Rattrapant mon retard en animés, j'ai donc vu les deux saisons à la suite, donc j'écris une seule critique ici. Surtout que même si Black Lagoon est découpé en 2 saisons, ce n'est que pour la forme, parce qu'il y a bel et bien continuité entre le deux saisons, qui pour moi n'en forme qu'une, même si il y a certes des évolutions, et contrairement à d'autres critiques, heureusement.
Parce que la saison 1, elle est bien gentille, bien mignonne, mais pas transcendante.
Y'a de l'action, mais pas vraiment de rebondissements, les quatre pirates des mers sont bien sages...
J'ai vite eu une impression de routine, comme si finalement, pirate de mers était un boulot tout à fait normal comme les autres... Et bien non, comme le révèle la saison 2, c'est aussi un boulot dangereux, très dangereux, ce sont des criminels, Levy est une tueuse avant d'être une femme, et tout ce beau monde évolue dans la ville du crime par excellence avec des criminels encore plus dangereux, avec toutes les perversions et toute la dureté que cela implique. Et cela ne se limite pas à un coin perdu du bout du monde, cette cruauté, cette criminalité, cette dureté existe aussi dans des pays civilisés, comme le montre les épisodes qui se déroulent au Japon.
Alors oui, dans la saison 2, on pourrait regretter que Dutch et Benny soient un peu mis de côté. Mais pour ma part, non, ces deux là étaient déjà des personnages secondaires dans la saison 1, c'est logique qu'ils le restent dans la saison 2. Rock et Levy sont les personnages principaux, point.
Et en dehors des aventures de nos pirates, le "vrai" thème de la saison 2 c'est comment en arrive-t'on à devenir un criminel : une enfance difficile qui génère un tueur, un défi informatique à relever qui génère un faussaire de billet, être né dans un famille de yakusas (le poids de la tradition) ou encore simplement devenir un (mauvais) tueur pour frimer, ou encore l'effondrement de l'URSS ou d'une dictature dans les pays de l'Est, qui génèrent une maffieuse des plus puissantes ou des psychopathes.
Alors oui, parfois ça peut déranger, parce que ça nous prend au cœur, ça nous prend aux tripes. Mais de là à dire que c'est gore..., Hellsing oui, Black Lagoon non.
Ce qui dérange le plus, c'est la question du choix. Ont-ils vraiment choisi d'être des criminels ? Et nous, avons-nous vraiment le choix ? La citation de Jean-Paul Sartre ("les hommes sont comme des dès...") est le fil directeur de la saison 2.
Et c'est que qui fait que Black Lagoon n'est pas seulement un animé d'action, avec des personnages bien travaillés, une bande son sympa (et on peut très bien la regarder uniquement pour un animé d'action, le côté "philo" n'est pas indispensable). Des animés comme ça, oui, y'en a plein.
Mais mélanger cela avec une réflexion philosophique, sociétale et de l'histoire (ex-URSS etc), et de façon très réussie, c'est Black Lagoon. Et si ma note aurait été de 6/10 pour la saison 1 (qu'il faut regarder pour comprendre la suite), elle est de 9/10 pour avoir réussi un mélange peu facile dans la saison 2.
A voir sur vos écrans ^^