Slayers Evolution – R ou Darwin appliqué aux dragons
Slayers Revolution s’était achevé au bord de la falaise avec un suspense insoutenable : Gourry reprendra-t-il une quarantième assiette de poulet et Lina saura-t-elle lancer un Dragon Slayer de la main gauche ? Blague à part, cette saison donnait la très nette impression d’avoir été dimensionnée pour 26 épisodes tout en s’arrêtant au 13e. Heureusement, une nouvelle saison a fait son apparition en ce début d’année 2009, Slayers Evolution-R, qui reprend les aventures de Lina et sa bande là où on les avait laissées.
Le studio J.C. Staff a fait appel à toute sa science de l’onomastique pour cette nouvelle saison. Tu prends « Revolution », tu enlèves le R de début et le mets à la fin et, miracle de la science, tu obtiens « Evolution-R ». Et oui, les Slayers révolutionnent d’abord, évoluent ensuite ; il ne faut pas chercher à comprendre.
Côté équipe du projet et seiyuus, J.C. Staff a eu une fois de plus recours à un gigantesque copier-coller des précédentes séries TV (hors OAV et films) de la saga Slayers, mais ça n’a rien d’étonnant vu qu’ils ont fait exactement pareil avec Slayers Revolution l’an passé. Takashi WATANABE, réalisateur de toutes les séries TV précédentes de Slayers continue de tenir la barre avec Naomi MIYATA au chara-design et Osamu TEZUKA – le compositeur, bien évidemment, et non le célèbre mangaka homonyme – à la musique. Conséquence logique : rien ne ressemble plus à un épisode des Slayers qu’un autre épisode des Slayers, toutes saisons confondues. Le dessin old school, le look très coloré des personnages, leurs personnalités et mimiques propres, les génériques d’ambiance et les BGM – ces derniers sont d’ailleurs souvent des copies conformes des morceaux des premières saisons, il y a eu de l’économie de budget et/ou de la fainéantise dans le coin – tout porte la patte inimitable des Slayers.
Chez les seiyuus, on ne change pas une équipe qui gagne. La vedette reste Megumi HAYASHIBARA qui interprète avec beaucoup de conviction, et sûrement en s’amusant beaucoup, le personnage de Lina Inverse – jeune sorcière colérique, gueularde, goinfre, casse-pieds, entêtée et rancunière – en plus de chanter les génériques. On aura beau dire, M. HAYASHIBARA est à mon sens une des seiyuus qui aura le plus su imprimer sa marque au héros qu’elle double, avec par exemple Aya HIRANO pour Haruhi Suzumiya, ce qui ne doit pas faire oublier qu’elle a d’autres rôles importants à son actif, comme celui de Faye Valentine dans Cowboy Bebop, dans un autre registre. Lina avec une voix autre que celle de M. HAYASHIBARA ne serait sans doute plus tout à fait Lina. Mais les trois autre seiyuus du quatuor de base – hors compagnons occasionnels qui se joignent à la troupe – ne sont pas en reste. Depuis 1995, date de la première série Slayers, Yasunori MATSUMOTO double Gourry Gabriev, grand guerrier blond toujours content d’être là, aussi adroit à l’épée que benêt le reste du temps, Hikaru MIDORIKAWA prête sa voix à Zelgadis, magicien métamorphosé en golem qui tente toujours de raisonner en pure perte ses camarades, et Masami SUZUKI interprète Amelia, celle qui vit au pays des bisounours, n’a que le mot « justice » à la bouche et qui, quel que soit le décor, arrive toujours à dénicher un endroit élevé où elle puisse se percher pour balancer de grands sermonts à ceux qui ont le malheur de l’écouter.
Dans cette nouvelle série, Lina et toute sa bande partent à la recherche d’un vase dans lequel le défunt magicien Rezo aurait enfermé son esprit. Ils rencontrent pas hasard Nama, jeune femme morte dont l’esprit a été scellé à une armure moyenâgeuse et qui se propose de les guider vers le vase en question.
Escortés par cette armure ambulante, chochotte et rougissante, les Slayers ne sont pas sortis de l’auberge et Lina devra faire appel à toute sa patience pour tenir bon. Problème : Lina n’a jamais été patiente.
Alors que Slayers Revolution pédalait trop dans la semoule pour nous faire rire régulièrement, avec notamment des épisodes HS à jeter sans sommation, Slayers Evolution-R parait un peu mieux parti. Navigant en pleine heroic-fantasy parodique à prendre au 3e degré, la petite troupe va de faux vases en désillusions, ce qui n’est pas sans rappeler le schéma narratif de la série Slayers Next, lorsqu’ils recherchaient la Clare Bible, même si Slayers Evolution-R n’est pas (encore ?) au niveau de Slayers Next sur le plan humoristique. En personnage secondaire récurrent, on retrouve Pokota rencontré dans Slayers Revolution – et s’il est bien gentil, je ne suis toujours pas convaincu par son design – et on fait connaissance d’un nouveau membre, Nama, frappée du syndrôme Alphonse Elric (FullMetal Alchemist) mais en version cruche, ce qui en donne un personnage débile et énervant comme il faut, donc un slayer réussi. Par un hasard qui n’en est certainement pas un, Nama est doublée par Maria KAWAMURA qui interprétait Naga le Serpent, la sorcière amie/rivale de Lina dans les OAV et films, autre personnage complètement barré et à la voix – et surtout au rire – très reconnaissables.
Néanmoins, Slayers Evolution-R est déconseillé à ceux qui n’ont pas vu Slayers Revolution et même à ceux qui n’ont pas déjà un peu baigné dans l’atmosphère propre à cette saga car ils risqueraient de passer complètement à côté de l’ambiance.
8 commentaires
Pour les OAV et films, ils ne rentraient pas en compte dans la chronologie de l'histoire de la série principale.
Alors pour Slayers, pour autant que je sache, il y a 3 saisons de 26 épisodes chacune, 2 de 13 chacune, 2 sets de 3 OAV chacun et 5 (ou 6 ? Flemme de vérifier) films. Les saisons se suivent globalement (apparition des personnages, développement narratifs). En revanche, les OAV et films sont complètement indépendants.
De plus, n'ayant pas fini Slayers Evolution-R, je ne saurais pas te dire si cette saison termine effectivement l'anime ou si une porte a été laissée ouverte pour une éventuelle suite.