Tsubasa RESERVoir CHRoNiCLE T22 – Fast and Furious
Tsubasa, ou la voiture diesel à l’état pur ! Alors qu’une vingtaine de tomes en arrière, l’histoire n’annonçait rien de captivant à cause d’un déroulement lent et convenu, on est face à l’exact opposé depuis quelques volumes. On peut donc dire que ça décoiffe un peu, les révélations et l’action s’entremêlant avec allégresse dans ce seul tome 22, au grand dam des dessins…
Car parlons-en franchement des dessins. Si d’habitude je suis en totale extase devant une planche de CLAMP, quelle ne fut ma surprise de rester de glace devant quasiment toutes les pages de ce vingt deuxième volume. Sacrilège, me direz-vous… Et pourtant le jugement est sans appel : par rapport aux tomes précédents, le dessin est moyen ! Ca reste de qualité certes (c’est quand même CLAMP quoi…), mais vraiment très en dessous de ce que l’on nous a servi quelques chapitres avant.
A qui la faute ? Un moment de relâchement de CLAMP ? De courts délais à respecter ? Difficile de savoir, mais une chose est sûre, le rythme de l’histoire y est pour quelque chose. Explications.
Comme dit plus haut, l’histoire ne cesse d’aller de plus en plus vite. A peine quitte-t-on le monde de Seles que nous voilà au Japon, pays originaire de Kurogane. Nous retrouvons donc Tomoyo, Soma… mais aussi Fûma (du monde de X) et l’apparition surprise de Seishirô. A la moitié du tome, l’histoire va déjà plus vite que l’équivalent de deux tomes bien dilués. L’influence que cela a sur le dessin ? Des planches plus chargées, des personnages plus petits, et donc des traits plus grossiers, des empattements, des erreurs morphologiques…
Quand on sait que les CLAMP dessinent petit, on se dit que cette volonté (ou obligation) de faire avancer le récit se fait forcément au détriment d’une mise en page moins aérée. Mais qu’à cela ne tienne, si on arrive à passer outre cette baisse de régime au niveau du trait, on ne peut que s’extasier devant les bonds de géants effectués par l’histoire.
En seulement un tome, on apprend le but de Fei-Wan Lead (qui le rend du coup moins manichéen que prévu), pourquoi Kurogane a sacrifié son bras, pourquoi Fye doit tant de choses à Yûko… Cette dernière s’en met d’ailleurs encore plein les poches dans ce tome, les souhaits pleuvant à tout va avec à la clé des paiements difficiles pour les acheteurs (Tomoyo et Fye les premiers).
S’ensuit brusquement et sans transition un violent combat entre Seishiro et Shaolan, qui va se solder par la disparition de ce dernier dans le monde des rêves. Là, il retrouve l’âme de Sakura, l’autre Shaolan et Watanuki.
D’ailleurs, en parlant de lui, le cross over avec xxxHolic est ici plus que salvateur quant à la compréhension de la discussion entre le jeune homme et Shaolan. Si un épais brouillard flotte toujours autour du lien entre les deux garçons et la princesse Sakura, pour sûr que Watanuki sera un personnage clé pour le dénouement de l’histoire, que ce soit dans Tsubasa ou xxxHolic…
Un dénouement qui semble de plus en plus arriver à son apogée. Bien que la série ne soit toujours pas terminée au Japon (encore 4 tomes de retard chez nous…), de nombreux éléments nous montrent que l’on est plus proche de la fin que du début. On connaît les intentions de Fei-Wan, Fye et Kurogane n’ont plus rien à apporter au scénario, Sakura semble ne plus avoir besoin des plumes… de nombreux points qui, mis les uns derrière les autres, anticipent une amorce de fin plus qu’imminente.
Difficile de savoir combien de temps va encore durer le voyage de Shaolan et ses amis, mais une chose est sûre : si au début Tsubasa semblait partir pour être une série fleuve, ces derniers tomes nous montrent à quel point les CLAMP savent très bien où elles vont, et que leur aventure aura une conclusion, bonne ou mauvaise… Espérons que le scénario continuera sur ce rythme de croisière bien plus soutenu et que cela n’aura pas trop de conséquences directes sur les dessins.
Un petit mot sur l’épisode vendu avec la version collector. On reste dans quelque chose de très correct sur la forme (dessins et musiques) mais le passage illustré, à savoir la perte d’humanité du clone de Shaolan, manque cruellement de pêche. Les scènes sont jouées lentement, s’enchaînent sans aucun rythme et la difficulté de restranscrire les émotions de la version papier est plus que palpable.
Dommage quand on connaît le potentiel émotionnel de ce passage et son importance sur le fil de l’histoire. Bref, malgré tous ses efforts, Production I.G. ne parvient pas à transcrire à l’écran l’essence même de Tsubasa, la faute à une mise en scène qui a sacrement du plomb dans l’aile (et pourtant, ce n’est plus Bee Train aux commandes!). Encore une fois, dommage.
Disponible en juin chez Pika Edition.
Prix : 6,95 € en édition simple (Manga) – 14,95 € en édition collector (Manga+DVD)
La couverture provient du site de Pika Edition
3 commentaires
Ce que je reproche ce sont surtout les situations de combats qui sont de moins en moins lisibles à mon goût.
Toujours est-il que malgré l'engouement que peut encore m'apporter TRc, je lui préfère encore et toujours son cross over xxxHolic.
Pourquoi le but de Fei-wan t'a-t-il tant "décontenancée" (sympa le mot :p)? C'est toujours mieux que "Conquérir le monde!" je trouve... Faut pas oublié que dans les oeuvres de CLAMP, la mort a bien plus de force que dans les autres shônens où tout le monde ressuscite pour n'importe quelle raison... J'ai pas trouvé ça si mauvais que ça et je trouve que ça change pas mal l'image que l'on pouvait se faire de ce personnage...
Même si cela reste classique, je l'aurais plus vu tenté à la destruction de tous le sunivers en fait.
Ouais je sais qu'on ne peut comparer les deux œuvres, mais je ne peux pas me l'empêcher au final. Ils ont chacun leurs points forts qui fait que je ne peux pas ne pas lire les deux en même temps mais vu que TRC devient de plus en plus sombre et tend à rejoindre xxxHolic dans le drame, la comparaison me vient automatiquement.