De l'art de la manipulation

» Critique de l'anime Durarara!! (TV 1) par orphée le poète le
29 Septembre 2015
Durarara!! (TV 1) - Screenshot #1

Amateur de films de gangsta, d'intrigues imbriquées et de tortures d'esprit, oui toi derrière ton écran qui a saigné la filmographie de Tarantino, qui a terminé Baccano et qui regarde intrigué ce site afin de te faire dents sur une autre oeuvre loufoque, déjantée, qui part à 300 à l'heure. Tu es peut être frustré de ne pouvoir visionner le dernier épisode de Kekkai Sensen promis depuis plusieurs mois, dubitatif à l'idée de découvrir un autre ovni de l'animation japonaise, alors laisse toi bercer par l'univers de Durarara.

Initialement écrit sous forme de light novel sous la plume de Ryōgo Narita depuis 2004 puis adapté en anime en 2010 par le studio Brains Base sous la direction savante de Takahiro Ōmori, le réalisateur de Baccano et La Fille des Enfers, Durarara obtient en 2015 le privilège de bénéficier d'un sequel, et ça ne semble pas s'arrêter là.
Mais c'est trop peu d'honneur à faire à ce monument de l'animation japonaise, car il est l'heure pour moi de critiquer une de mes séries préférées, que je considère personnellement comme un chef d'oeuvre.

Difficile de parler de l'objectif de l'histoire sans gâcher le suspense, car la narration de cet anime se constitue d'un nombre très important d'arc imbriqués les uns dans les autres et la finalité de l'histoire se révélera assez tardivement, suite à de nombreux twists habilement menés. Nous suivrons de très nombreux personnages qui auront un temps de parole équitable et une psychologie particulièrement développée. Entre la Dullahan Celty, tirée des légendes urbaines Irlandaises, cavalière sans tête à la recherche cette dernière et de son origine, son compagnon scientifique au passé douteux, l'homme le plus fort du monde capable de soulever des distributeur de canettes pour te l'envoyer dans la face, un groupe de lycéens un peu trop banals, des histoires d'enlèvement, les gangs rivaux des Echarpes Jaunes, des Carrés Bleus et des Dollars, se déchirant au milieu des meurtres d'un mystique éventreur.
La narration passe d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, nous perd un peu au début mais tout s'entremêle et tout semble lié et dirigé par celui qui tire les ficelles dans l'ombre.

Durarara!! (TV 1) - Screenshot #2Car dans toute histoire urbaine impliquant larcins, meurtres, enlèvements, mystères, ce trouve toujours un dealer d'informations, un manipulateur cynique et malsain qui s'amuse à voir tout ce beau monde être mené par le moindre de ses faits et gestes. Cet homme: Isaya.
Ce personnage est probablement un des meilleurs que j'ai vu dans l'ensemble de ma mangathèque qui commence à se faire conséquente. Énigmatique, moqueur, sadique, il rit du malheur des autres et engendre rumeurs et machinations dans le simple but de s'amuser dans une ville dont la décadence vient principalement de ses jeux. Ce personnage sera à la fois ton meilleur allié et ton pire ennemi. Il est impossible de lui faire confiance mais tu n'as d'autre choix que de faire appel à lui. Il n'est au centre d'aucun arc mais ce personnage perce l'écran comme un jet d'acide sur nos visages blêmes. Ce seul personnage vaut le détour et éclipse presque un lot pourtant au combien travaillé de visages importants qui demeurent dans l'univers de Durarara.

Mais outre les personnages et la narration qui sont maîtrisés à la perfection, Durarara bénéficie d'une animation époustouflante, particulièrement rythmée, à moitié déconnante, qui fait monter l'adrénaline et se voit accompagnée par une musique jazzy aussi anarchique que l'histoire qu'elle illustre. Au niveau de la forme, c'est du travail de maître. Le dessin et les couleurs sont très agréables et les musiques sont superbes.
De plus, les opening sont excellent. La musique est entraînante et l'ensemble des personnages de l'anime est présenté en passant de l'un à l'autre par des effets de changement de focus de caméra.

Durarara!! (TV 1) - Screenshot #3L'intérêt du spectateur pour Durarara grandira avec l'avancée de l'anime, car les enjeux deviendront de plus en plus nombreux, l'ambiance de plus en plus maussade et les ficelles d'Isaya se feront d'avantage subtiles au fur et à mesure qu'on les découvrira. Ce chaos visuel finira par se rassembler vers une fin commune et nul détail ne sera laissé en suspens, même s'il faut parfois plusieurs lectures pour bien déceler toutes les subtilités de l'oeuvre (j'en suis moi même à ma seconde vision et j'en ai d'avantage appris sur l'univers de la série).

Une animation dantesque, des personnages charismatiques, un univers immersif, des psychologies intenses, une histoire tonitruante et particulièrement bien ficelée, Durarara est une oeuvre qu'il faut avoir vu et je vous promet qu'elle ne vous laissera pas indifférent. J'ai eu beau chercher à y faire des reproches afin de nuancer ma critique, mais je n'ai rien trouvé qui m'ai déplu dans cet anime. Il s'agit pour moi d'un pur chef d'oeuvre

Durarara: 20/20

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

orphée le poète, inscrit depuis le 13/03/2015.
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