Berserk est un manga que je mets sur un piédestal, il en est de même pour une partie des passionnés de japanimation. La nouvelle adaptation de cette œuvre culte en trois films avec peut être une série qui suivrait, est du domaine du miracle. La bête allait enfin sortir de l’ombre. La barre est donc très haute, plus d’un recordman s’y est brisé la hanche. Le projet était très attendu, difficile il sera à ces films de remplir les grandes attentes des fans. Les conséquences pourraient être terribles en cas d’échec. Emeutes, révolutions, attaques extraterrestres, butariennes, invasion de morts vivants, beaucoup seraient mécontents. Et déjà, au premier appel de la bête, les clameurs des mécontents chauffent les claviers.
En connaissances des enjeux, ayant préparé mon Behelit, prêt à sacrifié le studio 4°C à la moindre trahison, je lance le film.
Crochet dans la mâchoire qu’il dit GTZ.
Les loutres ont été massacrées, c’est un cerf à six pattes aux manettes. Le début est une claque.
Le film est une prouesse graphique. La première scène est une preuve et une justification de l’utilisation de ce style d’animation 3D. Permettant un nombre impressionnant de figurants tous animés et des séquences d’actions dynamique, violente et épique. Le tout se mêle bien à la 2D, ayant eu la chance de le voir en Bluray, le rendu est convainquant. C’est une sacrée claque quoi. Le ton est donné, l’univers est présenté, ancrant dans une sorte de réalisme la violence, la rendant plus brutale. Le film est coloré presque vivant, les ténèbres n’en seront que plus sombre par la suite. Le chara design est aussi au premier abord peu reluisant mais en fait assez juste.
Maintenant concernant ce film en lui-même. Le maître mot est à ce moment là : frustration. Le récit tient bien. On suit donc la jeunesse de Guts et sa rencontre avec la troupe du Faucon et les premiers pas de Griffith dans la montée des marches amenant au Trône. C’est en soit une bonne ouverture sur l’univers pour ceux qui ne connaissent pas Berserk. Le film est assez clair, surtout que le format en trois films peut permettre de plus développer certains points laissés en suspens. Pleins de pistes en somme. Pour les puristes, la finesse de la réalisation, du rendu de certaines séquences, laisse place à de grands espoirs quand à la qualité de la suite. Mais, car oui il y a un mais et il est de taille. En tant que long métrage, ce film a tout de même un défaut majeur. Il n’a pas de fin ! Pleins d’éléments sont présents le film se suit et il s’arrête comme ça. Presque comme il a commencé avec des débuts de questionnements et l’ombre d’aucunes réponses. S’il n’y avait pas de suite ça serait un scandale. Après on peut le justifier, car dans le déroulement de l’histoire, rapport au manga, il y a bien une sorte de première boucle qui se ferme à la fin de ce film.
De plus reste aussi le rythme, le film dure 1h15, donc ça n'a pas le temps. Ca va vite, ça enchaîne, allant à l’essentiel, c’est simple et efficace. Pour arriver à une fin de ce genre c’est presque rageant. Et il n’y a aucunes véritables accroches qui permettraient à celui qui ne connaît pas l’univers d’avoir envie de voir la suite. Reste les séquences d’actions, irréprochables, le système d’animation utilisé permettant de représenter à l’écran la danse de l’épée. Guts est dans la place, encore tout jeunot et déjà il envoie la purée. Les prochains films annoncent du très très lourd.
Pourtant en voyant ce film je fus quand même amplement contenté. L’entrée en matière m’a largement convaincu. Le film est réalisé avec brio, ça suinte la qualité et le travail bien fait. Univers violent, je fus violenté par ce film. La lame de Guts a dansé le sang a giclé, la guerre bat la campagne et l'ombre se cache et attend son heure. Damned je frémis de la suite. Le Studio 4°C promet une saga forte qui pourrait avoir sa place dans le panthéon de l’animation. Surtout si les promesses faîtes dans le générique du film sont vraiment remplies. Sinon... 2012 c'est vraiment la fin du monde, les loutres auront gagnées.
Affaire à suivre.
7.5 pas de fin pas de +1