Ao no exorcist est un shonen qui ne m'avait pas emballé à sa sortie et pour lequel je n'avais pas vraiment compris l'engouement. Après avoir visionné la totalité de la série, je peux dire que c'était très prometteur et que si j'ai gardé ma première appréhension que comme quoi cette série présenterait quelque chose de commercial, au final je n'ai pas été réellement déçu, même si je pense à moitié qu'il y a eu un léger, léger, petit foutage de gueule.
Le pitch est très intéressant: c'est du pré-mâché et le scénario fusionne beaucoup d'autres animations (Chrnos Crusade, D Gray Man, FMA, Supernatural, Naruto évidement...), oui je crois qu'on peut mettre la majorité des séries sur le surnaturel dans ce lot. J'ai même cru voir du Bleach à un moment, c'est dire.
Certes, il ne suffit pas de comparer, mais ces repères sont ancrés dans le déroulement de l'histoire. Ce pitch met donc en avant les aventures du fils de Satan. Sous cet angle plusieurs aspects religieux, ésotériques permettent de relativement passer un agréable moment. L'action ne manque pas et les combats même si il sont ultra-shonenisés sont assez prenants. Après il y'a du fagotage comme la puissance inégale des ennemis à combattre, tantôt surpuissants, tantôt faiblards; la crédulité du héros, parfois conscient et souvent complètement à la ramasse... D'ailleurs en parlant de shonenisation, Ao No Exorcist a tout pour plaire, si on fait bien sûr abstraction du concept prémâché et de la faible tentative d'innovation qui s'apparenterait plus à une conjonction de différents facteurs destinée à captiver l'attention du public. La comédie quant à elle, est très bien dosée pour ne pas que la série se transforme totalement en quelque chose de burlesque, juste assez pour pouvoir jumper sur quelque chose de relativement sérieux a côté. Non, je rigole, on se marre bien.
Au niveau des personnages: c'est la page blanche, on part des plus kwools comme le prêtre Shiro Fujimoto à des personnages absolument craquants tels que Shiemi Moriyama dont la constante volonté n'a eu de cesse de me charmer (moe moe moe moe). Après, pour le reste, que serait un shonen sans un ou deux méchants, psychopathes complètements glauques?
Les personnages comme il est coutume, sont appelés à se dépasser afin d'atteindre leur but et devenir plus forts... Plus forts... Toujours plus forts... C'est beau, on en laisserait presque l'intelligence de côté. En parlant d'intelligence, j'aime les personnages tels que Rin, tout simplement parce qu'ils sont bêtes et attachants, très simples avec des idéaux démesurés. Parce qu'ils aiment s'aventurer seuls dans le danger par peur de perdre les personnes auxquelles ils sont si solidement attachés. Cet attachement est d'ailleurs une des clés de la série et un des aspects les mieux travaillés. Rin fait également partie de ces personnages typiques qui semblent porter le poids du monde sur leurs épaules, avec un sourire et une sans-gêne adorablement agaçante. Tiraillé entre accepter son propre destin en tant que fils de Satan et laisser une force démoniaque l'envahir un peu plus à chaque fois qu'il use de ses pouvoirs, l'atmosphère dans laquelle évolue le personnage caractérise son côté humain, ce côté du bien en contradiction totale avec sa propre nature.
Si finalement on perce un peu dans le ventre de Ao No Exorcist on se rend compte qu'il n'y a pas grand chose, beaucoup de choses plus pertinentes concernant la religion n'ont pas été exploités en profondeur, comme cette dualité et cette possible cohabitation entre démons et humains, parce que le format ne le permet pas tout simplement. Mais c'est aussi cette faiblesse que la série aurait pu transformer en force. Et parce qu'elle reste un shonen devant véhiculer les valeurs d'un... Shonen, cet aspect n'en restera pas moins sa plus grande faiblesse. Le rythme globale est irrégulier, parfois c'est de la tranche de vie, parfois de l'action et de l'aventure rythmée. On s'en accommode tant bien que mal. Les musiques quant à elles, opening comme ending, apportent leurs bonus (très) notables dans l'appréciation de la série. Certaines OST sont même carrément épiques (oui, oui).
La japonais sont quand même forts, ils ont réussi à produire une série dans laquelle Satan passerait presque pour un gentil démon incompris et sa progéniture pour des humains légitimes. Personnellement j'ai failli perdre ma vessie quand les personnages ont fait vœux de vaincre "[i]Satan", c'était à la limite assez mignon. C'est dans cette ironie un peu trop paradoxale et grossièrement fantaisiste que la série perd bêtement quelques petits points.
Oui un 8 parce que ça fait toujours plaisir d'entendre Nakai Kazuya, la voix qui rend tout classe, même un personnage bidon.[/i]
Hellboy