Critique de l'anime Blassreiter

Blassreiter me laisse un sentiment de...en fait non, Blassreiter ne me laisse aucun sentiment. Blassreiter, c'est une top model suédoise, c'est un hamburger chez Quick, c'est de l'emmental premier prix. Bref, c'est beau en photo mais c'est fade comme tout. Bien sûr je vais développer un peu. Comme d'habitude, ça spoilera un peu...

Cette série m'a d'abord attiré par son identité visuelle. De la 3D réussie pas si bien intégrée que ça mais c'est pas choquant. Un chara-design aguicheur qui ne bascule pas non plus dans les proportions poupée Barbie. Des personnages classiques mais réussis.Avec une mention spéciale aux deux snipers, à Blue et à Xargin.

Sans oublier une recherche significative sur les Amalgames "de base" ainsi que sur tous ceux un peu plus évolués. Le design des véhicules est à mon sens une vraie réussite. Ils sont originaux sans basculer dans le n'importe quoi. Bref j'ai bien aimé.

Ajoutons à cela une très bonne animation et des combats qui en mettent plein la vue notamment des combats mythiques à un contre 100 pas piqués des vers. Bref, on a techniquement du très bon Gonzo comme je les aime.

Passons maintenant au scénario. Dans un futur proche, en Allemagne (???) des mutants, les Amalgames, capables de fusionner avec des machines, attaquent les humains. S'en suit différentes interactions entre eux et le XAT, la brigade de répression des xénomorphes, qui sont nos héros de début d'anime. Tout se corse avec l'apparition de Blue. La situation va se complexifier sur fond d'apocalypse et de sociétés secrètes. On est quand même dans quelque chose d'assez original et de dérangeant vue les similitudes entre l'époque de l'animé et la nôtre.

Maintenant passons aux reproches sur ce scénario. Tout d'abord, oser insister pendant plusieurs épisodes sur des persos inintéressants et inutiles à l'histoire fait un peu remplissage. Les révélations commencent à venir assez...non...beaucoup trop tardivement. N'eut été la qualité visuelle, j'aurais largement abandonné avant le premier flash-back parce que, clairement, on s'emmerde et les thèmes abordés, bien qu'intéressants a priori, se révèlent ennuyeux comme tout.

Et ensuite, tout s'emballe, trop de révélations d'un coup, histoire de justifier un"partage en dragibus" complet. Avec des trucs sortant de nulle part, certains persos qui restent le temps d'un épisode histoire de se faire tuer, une apocalypse qui fait sourire tellement on y croit pas ! Ben oui, il suffit pas de tuer 10 personnages importants pour qu'on ait l'impression qu'on va tous mourir.

Vu le thème abordé, ça manque de violence, ça manque de haine, ça manque de cris de détresse, de bébé qui pleurent ! En gros, on regarde cette fin du monde comme on regarderait un tournoi de curling : histoire de voir ça une fois dans sa vie !

Ce qui m'amène au point (ultra-méga-giga) faible de cet anime : l'ennui, la fadeur, le manque de sel quoi. C'est trop faible en arabica tout ça ! Comment gâcher un scénario avec un aussi fort potentiel en révélations, en rebondissements et en personnages originaux ?

En utilisant une narration sans subtilité et en rendant ces mêmes personnages aussi chiants qu'une messe dominicale en latin.

Entre le motard qui s'énerve parce qui peut plus faire du scooter et la nana qui, elle, peut faire du scooter mais juste assez longtemps pour se faire éviscérer, vive les personnages secondaires ! Et puis, les héros...A part Xargin, mais c'est bien le seul, mais qu'est-ce qu'ils sont chiants. On avait déjà les stéréotypes du cyborg qui-est-bourru-mais-a-un-coeur-d'or (bonjour Batou) et la nana qui irait brûler en enfer pour son papou-figure-du-père-pervertie-mégalo (non, Rei pas par là).

Mais ça suffisait pas : on va nous centrer l'action sur le personnage le plus insipide de tout l'anime. Du début à la fin, on croit pas une seule seconde ni à ses qualités ni à ses motivations. Je lui aurais presque proposé de venir bouffer des chips sur le divan avec moi tellement son impact dans l'histoire est proche du néant. Elle se serait fait moins mal.

En bref, Blassreiter, c'est visuellement de haut niveau avec un scénario qui aurait pu être intéressant mais qui est totalement gâché par une narration ennuyeuse et prévisible et des personnages allant du chiant au ringard en passant par l'inutile. Sans charisme, la puissance n'est rien. Gonzo peut faire beaucoup mieux que ça et c'est encore plus énervant. Mais c'est quand même très beau !