuelle afin de faire rentrer les personnages déviants dans les normes.
Pour contrebalancer ce défaitisme et cette concentration sur les moindres problèmes de la communauté, la présence de la vision 100% optimiste de la jeune fille frôlant la naïveté qui ne voit le mal nulle part, est nécessaire. Même si chaque épisode a son problème, et se donne pour mission de remettre dans le droit chemin ceux qui n’y sont plus, cette vision candide ne sert qu’à minimiser ce point de vue si radical et cette imitation de la civilisation asiatique. Véritablement centré sur les déviances de la société japonaise, même si celles-ci pourraient dans la plupart des cas s’appliquer partout, Sayonara Zetsubô Sensei passe au crible tous les petits défauts de la culture pour trouver une solution souvent hors norme, en ayant pour simple but de montrer qu’on ne doit pas chercher à rétablir un ordre parfait et ce quel qu’en soit le prix à payer par la suite.
Ainsi, chaque tentative de résolution de problème est lamentablement suivie d’un échec retentissant, sous la forme d’une accentuation de l’état de base du personnage concerné, répercutée dans la plupart des cas par un « tel est pris qui croyait prendre ». Vouloir remettre quelqu’un dans le droit chemin peut bien souvent aggraver sa position ou, côté tout aussi négatif, avoir de mauvaises répercussions sur ses proches.
Les références animes vis à vis de la culture occidentale
La vue d’une petite culotte affublée de fraises … Cela vous dit certainement quelque chose.
Décidemment loin d’être une série comme les autres, Sayonara Zetsubô Sensei s’est aussi démarquée de ses concurrentes en faisant des clins d’œil tantôt à des films occidentaux, avec entre autres certaines références hollywoodiennes et pas les moins connues, tantôt à d’autres animes, modèles du genre pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à la japanime comme c’est le cas par exemple d’Ichigo 100%.
Mettre en avant une série ou un quelconque ouvrage a toujours été la meilleure des astuces pour mieux pouvoir le tourner en dérision. Ce qui est précisément le cas pour une scène d’un rêve de Nozomu, alors en proie à un meurtrier cagoulé dans sa douche. Plus qu’une simple référence au film Psychose d’Alfred Hitchcock, en reprenant traits pour traits le motif de la douche, la scène en noir et blanc et les mêmes éléments du décor, celle-ci se trouve associée à une autre référence cinématographique donnant elle aussi dans le même genre, mais beaucoup plus récente, puisqu’il s’agit de Scream.
Loin de faire une liste exhaustive, on pourra noter pêle-mêle des références à d’autres productions américaines comme le fredonnement du générique d’X-Files, quelques brèves scènes de l’Exorciste ou encore la présence d’affiches de films comme Kill Bill, bien sûr avec les personnages de la série anime.
En même temps, Sayonara Zetsubô Sensei nous offre des scènes la majeure partie du temps complètement incohérentes bénéficiant pour cela d’un contexte inexistant, des scènes qui viennent de but en blanc comme c’est le cas des fausses publicités, d’un générique en plein milieu d’un épisode ou bien encore des multiples références au septième art, comme on l’a vu précédemment.
Sans vouloir jouer les moralisateurs, les scénaristes de la série ont pris un malin plaisir à mélanger fiction et réalité dans un probable but de provoquer une prise de conscience à travers les yeux des spectateurs. Les normes sociales et à l’inverse leur transgression servent de modèle à une communauté qu’on cherche à remettre sur les rails en voulant préserver une vision homogène de la société, sans défauts mais aussi sans diversité.
Quant à l’association des références occidentales et des maux de la société japonaise, peut-on s’avancer et les combiner ? Toute difficulté a sa cause et il est ici bien simple de lier les deux aspects après avoir vu la série et découvert d’où pouvait bien venir la détresse de notre cher professeur Désespoir.
11 commentaires
(ouais je prends de l'avance ^^)
En tout cas, cette série est une référence dans son genre.
Ils ne suivent pas l'ordre chronologique de la parution.
SZS est une série difficile à appréhender très certainement, mais ce sont des oeuvres comme celle-ci qui nous confirme que l'originalité est encore de mise en matière de japanimation.
Ca m'empêche pas de te dédier cette poupéee vaudou que je viens d'acquérir juste pour toi
Mine de rien j'ai passé un bon bout de temps à décortiquer le pourquoi du comment des actions des personnages de l'anime. Ou comment se casser la tête pour trouver des explications à tout :')
Si ce dossier vous plait ça me fait bougrement plaisir ^^
Mais je ne pense pas réitérer le coup avec la saison 2, que je n'ai pas vue et que je n'ai pas forcément envie de voir non plus ; pas envie d'être déçue.
J'vais commencer par l'anime, puis j'essaierai de me procurer le manga pour comparer.
Il a reçu le prix manga 2007 à ce que j'ai vu...donc ça doit bien valoir le coup d'œil.
En tout cas, excellent dossier ! ça m'a bien donné envie :P
j'ai decouvert l'anime y'a peu de temps et je suis fan
la saison 2 tiens pour le moment toute ses promesses avec un episode 4 a mourir de rire
ASTRINGUS
Vous pouvez vous lancer dans la saison 2 sans appréhension, elle aussi bien (sinon mieux) que la 1ère. Et le premier des 3 nouveaux OVA sortis (ceux qu'on appelle la saison 3 étrangement) est mythique.