Une bonne illustration de l'apocalypse

Devil Survivor 2 : The Animation est l'adaptation d'un jeux vidéo dont je n'avais jamais entendu avant de voir le premier épisode de la série. Du coup, je ne sais pas si les incohérence scénaristiques que j'ai pu remarquer prennent du sens avec le jeu original. Quoi qu'il en soit, mon jugement reste le même : cette série est à mon avis vraiment mauvaise.

La première chose qui m'a frappé dans Devil Survivor est son ambiance complètement hors-sujet.
Pour faire simple, l'anime met en scène un compte à rebours de sept jours avant la fin du monde, et plus précisément sept jours avant le jugement dernier. Ce postulat de départ, sans être révolutionnaire, avait quand même de quoi susciter l’intérêt, mais ni le scénario ni la réalisation ne sont jamais à la hauteur.
On suit en fait des personnages qui continuent à se comporter relativement normalement. Ils prennent du temps pour se reposer, pour passer des moments entre amis ou encore pour pour préparer des plats réconfortants. Pour mémoire, ils sont à une semaine de la fin du monde et on ne ressent jamais l'énorme pression qui repose sur leurs épaules. Cela aurait pu être justifié si la série traitait son sujet avec ironie ou que son but était de montrer l'incompétence humaine, mais ce n'est pas le cas ici : le but du héros est réellement de sauver la terre.
Et le pire c'est que ce ratage complet dans la mise en place des enjeux aurait pu se faire oublier jusque dans les derniers épisodes nous laissant ainsi un mélange étrange et maladroit entre Evangelion et Fate Stay Night. Mais non, comme conscients de l'échec en cours, les protagonistes passent leurs temps à rappeler le nombre de jours qu'il leur reste empêchant ainsi le spectateur de passer à côté de l'incohérence de l'univers proposé.

Ces mêmes protagonistes qui constituent également un gros défaut de Devil Survivor.
Je ne me m'étendrai pas ici sur le manque d'originalité et de charisme du héros car cela a déjà été souvent écrit mais plutôt sur la dizaine de personnages secondaires qui gravitent autour de lui.
Une fois n'est pas coutume, ils auront tous un rôle précis à un moment de la série (même la fille timide à forte poitrine, c'est dire) ce qui justifie la présence dans le casting de chacun d'entre eux et c'est plutôt pas mal. Mais en fait, c'est là que le bât blesse, car on est vite capable de deviner qu'elle va être la fonction de tel ou tel personnage ce qui fait que leurs actions retombent finalement à plat.
Cas symptomatique : Daichi, le meilleur ami du héros. Celui-ci, très mal déguisé en comic relief passe son temps à faire les mêmes réflexions et les mêmes actions et ce de manière tellement lourde qu'on ne peut pas passer à côté de son rôle véritable qui sera d'appuyer le message anti-élitiste dans les derniers épisodes.

Dernier reproche : la réalisation qui ne parvient jamais a donner de l'intensité aux scènes de combats (regrettable pour une série d'action).
A la base, mon manque total d’intérêt pour l'intrigue (dû au éléments précédemment cités) m'empêchait il est vrai de porter une grande attention aux combats, mais l'ambiance n'est pas non plus au rendez-vous.
Musique passable et parfois totalement inadaptée, ambiance sonore globalement ratée et visuel manquant cruellement de vie, la réalisation est à l'image du scénario : pas très bonne.

Alors voilà, pour moi, avec son scénario très maladroit et sa réalisation presque hors-sujet, Devil Survivor est vraiment une série ratée, ce qui est bien dommage car son idée de base était loin d'être mauvaise.