Franchement, il faut vraiment que j'arrête d'écouter les racontars sur tel ou tel anime... Pour vous donner la scène, on m'avait vendu Another comme un thriller horrifique, avec du sang et un mystère obscur. Cependant, on est (assez) loin des promesses qui m'ont été faites, sauf pour le sang ! Mais j'y reviendrai après.
Ce qui est frappe avant tout, c'est le format. Vouloir développer un véritable mystère en instaurant une certaine tension, tout en développant quelques personnages principaux en douze épisodes me paraît un trop grand défi. En effet, l'anime essaye d'installer un rythme discontinue entre moments de répit et accélérations brusques (souvent synonyme de morts) mais fini par s'enfermer dans des codes et des schémas déjà vu maintes fois auparavant dans le monde de l'animation ou du cinéma en général (un ou deux épisodes calmes avec, en final et en guise de cliffhanger, une mort brute et sans aucun doute possible).
La seconde chose qui m'a frappé dans cet anime, c'est le graphisme des yeux. Ça paraît idiot mais je trouve un certains esthétisme unique aux yeux d'Another qui, parfois, décrient à eux seul un état psychologique, entre rire, peur et folie. Pour le reste, c'est assez quelconque. Ce qui est dommage alors que, la même année, nous parvenait une perle comme Les enfants loups qui avait merveilleusement bien travaillé les environnements. Aussi, il est dommage que le visuel promotionnel (comme l'affiche illustrant cette fiche AK) soit trompeur. Trompeur dans la qualité des effets car tout semble plat dans Another, plat comme Sakakibara.
Car si il y a bien une chose que je déteste dans les animes, c'est la platitude des personnages. Et, bien que le contexte force un peu la main (quel intérêt de développer un personnage pour le voir disparaitre deux épisodes plus tard ?), il est dommage qu'il n'y ait pas un semblant de développement pour la quasi-totalité des personnages, ces derniers restant enfermé dans des stéréotypes comme "le blagueur", "l'artiste fragile" ou "la cheffe du règlement sévère". Je dis bien la quasi-totalité car il n'y a vraiment que Misaki qui a subit un traitement superficiel. D'abord totalement obscure, on la découvrira taquine, ironique, mélancolique, désabusée, anxieuse, déterminée... Et c'est ça que j'aime dans le traitement des personnages ! Pouvoir découvrir et s'attacher à eux car ils expriment une palette complète de sentiments ! Mais Misaki reste, là encore, une semi déception car ces moments sortant du moule de son personnage sont comme les étoiles d'un ciel d'hiver en centre ville, rare et difficile à observer.
Je repousse ce moment depuis le début de ma critique mais il faut que je vous parle de quelque chose, d'au moins aussi centrale que le développement des personnages pour moi : le scénario. Sans un bon scénario, un bon contexte, on ne peux développer un univers, et encore moins une histoire, convenablement. Or, le scénario d'Another est pleins d'incohérences et, pire, aussi facilement résoluble que ce qui pose problème. En faire le catalogue sans spoiler est difficile mais je me demande qui peut décemment croire aux deux-trois derniers épisodes comme s'inscrivant dans une suite logique au reste de l'anime. Sans vous mentir, j'ai compter pas moins d'une dizaine d'incohérence sur cette seule partie de l'anime ! Un comble quant on fait un minimum attention à l'histoire. Histoire, d'ailleurs, totalement bafoué par elle même lors du final. Je vais être franc avec vous : ne cherchez pas à résoudre le mystère d'Another, il est insoluble. En fait, il trouve son sens dans des flash-back qui ont lieu après la révélation ! Un peu comme si on vous posait un mystère entre A et B et, qu'au final, on vous annonçait que la solution était C.
Bref, Another fut un petit divertissement qui, au final, trouve grâce à mes yeux dans son format : suffisamment long pour marqué, suffisamment court pour en finir.