Critique de l'anime A Channel

» par Deluxe Fan le
24 Juin 2011
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A Channel : le signe des Quatre

Je n’attendais rien de A Channel. J’ai tout de suite compris de quoi il allait s’agir, et je n’avais même pas besoin de regarder la série pour me faire un avis. Seulement, il est à la mode chez les otakus disposant de beaucoup de temps de regarder les premiers épisodes de tout ce qui passe, quitte à ne finir aucune série. J’ai donc commencé A Channel… pour ne plus décrocher.

A Channel est d'abord un yonkoma écrit par BB Kuroda. Même si je sais que 99% de ceux qui me lisent savent de quoi je parle, je rappelle qu'un yonkoma est une bande-dessinée en quatre cases (quatre : yon ; case : koma) à vocation essentiellement comique - à la manière des strips en occident. Ce format spécifiquement japonais est vieux comme le manga, et actuellement les adaptations de yonkoma ont le vent en poupe (quelques exemples ici, ici, ici et ). A Channel arrive un peu après la bataille et aura forcément un air de déjà-vu. Seulement, il aura réussi à me réconcilier avec le genre, car je ne suis généralement pas le client pour ce genre d'anime.

La série est donc une série constituée d'une succession de petits gags mettant en scène quatre lycéennes dans leur vie de tous les jours : Run, Tôru, Yûko et Nagi. Comme vous pouvez vous en douter il n'y a pas d'histoire ni de scénario ; l'intérêt de la série repose exclusivement sur l'attachement que l'on peut avoir envers les personnages, et leur capacité à immédiatement provoquer la sympathie chez le spectateur, de préférence masculin. En l’occurrence, A Channel met les petits plats dans les grands : dès le début de l'épisode 1 vous avez Yûko à califourchon sur Run dans le lit de cette dernière. Dans l'épisode 2, on voit les filles prendre leur bain. Dans l'épisode 5, ce sont les bikinis. Dans l'épisode 7, les yutaka. La cible est clairement identifiée, elle se résume en trois lettres : MOE.

De ce fait, votre appréciation de A Channel dépendra en grande partie de vos dispositions vis-à-vis du genre en général. La logique est la suivante : comme je suis bon public, si une série est conçue pour attendrir le spectateur, alors sur moi ça marchera. Or comme je viens de le dire plus haut, A Channel repose uniquement ses personnages, vu l’absence d’histoire. Ainsi, puisque je me suis attaché aux personnages, je me suis attaché à la série dans son ensemble.

D'une part, les gags que je n'ai pas trouvé drôles en BD (je le répète : je ne suis pas fan des yonkoma), passent bien mieux en anime. Il a de plus le bon goût de ne pas surjouer les ressorts comiques, ce qui rend l'ensemble fluide et plaisant à suivre (à l'inverse d'un Nichijou par exemple). On remarque cependant que le découpage des gags est assez visible et se rapproche énormément de ce que l'on peut voir en lisant le manga. Mais à partir du moment où l'on accepte le concept d'absence d'histoire, l'ennui est rare et les personnages réussissent leur mission. Leurs caractères sont évidemment très stéréotypés ; mais comme il y a quatre stéréotypes il y a quatre fois plus de chances de trouver sa petite préférée. Pour ma part, j'ai craqué pour Yûko : c'est la plus jolie (traduction : elle a la plus grosse poitrine \o/), c'est la plus souriante, et surtout elle a un accent de l'Ouest japonais – Kansai-Ben – qui me fait tout simplement fondre. Un grand bravo à la comédienne de doublage sur ce coup : c'est bien la première fois que la voix d'un personnage en 2D parvient à me toucher à ce point-là.

D'autre part, le visuel de la série est minimaliste et va droit à l'essentiel. D'aucuns parleront de manque d’originalité ou de finition, mais ce n'est pas comme si on en avait quelque chose à foutre. A ce stade-là, c'est purement du bonus. Le chara-design est donc mignon tout plein, lisse et répondant parfaitement aux codes du kawaii (petit corps, grosse tête, yeux énormes, absence de nez). Un effort particulier a été fourni au niveau sonore puisque chaque épisode contient une chanson bon enfant interprétée par les seiyuu - tout comme l'ending. J'insiste de mon côté sur l’excellence de l'opening de la série, « ♫ Morning Arch » par Marina Kawano, particulièrement soigné au niveau de l'animation et de la musique (il concourt sans problème dans la catégorie « opening de la saison »). Honnêtement, je crois que je me suis repassé le générique de début tellement de fois que je l'ai plus vu que la série elle-même.

Je dirai en conclusion que s’il est vrai que A Channel ne fait pas grand-chose, ce qu’il fait il le fait bien. J'ai été séduit par ce visuel frais, cette musique chaleureuse, cet humour convenu mais efficace, et surtout par ces personnages qui ont réussi à m'attendrir malgré moi. Comme quoi personne n'est à l'abri du phénomène moe : l'essayer, c'est l'adopter.

Pour la note, on va dire... un point pour l'opening, un point pour les bikinis, et un point pour le personnage de Yûko.

Nan, en fait, deux points pour Yûko.

Nan, en fait, trois points... Argh.

Les plus

- Design et musique sympas

- Assez court pour ne pas devenir chiant

- Yûko

Les moins

- Déjà vu

- Déjà fait

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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