Critique de l'anime Campione!

Campione, adaptation animée d’un light novel, fait le tour de force de rendre plaisant et intéressant un genre pourtant généralement surexploité.

En effet, on reste dans du shonen pur jus avec un héros lycéen sorti de nulle part et un harem en construction (sorti de nulle part aussi bien sûr).

Du côté du scénario, rien de bien transcendant. Le héros, Godou Kusanagi, va par pur hasard réussir à tuer un dieu et devenir ainsi un être supérieur doté des pouvoirs du vaincu. Un homme capable de combattre et tuer d'autres dieux.
D'ailleurs au niveau du hasard, je veux bien qu'il faille justifier le plot qui veut qu'un simple humain obtienne dès le premier épisode des pouvoirs de dieux mais quand même on a plutôt l'impression d'une succession de hasards faisant penser à tout sauf à du hasard au final.

Pour la cohérence niveau pouvoirs, on oubliera aussi, étant donné que c'est sur cette base totalement abusé que le héros obtient des pouvoirs tout simplement abusifs… Je ne pense pas m'avancer en affirmant que n'importe quel lycéen normal obtenant de tels pouvoirs ferait plus que simplement se laisser attaquer en laissant ce hasard typique des animes lui constituer un harem sans bouger le petit doigt.

De plus, à certains moments on nous parle d'évènements présents dans le light novel que l’animé a manifestement sauté par économie/oubli/je-m'en-foutiste ou que sais-je…
A part que cela fasse tache niveau sérieux, il est surtout déroutant puis désagréable de se voir confronté à un nouveau personnage sans la moindre explication (même si celui-ci ne se révèle pas primordial).

Ayant fait le tour des banalités et défauts de l’animé, il serait temps que je justifie la note finale.

D'abord, l'anime fait le (très) bon choix de ne pas nous cacher son côté harem. On voit dès les 3 premiers épisodes où ça va nous mener, ce qui laissera le choix de s'arrêter tout de suite pour ceux qui n'en peuvent plus de ce type d'animé.
Je me rends compte en l'écrivant à quel point c'est triste de dire ça, mais oui j'étais content que l'anime se revendique harem directement, car quand un anime shonen bien parti bascule petit à petit ou tout à coup dans la collection de fille autour du héros (en général vers l'épisode 7-8) en délaissant ce qui faisait son charme et sa qualité c'est rageant !
Clairement le genre harem n'est pas sérieux et ça dégoûte quand un bon animé shonen, par facilité ou par manque d'inspiration bascule dans ce registre et perd toute crédibilité…

Donc un bon point, l'équilibre baston/tranche de vie/drague est conservé du début à la fin et ne joue pas à la girouette.

Pour les personnages féminins, la masse d’anime et le peu d’originalité dans les personnalités de ces protagonistes féminins font qu’il est difficile de ne pas ressentir des sensations de déjà-vu. Ici je n'ai pas eu ce côté de déjà-vu pour toutes les filles, tant l'héroïne Erika pourrait figurer en tant que référence. Rien de révolutionnaire je dirais mais rien non plus d'ennuyant ou de déjà trop vu, ce qui est plaisant pour ce genre.

Le design quant à lui est soigné, rien à redire ; c'est bien animé et c'est beau à regarder.
Bon point aussi aux scènes de baisers (non pas de baise…) pour leur côté torride réaliste.

Autre bon point pour la musique, notamment dans les combats qui sont sublimés par des thèmes épiques et entraînants. Même si le héros achève généralement son ennemi quasiment sans bouger, la musique est tellement entraînante qu'on y croit.

Je râlais plus haut à propos de la démesure des pouvoirs du héros, mais finalement c'est rafraîchissant de voir un héros de shonen défaire son adversaire grâce à sa connaissance, même si ça passe par une jolie épée dorée sortie une fois de plus de nulle part…

Au final la constante qualité rend le tout agréable à regarder tandis que les personnages féminins apportent eux de l'originalité. De plus, les combats cassants les codes habituels du shonen, en font une œuvre plaisante à regarder pour peu que l'on soit fan de ce style.