Digimon Frontier :
Ah ... Digimon Frontier ... La toute première saison Digimon que j’ai pu voir en version originale. Cela faisait plusieurs années, environ six ou sept, depuis que je n’avais plus entendu parler de ces charmantes créatures. Et pourtant ... Pourtant ... Je m’y suis remis très vite dès l’instant où j’ai revu ce nom. A côté, je me suis même pris les deux derniers jeux Digimon Dawn & Dusk sur DS. Enfin bref ... Je ne suis pas là pour parler des jeux vidéo mais de cette quatrième saison Digimon.
Digimon Frontier, d’après certains, elle est mauvaise cette saison, très mauvaise même. Il faut dire que certains trouvent aussi Savers (la dernière saison sortie) mais bon, chacun ses goûts. Ici, retour à un nombre plus important de héros : Au nombre de cinq, ils ont cette fois-ci un physique bien différent. Oui, je précise bien physique et je n’ai rien contre ça mais voilà, nous avons le héros toujours motivé, le loup solitaire, l’unique fille du groupe qui n’a nullement besoin d’aide, le gros (ou l’obèse si on préfère) de la bande qui est aussi le plus vieux et le jeunot un peu pleurnichard. Enfin, le petit dernier sait que ce n’est pas ce genre de comportement qu’il devrait avoir, c’est déjà une bonne chose.
M’enfin ... Après cette courte présentation de personnages qui peut-être ne sont pas plus originaux que ça (bien que j’ai apprécié la peur d’être seul de Junpei), il nous faut donc parler de ce qui fait la différence de ce Digimon Frontier par rapport aux trois précédents. Et bien, cela ne tardera pas à se montrer. Après les cartes, voilà que nos héros fusionnent avec des esprits pour devenir des anciens guerriers légendaires. Ainsi, il n’est plus question ici de partenaire pour épauler nos héros mais qu’eux-mêmes doivent combattre. Ainsi, les blessures reçues sont pour eux-mêmes et nul autre. Cela est un changement bien grand par rapport aux anciennes saisons et est appréciable pour son originalité.
Au niveau du scénario, encore une fois, ce n’est pas forcément très original. En fait, si on compare cela par rapport aux précédentes saisons Digimon, on pourrait dire qu’elle est originale dans sa non-originalité. Ici, il n’y a pas de retournement de saison complètement dantesque à part l’habituel ennemi qui devient ami. Peut-être est-ce cela qui a dérangé les fans de Digimon ? Ou alors, après une excellente saison Tamers, les personnes avaient beaucoup trop d’espérance dans celle-ci ? Enfin, qu’importe, je ne suis pas dans la tête de tout le monde et ça n’a jamais mon but de toute façon.
Ici, encore une fois, nous avons affaire à un groupuscule de Digimons qui sont en fait dirigés par un unique Digimon qui est lui-même en fait dirigé par un autre Digimon. Bref, il ne faut pas chercher très compliqué de ce côté. Quand nous y réfléchissons bien, l’idée est très simple : Cela se passe comme sur une pyramide des puissances. Au sommet, on a le grand chef qui dirige tout dans l’ombre, au-dessus on a ses subalternes qui eux-mêmes ont des serviteurs et ainsi de suite. C’est souvent ainsi dans les séries Digimon, pourquoi changer une recette qui marche ? A part dans le cas du D-Reaper de Digimon Tamers, cela s’est toujours produit de la sorte et ne risque pas de changer.
Peut-être devrais-je parler un peu des ennemis ? Les premiers à apparaître sont assez spéciaux ... puisqu’il s’agit tout simplement de Digimons ayant les pouvoirs des guerriers légendaires, comme nos personnages principaux. Une mention toute particulière à Sephirotmon, qui tire son nom et son apparence du Sephiroth de la Kabbale (et non de Final Fantasy VII, merci bien). Après cela, nous aurons affaire aux véritables marionnettistes derrière les fils qui contrôlent les guerriers légendaires maléfiques. Et là, encore une fois, nous avons affaire à l’incarnation d’un dieu ... ou d’une entité divine puisqu’il s’agit tout simplement de Lucemon. Il n’est pas difficile de voir par rapport à qui ou quoi ce Digimon fait référence mais bon ... Lucemon, Lucifer, l’ange ayant trahit Dieu à cause de la puissance qu’il possédait. Ici, Lucemon est né sur la même idée. Ayant arrêté la guerre entre les digimons humanoïdes et les digimons animaux, il s’est considéré comme le souverain de ce digimonde pour être sûr que la paix perdure. Néanmoins, à cause de son propre pouvoir, il deviendra tyrannique avant de se retrouver scellé par les guerriers légendaires. Ainsi avec Lucemon, nous avons la même idée que dans la religion : Un être pur et omniscient qui se retrouve plongé dans les abysses à cause de ses pouvoirs qui le poussaient peu à peu à devenir un tyran et un dictateur. Cette représentation de Lucemon est encore plus grande lorsque l’on découvre sa véritable forme qui est celle d’un homme aux ailes coupées en deux parties : blanches d’un côté, noire de l’autre. Je ne continuerai plus sur ce personnage car mon but n’est pas de raconter toute l’histoire de Digimon Frontier.
Dans le fond, je n’ai guère réellement vu ce que l’on pouvait reprocher à Digimon Frontier. Le fait que les héros soient eux-mêmes en partie Digimon grâce aux esprits des guerriers légendaires ? Le fait que cette saison soit passée après Digimon Tamers qui était une excellente série ? Bien que n’ayant pas de plot twist ou presque comparé aux précédentes saisons, Digimon Frontier reste quand même une saison tout ce qu’il y a de plus agréable. Peut-être est-ce à cause des Digimons en eux-mêmes ? Personnellement, ayant maintenant la majorité, des connaissances un peu plus poussées mais aussi une mentalité différente, je trouve que la recherche dans la création de Digimons est intéressante. Se baser sur la religion était une excellente idée. N’est-ce pas pour cela que « comme par hasard », il s’avère que les trois protecteurs du Digimonde soient Seraphimon, Ophanimon et Cherubimon ? Or dans le Maseketh Atziluth, la classification des anges de la Kabbale fait que les premiers rangs angéliques sont les Seraphim, Ophanim et Cherubim.
En conclusion, considérer Digimon Frontier comme un mauvais Digimon, on peut l’envisager quand on n’a que douze, treize ans. Quand on commence à faire des recherches plus poussées que la moyenne, il est loin d’être stupide de se dire que les scénaristes réfléchissaient bien plus que ce l’on croit. Ainsi, Digimon Frontier est une série Digimon, qui malgré son absence d’OST/Insert Song marquantes, de retournement de situation ou de personnages plus qu’attachants, a le mérite de pouvoir intéresser réellement le fan si celui-ci se donne un tant soit peu la peine de voir plus loin que les images qu’il a en face de lui.