La Storia della Arcana Famiglia - Al Capone feat. les Bisounours.

» Critique de l'anime Arcana Famiglia par Rydiss le
24 Septembre 2012

L'été, il s'agit d'une chose bien connue, est la saison des amours chez l'Homme. De ce fait, rien de plus normal que de voir débarquer une série harem en cette période de l'année. Et en plus, pour coller avec les vacances d'été, les mecs ont fait fort : ils placent leur histoire dans un cadre idyllique, une île méditerranéenne! Puis pour qu'on ne s'ennuie pas trop, ils nous ont ajouté la mafia, un tournoi, des beaux mecs, un chat, une gonzesse amorphe... La classe quoi. Dommage que ça soit nul. Oui, je préfère ne pas faire dans la dentelle et être directe. Et j'assume complètement.

Pour les petits fainéants qui ne sont pas aller voir le synopsis sur la fiche, je vous fais un bref résumé. Nous suivons des membres d'une famille de mafioso après que leur chef ait mis en place un tournoi, appelé Arcana Duello, afin de déterminer le prochain chef du clan. Seuls quelques membres peuvent participer : ceux possédant un pouvoir spécial lié à une carte de tarot. Très sincèrement, en voyant un tel synopsis, j'étais emballée. Mais c'était tout en sachant que j'avais sciemment mis de côté l'aspect otome-game (jeu de drague pour fille) de côté. Oui, je voulais croire que les personnes en charge du projet se détacheraient de cette base qui implique souvent des personnages et situations stéréotypés (voire niais). Ah, pauvre de moi, qui suis l'innocence même... J'espère pouvoir un jour me débarrasser de cette naïveté...

Car oui, vous l'avez compris, le sujet n'est clairement pas exploité à sa juste valeur. Après un premier épisode qui m'a quelque peu enthousiasmé, notamment grâce à une mise en place rapide quoiqu'un peu confuse, aussi bien au niveau du contexte que des personnages, tout ce qui nous a été présenté disparaît. On vous parle d'Arcana Duello dans le synopsis et le premier épisode, mais rien par la suite. Mais quand je dis rien, c'est rien de rien, pas même un mot dessus. A croire qu'on a rêvé le premier épisode. J'en suis venu à regretter l'envoi de mon synopsis tellement il n'a rien à voir avec la série. Tous les suivant se consacrent à des histoires indépendantes, sans aucun lien entre elles ou avec la trame évoquée dans l'introduction. Leurs rôles semblent être de développer les protagonistes, mais malheureusement, cela ne prend pas... Pourquoi? Mais parce que ce n'est pas intéressant, tout simplement. Ça vous intéresserait, vous, de suivre "une enquête" pour retrouver la maîtresse d'un chat? Ou bien de regarder les mafioso faire les gardes d'enfants ? Non, nous sommes d'accord. On s'en fiche. On s'ennuie tellement devant ces histoires absurdes, qui n'ont que peu de lien avec la mafia, que lorsqu'on nous sort une information sur le passé ou les pouvoirs des protagonistes, ça nous passe au dessus de la tête. D'ailleurs, j'avais complètement oublié ces derniers jusqu'à qu'on me les jette en plein dans la figure au détour d'une mésaventure. Là où le premier épisode m'avait intrigué avec quelques compétences non révélées, on en parle plus du tout par la suite et forcément... On oublie. Jusqu'à n'en avoir rien à faire que trucmuche a le fameux pouvoir de machin. Un peu comme l'Arcana Duello. Ce fameux tournoi n'est qu'évoqué, jusqu'à ce fameux épisode 12. Le dernier. Et vu que pendant le reste des épisodes, tous les adversaires sont occupés à faire "toi t'es mon pote!" au lieu de penser à une stratégie pour obtenir le poouvoir, ben j'osais même pas imaginer ce que ça allait donner... Je vous en reparle plus tard, vous allez voir, c'est hilarant.

Finalement, après six épisodes emplis d'historiettes chiantes à en mourir, les scénaristes ont dû se réveiller et se dire qu'il fallait se mettre au boulot. Arrive ainsi la deuxième moitié de la série, constituée d'une histoire unique. Le problème c'est qu'elle est complètement illogique. J'ai relevé de ces incohérences... Mon Dieu... On se pose des questions sur l'intelligence des personnages, sans déconner (et indirectement sur celle des scénaristes). Je n'ai pas arrêté de me demander, en sachant que j'avais acquis les bases de l'univers, pourquoi machin n'agissait pas, pourquoi truc-muche percutait pas, comment les deux abrutis ont pu entrer dans le rêve de l'autre alors qu'ils n'en ont pas les pouvoirs... Une écriture autant à la ramasse, c'est rare. Et c'est sans compter sur les personnages. Accrochez-vous bien lors du premier épisode, une dizaine vous sont présentés. Et malheureusement, si certains captent bien le regard, on se consacre la majorité du temps aux moins intéressant... C'est-à-dire la gonzesse amorphe (avec une voix... Mais mon Dieu, ils ont pris la première drogué qu'ils ont croisé dans la rue, c'est pas possible autrement...), le blondinet tête brûlée et le samouraï boy (note sans importance: à eux trois nous avons les trois couleurs primaires au niveau capillaires... Y aurait-il une symbolique dans cet anime bas de gamme?). Bref, des stéréotypes en puissance. En fait, si vous n'accrochez pas aux personnages, c'est foutu. Toute la série se base dessus. C'est finalement plus une tranche de vie qu'autre chose (on reparle du tournoi plus tard). Jetons un regard au reste du casting. Tous les autres personnages appartiennent à une classe plus âgée, c'est déjà ça, et certains ont droit à un petit approfondissement. Néanmoins, ne vous leurrez pas. Je viens d'écrire "petit". C'est-à-dire, adapter à cet anime, presque rien. Ca en devient même frustrant. Parce qu'ils nous apparaissent comme bien plus intéressants que les trois sales gosses qu'on se coltine le reste du temps. Prenons un exemple : Jolly, le bad guy sombre qui a la science infuse. Alchimiste de son état, il tient énormément au patriarche de la famille. Pourquoi? On ne le saura pas. Comment a-t-il acquis toutes ses connaissances? Pareil. Et je peux aller loin, comme ça... Enfin bref, vous avez saisis : l'approfondissement des personnages est un échec complet. Ils m'ont soit laissé de marbre, soit ulcéré. D'ailleurs, mon protagoniste préféré est une carte, Gli Amanti, qui apparaît trois fois, n'a aucune psychologie mais a une voix classe. Comme quoi, il faut souvent peu de chose pour avoir une aura...

