Super Cub n’est pas l’histoire du Roi Lion ayant mangé de la kryptonite mais un anime de 2021, réalisé par le studio Kai, sur le scooter emblématique de la marque Honda qui existe depuis les années 1950.
Honda n’est pas à sa première apparition majeure dans la japanimation ; Junichi Sato avait déjà réalisé une série d’OVA ‘One Off’ sur des motos du constructeur nippon. Le coup marketing est assez transparent et je pense qu’il est important de l’avoir en tête en abordant cette série, car si vous devez boire une lampée d’alcool à chaque fois que le SUPER CUB est loué comme Dieu le Père, vous irez rapidement le rejoindre (même à coups de panaché).
C’est aussi un apriori qui rend ses premiers épisodes étonnants. La série commence en nous présentant son héroïne, Koguma : une adolescente qui n’a rien pour elle, pas même de parents, jusqu’au jour où elle rencontre son Super Cub, qui va changer sa vie, pour le mieux évidemment. Sans surprise, le message n’est pas subtil mais sa réalisation l’est bien plus. En effet, l’anime arrive de manière miraculeuse à nous charmer, grâce à un ton sensible qui transforme ce semblant de publicité géante en une série tranches de vie fort réussie. C’est un petit bonheur doucereux de voir la nouvelle acquisition motrice de Kouguma donner des couleurs, littéralement, à son quotidien, avec en fond des morceaux classiques de bon goût, ainsi que des plans contemplatifs à peine dérangés par la 3D très grossière qui dépeint les véhicules et leur conducteur. Il y a une ambiance très minimaliste qui se dégage de l’oeuvre, avec un message positif chaleureux sur un déclic qui ouvre petit à petit le monde de la protagoniste, à travers de nouvelles expériences formatrices.
Le Super Cub de Kouguma devient aussi un hobby plaisant à suivre, avec des améliorations du véhicule qui s’ajoutent au fur et à mesure, ainsi que des planifications pour les destinations plus lointaines, qui font penser à Yuru Camp. C’est aussi un hobby qui permet à l’héroïne de créer de nouvelles amitiés, notamment avec Reiko (une autre fada de Super Club naturellement), lentement, maladroitement et sans les surplus de monologues habituels.
Pendant quatre épisodes, Super Cub s’avère finalement super bien dans son genre, mais des temps plus sombres s’annoncent avec les saisons d’automne et d’hiver. Tout d’abord, l’obsession de Kouguma pour son super cub prend des proportions anormales qui donnent des moments et dialogues juste... bizarres. Les épisodes 7-8-9 ont ainsi des dialogues qui sonnent terriblement faux, surtout lorsque l’on ajoute à cela un comportement asocial (compréhensible) de l’héroïne. Si Super Cub perd de sa contenance durant ces épisodes, il oublie complètement le sens des réalités lorsqu’il essaye de produire des épisodes plus sérieux et dramatiques (épisodes 5 ainsi que 11), qui ne sont pas seulement étranges mais juste ratés.
L’anime se termine sur une bonne conclusion ; toute la deuxième moitié n’est donc pas à jeter. Mais de la quasi excellence de ses débuts, la retombée de Super Cub est dure et le condamne à être rangé parmi tous ces autres séries très moyennes. Cependant, elle reste un tranches de vie avec de beaux moments, qui pendant un bon moment m’a même impressionné, et il n’est pas sûr que je ne revienne jamais sur ses meilleurs épisodes.