Danshi Kōkōsei no Nichijō (DKN pour les wesh gros du coin) est la dernière réalisation du papa de la regrettée version animée de Gintama, qu'on a fini par appeler le "Petit père des peuples", j'ai nommé Takamatsu Shinji. Partant de ce fait, mon cerveau a automatiquement généré le raisonnement analogique suivant : Takamatsu = Gintama, Takamatsu = DKN, Gintama = drôle => DKN = drôle.
Mon désir de franche rigolade a finalement était satisfait, du moins en partie. Parce que s'il y a quelque chose de très particulier dans l'humour DKNesque, c'est dans la présentation de ses gags. Au delà du fait que ce soit une succession d'histoires courtes tout le long des 12 épisodes, que la série peut être prise à n'importe quel moment sans crainte d'incompréhension, ce que j'ai trouvé à la fois étrange et très risqué provient du fait que l'humour mise tout, absolument tout, sur les chutes de gags.
Je m'explique. Là où l'immense majorité des séries vont dispatcher deci delà des gags afin de créer le rire instantané et court, DKN lui décide de prendre le temps de poser le background de l'histoire courte, ce temps de préparation tournant aux alentours des 2/3 minutes. Et ce n'est qu'à la fin de cette attente que vient la chute. Là où est le risque c'est dans le cas où la chute est moyenne : la spectateur aura l'impression de s'être fait chier, c'est le mot, pendant 3 minutes pour au final pas grand chose. Heureusement les scénaristes arrivent à innover et enchaîner de bonnes idées, mais les plats ne sont pas non plus rares à tel point qu'à la fin d'un ou deux épisodes l'impression d'avoir perdu mon temps était omniprésente.
Le plus gros problème de DKN aura été de bénéficier d'un premier épisode bien trop bon. A la fin de celui-ci, on ne peut être qu'enthousiasmé par ces bon gros délires et des personnages joyeusement loufoques. A grand coup de parodie de Gundam (pas sûr de moi sur le coup), d'histoires qui ne font pas vraiment peur, y a pas à dire, les scénaristes ont fait fort comme entrée en matière. Vient le second épisode, drôle mais peut être un cran en dessous du premier. Commence un certain passage à vide. Puis la renaissance, toujours pas au niveau du premier mais clairement au dessus des derniers. Encore un ou deux passages à vide et nous voilà à la fin des 12 épisodes. C'est passé vite, j'ai rigolé, je me suis ennuyé, en fait DKN est une série à mon goût définitivement trop variable qualitativement parlant.
S'il y a bien une chose devant laquelle je m'incline volontiers, c'est le casting. Les personnages, aussi nombreux soient-ils, ont tous bénéficié de gags qui leur sont propres, certains sont plus développés que d'autres, mais dans l'ensemble chacun a pu profiter de son petit moment de gloire. Entre l'idiot fini, le binoclard capable d'arrêter d'une main un tir-de-la-feuille-morte-parce-que-le-ballon-est-mon-ami, le président inutile, la fille totalement chtarbe sous ses allures de vierge bien rangée, on en voit de toutes les couleurs pour notre plus grand plaisir.J'ai aimé ces personnages et s'il y a moyen de les retrouver sans une seconde saison, je signe de suite. Tout n'est pas rose non plus et les moments réservés aux "funky girls" sont lourdingues et à intérêt inversement proportionnel à celui qui né en moi à la vue d'une paella espagnole.
S'il y a bien une seconde chose devant laquelle je m'incline, c'est l'ending parce que barabababababarababababababararabababa !
Ajoutons une esthétique dans l'air du temps. Le chara-design est pas franchement inspiré et le seul moyen de différencier les protagonistes reste leurs coupes de cheveux. Pas moche, loin de là, on a le droit à des couleurs chatoyantes, du genre de celles que l'on retrouve en plein printemps, parfois même, si on a été sage, à des décors assez réussis parmi lesquels une rive de berge et... une rive de berge. Bref DKN fait le boulot sobrement, proprement, ce dont on est en droit d'attendre d'une production fichée 2012.
Pas grand chose à dire concernant la bande-son. Là où les voix proposent du savoir faire, un doublage travaillé, réussi, qui colle complètement à l'ambiance délurée, on peut tout autant pointer du doigt l'absence de fond sonore. Après me direz-vous, et ce n'est pas faux, les personnages passent tout leur temps à discuter, du coup difficile de placer une quelconque piste.
Conclusion ? J'ai aimé DKN, la seule série que je me suis donné la peine de suivre en cette saison. J'ai rigolé, parfois plus, j'ai déchanté, un peu trop souvent à mon goût. Mais c'est bien connu, là où l'humour en fera rire un, il laissera de marbre une seconde personne. Je ne peux donc pas vraiment blâmer la série pour des passages dont je n'ai peut être tout simplement pas saisi la finalité. Ce qui reste certain, c'est que je suis prêt à recevoir une seconde saison sans rechigner, ne serait-ce que pour les personnages et un nouvel ending !