Critique de l'anime Black Blood Brother

Le moins que l'on puisse dire après le visionnage de Black Blood Brothers est que l'on est loin, très loin d'un chef d'oeuvre du genre, tant son classicisme est affligeant.

Le scénario est bourré de clichés, en particulier quant au déroulement de sa trame principale (si jamais secondaire il y a) qui ne fait qu'ammener le héros taciturne vers le combat final contre son ennemie jurée. Point de rebondissement auquel on ne s'attend, les ficelles sont grosses comme le poing et même si on ne s'ennuie pas on a quand même parfois l'impression qu'on nous prend pour le dernier des crétins.

Rien ne sort ici des sentiers battus, le héros débarque dans la ville, se fait d'abord méchamment rejeté ce qui attise la colère de la juste, généreuse et têtue Mimiko qui va se faire une joie de l'aider (Oh! La jolie histoire d'amour innatendue) s'attachant au passage au frère de Jirou, navrant de niaiserie. S'en suit une série de combats qui rappelleront à ceux qui l'ont mis au ban qu'Epée d'Argent c'est quand même pas n'importe qui, qu'il est noble et beau et qu'en fin de compte on pourrait lui donner un coup de main.

Béton non?

Le seul bon point est attribué aux flashbacks de début d'épisodes, qui malheureusement sont gâchés par une fin qui ne les explique pas ou très peu, rendant le spectateur encore plus énervé devant cet épilogue qui n'en est pas un, tant on pourrait avoir 12 autres petites "merveilles" le suivre, ce qui je pense devrait voir le jour.

Ajoutons que rien n'est ajouté au mythe vampirique si ce n'est des appellations plus débiles les unes que les autres et qui se veulent novatrices (Old Blood pour un vampire de plus de cent ans par exemple, admirez la trouvaille).

Les persos ne sont pas complètement ratés pour leur part, même si on ne passe pas à côté des éternels écueils des shonen (je me demande quand même quand le prochain Kenshin verra le jour, bref).

Jirou est bien mignon, mais il revêt la panoplie complète des héros vus et revus: taciturne parce que blessé, il fond devant son petit frère qu'il a juré de protéger (évidemment). Mais il n'est rien sans la vengeance qu'il rêve d'accomplir et qui curieusement le met dans tous ses états, renfrognant alors son visage mystérieux et brandissant sa fameuse épée mortelle. Je ne vous parlerai pas de son accoutrement ridicule, il doit bien avoir assez honte.

Eve, son amour et mentor, niaise et débile à souhait ne relève pas le niveau, pas plus que Mimiko pleines de bons sentiments ou que le frangin crétin.

Les seuls à tirer leurs épingles du jeu sont deux "mauvais", Cassandra est délicieuse de perversité et le beau Zelman puissant et troublant d'ambiguité.

Avec ces personnalités au ras des pâquerettes, vous comprendrez que les liens tissés autour de Jirou sont loin d'être profonds, on reste alors dans la love story inavouée standarde, on survole les sentiments des autres (les personnages secondaires ne font vraiment que tapisserie) et on a bien du mal à détester Cassandra qui se verrait bien dégommer tout ce petit monde.

Le chara design reste de bonne facture, sans démontrer aucune originalité mais plaisant à regarder.

La réalisation est correcte, mais là encore pas de plans ébouriffants ni de parti pris originaux, même les combats ne décollent pas, ce qui est un comble pour un anime d'action tout de même.

Les musiques sont on ne peut plus fades, dans le genre inécoutables hors contexte (même dedans d'ailleurs) à part l'ending qui bien que mièvre pourra plaire à certains, Loveholic ayant déjà fait ses preuves.

En résumé et pour conclure, un shonen qui passe inappercu tant par sa réalisation que par son scénario typique. Même les fans de vampires seront déçus.