Mais maintenant, passons au moment que vous attendez depuis onze épisodes : le tournoi. Et vous allez voir, ça va être très rapide d'en parler. Je le clame haut et fort : ce tournoi est une blague. Le pire de l'animation japonaise. Asseyez-vous, respirez un bon coup, et lisez ce qui suit le plus calmement possible : on ne vous montre pas les combats. Ca fait onze putain d'épisodes que vous vous ennuyez à mourir et que vous attendez ce foutu tournoi, et on vous montre trois mecs courir vers l'adversaire avant de vous couper la scène. Trop bien les pouvoirs Arcana, on nous les montre même pas! Mais ils ont fumé quoi les mecs, sérieux? C'est quoi ce délire? Et puis c'est sans compter sur l'incohérence de la chose. Attention, admirez le savoir faire. On tente de nous intéresser en nous présentant l'affrontement femme du patriarche-samouraï boy. Les deux protagonistes sont dans l'arène (honteuse reproduction du fameux Colisée, le mec qui a dessiné ce truc peut aller se pendre pour moi), et d'un coup on passe à une séquence "dialogue qui sert à rien" dans les gradins, près du patriarche. Qui voit-on à ses côtés? Mais oui, vous avez deviné, la maman! Qui se trouvait dans l'arène au plan précédent... Après cette séquence hallucinante, on retourne dans l'arène et qui s'y trouve? Et oui, la maman... Elle te fait l'aller-retour en une seconde entre les plans... Je ne vois pas ce qu'il vous faut de plus pour vous convaincre que les réalisateurs ont fourni un travail déplorable. Ils ne devaient vraiment pas croire en la série pour lui apporter si peu de soins. Poursuivons donc dans la médiocrité avec l'animation, véritable cas d'école à montrer pour expliquer ce qu'il ne faut pas faire. Déjà, il y en a peu, la majorité des séquences étant un amoncellement de plans fixes. Ensuite lorsque ça se décide à bouger un peu, ça vire à l'horreur. Les personnages ne savent pas courir, nager ou même se battre. Pour les rares combats, allons encore plus loin, ça ne ressemble à rien. A noter pour tout amateur de foutage de gueule le fameux épisode sept (déjà surréaliste dans le déroulement de la trame), avec une séquence de combat que l'on retrouve trait pour trait une minute plus tard... Oh, et on vous ressort la technique pour le tournoi finale, histoire de vous dégoûtez encore un peu plus. Pour ce qui est des décors, c'est bien lumineux et coloré, ça respecte l'aspect méditerranéen carte postale. Au bout d'un moment, on en vient quand même à se demander ce que sont ces tâches de couleurs dans le lointain, mais au point où on en est, on fait fi de cela. Remarquez que vous retrouverez à chaque épisode le même plan séquence (mais exactement le même) qui vous montre la maison de la Famiglia (parfois même deux fois). Amusez-vous donc à compter combien de fois vous l'avez en version nuit et en version jour! Puis on notera des délires narcissiques avec des statues de la protagoniste principale un peu partout, pas très inspirées... Si vous voulez que je sois un peu plus magnanime, on peut s'intéresser au design des personnages, qui est une réussite. La majorité d'entre eux sont soignés, variés, ne font pas trop typés bi-shonen et si on se cantonne aux illustrations, ils ont la classe. Sans doute le point fort de la série (si ce n'est le seul...). La musique n'a rien de transcendant, mais on sent qu'un petit effort a été fait avec quelques notes de mandoline pour coller à l'aspect méditerranéen. Mais bon, ça reste anecdotique...

Des personnages qui ne sont pas intéressant et pas approfondis, une histoire qui s'englue dans la niaiserie, l'immobilisme et l'ennui (estimez-vous heureux que je n'ai pas évoqué le respect de l'univers mafieux...), une réalisation bas de gamme et incohérente... Il me semble que c'est un carton plein niveau médiocrité. Et pourtant, j'ai espéré. J'ai espéré que les réalisateurs se consacrent au tournoi, aux arcanes de tarot. Mais non, ils ont préféré se cantonner à l'otome game et ses situations stéréotypées de tranche de vie. Grand mal leur en a pris, le discrédit est total pour La Storia della Arcana Famiglia. D'ailleurs, une dernière chose que je n'ai pas compris : pourquoi avoir intégré un aspect mafia qui n'est absolument pas exploité? Voir qui est complètement dénaturé? Nan parce que la mafia, c'est pas les bisounours à la mer, hein, je tiens à le rappeler...

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

Rydiss, inscrit depuis le 15/07/2007.
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