Je ne suis plus humain - Les quatre premiers épisodes qui constituent la première histoire retracent une période tragique de la vie de l'auteur Dasai Osamu. Le drame et la richesse de la narration se retrouve entre thèmes du suicide et perte de l'identité et recherche d’une humanité … Le titre de cette nouvelle expose dans l’implicite le combat d’un homme contre lui-même. Inutile de dire que le registre est défaitiste et l'absence d'issue possible semble être l'impression générale de l'auteur sur la vie en elle-même.
A l'ombre du cerisier en fleur - La deuxième histoire s’étale sur deux épisodes. L’ambiance change, les couleurs sont plus vives, les actions s’enchainent plus rapidement, on passe vraiment du tout au tout et on a surtout l'impression de tomber dans une série d'aventure. L’animation quant à elle est beaucoup plus traditionnelle et ce détache du réalisme des autres nouvelles. L'histoire fait référence à une sorte de folklore, de mythe ou de légende qui s'apparenterait à l'interprétation de la solitude. Cette nouvelle m'a le plus amusée car elle intègre, conjugue habilement le drame et le burlesque.
Kokoro - La troisième histoire adoptera également ce même format avec une autre petite particularité. C'est à dire que l'auteur se positionnera sur deux points de vues différents par rapport au déroulement des évènements. Il raconte de deux manières différentes des faits à travers le yeux de deux personnages antagonistes. Les thèmes de l'amitié, de l'amour et de la confiance sont traités. Là encore, la narration est subtilement menée et crée l'effet de surprise chez le spectateur. Comme quoi les apparences sont effectivement trompeuses.
Run, Melos - Si le titre vous évoque quelque chose ou ne vous dit absolument rien, il s'agit d'une ancienne légende grecque reprise par l'auteur romain Gaius Julius Hyginus. Oui, merci Wikipédia. Pourquoi le choix de cette tragédie, pour illustrer la peine qu'engendre l'attente aux yeux de l'auteur à travers les thèmes de l'amitié et de la confiance réciproque.
The Spider Thread et Hell Screen - Eh! En a t-on fini avec ce drame? Non, mais ces deux dernières histoires liées sont autant riches en couleurs qu'en morales. On passe carrément dans un imaginaire, un autre monde sans doute dans lequel la cruauté de l'homme amènera à projeter artistiquement une vision de l'enfer. J'ai tout particulièrement apprécié le final que je qualifierais de ... Somptueux.
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Voilà mes brèves impressions sur Aoi Bungaku Series: une suite de nouvelles littéraires de quatre auteurs qui ont marqué la littérature japonaise ainsi que mon esprit sans nul doute. Les nouvelles de ces quatre auteurs ont été retracées à travers les 5 excellentes histoires de la série. Une vraie découverte. La façon dont ce recueil est mis en perspective est remarquable. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit une sorte de documentaire reliant les explications sur la vie des auteurs à leurs propres œuvres.
Il n’y a aucun défaut que je puisse relever dans cette animation, simplement, de l’étonnement. Que ce soit à travers la réalisation des différents panoramas, la reproduction des détails de l’époque (Showa notamment de 1926 à 1989), l’ambiance rendue par les couleurs, le design des costumes, la retranscription de cet échange entre le rêve, le cauchemardesque et la réalité, ce qui est sûr et certain c'est que la qualité des graphismes absorbe le regard du spectateur et sollicite constamment son attention. Chaque partie, chaque histoire, je dis absolument chaque histoire bénéficie d’un travail soigné. Et les derniers épisodes auront atteint un paroxysme. Une vraie intelligence artistique conduite sur plusieurs plans et diverses séquences. Le chara-design est très agréable, la participation des mangakas ayant travaillé sur des projets célèbres y est pour quelque chose. Les personnages sont en effet très charismatiques. Est-ce nécessaire d'évoquer les thèmes musicaux en plus de cela?
Le drame est le thème général abordé par les différentes nouvelles, ce qui n’empêche pas toutefois au registre comique de s’insérer discrètement dans certaines histoires comme je l'ai expliqué plus haut. Si Aoi Bungaku Series intéresse, c’est parce que ses histoires sont intrigantes. On est pas dans l’extravagance et le surplus superficiel, tout est justement mené, souvent dans un réalisme très pertinent. En définitive, j'aurais passé un excellent moment, mes propos peuvent paraître récurrents et mes impressions indissociables, mais je tombe à cours de mot pour qualifier ce formidable travail narratif et scénaristique. Aoi Bungaku Series m'a permis de rêver, m'a indéniablement passionnée. Ce que j'ai toujours attendue de l'animation japonaise. Dans cette optique je ne peux que me tourner vers les œuvres originales et les divers travaux de ces auteurs d'exceptions.
Il n'y a pas de garantie que cette série puisse plaire à tous, même si j'ai été totalement conquise, mes critères de sélection et d'appréciation personnels font peut-être que je suis passé à côté de divers éléments qui constitueraient des défauts notables. A bon entendeur...
The Masterpieces are Blue