Enfer et Paradis, c’est un peu l’anime qui m’a réconcilié avec l’univers de la japanimation il y’a maintenant quelques années. Parce qu’il faut le dire, pour un non-initié, cet anime, il est bien… ai-je déjà précisé pour un non-initié ?
La série commence de la manière la plus banale qu’il soit, aussi ai-je décidé de résumer le scénario de la manière la plus grossière possible : « Wesh gros, j’suis newbie dans le bahut et je vais tous vous latter. Ah ben en fait il va ptêtre me falloir un ultra pouvoir pour battre l’ultra big boss du lycée. » Parce que oui, le scénario (principal) de Enfer et Paradis se base quasiment uniquement sur une course au pouvoir sans véritable but. Les personnages sont pour la grosse majorité sans aucun intérêt autant scénaristiquement que charismatiquement et font un peu bouche-trou à une succession de combats, ils servent en fait de tremplin aux personnages principaux. N’en reste pas moins qu’Aya Natsume fait partie de ces femmes fortes qu’on apprécie (aussi bien moralement que physiquement, je ne suis qu’un otaku) et Bob a des dreads classes (parce que les dreads, c’est le bien). A tout cela ajoutez une psychologie générale au bord du vide et on commence à se douter que même les gags (pas drôles) ne rattraperont pas un aspect narratif proche du vide.
C’est à ce moment qu’on entre dans le centre même de la série : le flashback. Parce qu’autant vous le dire, si le scénario de base n’avancera pas des masses, c’est avant tout dû à un flashback qui pompe, environ, la moitié de la longueur totale de l’anime. Là, j’en entends déjà souffler au fond, mais heureusement, ce long retour se révèle être deux, pardon, dix fois plus intéressant que ce que le début semblait proposer. On nous mêle à de sombres histoires de pouvoir qui ont le mérite d’intéresser, voire de passionner car ce passage met en scène le personnage le plus captivant de l’ensemble des 26 épisodes (je compte les deux sortis peu après). On y découvre enfin un caractère recherché et insoupçonné chez certains protagonistes, ce qui n’est pas pour me déplaire et contraste agréablement avec ce début si moyen. Cependant, ça n’exclut en rien le fait que cette rétrospective prend bien trop de place par rapport au format final, et qui plus est, coupe le scénario de base au moment où il semblait vouloir prouver qu’il était capable d’intriguer.
La phase scénario étant passée, on en arrive donc à l’aspect graphique. Dans sa globalité, et en comparaison à l’œuvre de Oh Great dans sa version papier, disons qu’on s’en sort pas trop mal. Le chara-design étant personnellement à jeter, je ne saurais que trop dire « les goûts et les couleurs ne se discutent pas », parce que oui, quand même, un héros se doit de ressembler à quelque chose, pas un Neo loupé avec deux cornes blondes comme coupe. Ca c’était bon quand je regardais DBZ, maintenant ça me fait plus marrer et grimacer en même temps qu’autre chose. Les décors aussi feront l’objet d’un de mes cartons rouges, tant il n’y’en a pas (3 décors différents en fait : le lycée, la rue et le dojo, on est garni !), et ne marquent pas de leurs détails. Finalement, on pourrait se demander si cet aspect vaut quelque chose, et à ceci je répondrai que oui, la série bénéficie d’une animation et d’une mise en scène (j’adore les gros plans d’un certain combat entre deux filles !). En plus de se permettre d’être fluide, cette animation donc se veut rapide, compréhensible et puis bon, des combats qui envoient le pâté, moi je ne dis pas non (après Claymore, toute forme de mouvement visible des bras me suffira). A la façon du scénar, encore un point en demi-teinte, à croire que cette série ne veut que proposer des bons points immédiatement suivis d’un mais.
On en arrive maintenant aux termes musicaux de la critique. Avant toute chose, je tenais à féliciter les réalisateurs de l’opening très entraînant et collant parfaitement aux images hip hop qui défilent sous nos yeux (si vous avez l’occasion de voir le clip de la musique, allez-y, c’est très marrant de voir les moyens de certaines firmes). Quant aux musiques d’ambiance, à la façon d’une musique d’ascenseur, elles suffisent à ce qu’on leur demande : passer le temps. Je ne nie pas l’existence de quelques bonnes pistes (en particulier celle des moments tragico-dépressifs, j’abuse à peine), mais rien de bien marquant dans l’ensemble. Et puis au passage, l’ending, si vous en avez l’occasion, PASSEZ-LE ! Entre J-POP cul-cul la praline et plan (quasi) fixe barbant et sans petite culotte à l’horizon, ce sont 1 minute 30 de pur ennui.
En fait ce qui fait que ma critique paraisse si négative provient avant tout du fait que je suis en train de lire la version papier qui n’a strictement rien à voir avec cette pâle adaptation TV. Tout y est incomparable, et si vous souhaitez par-dessus tout vous lancer dans l’anime, faites-le mais complétez ce visionnage à la lecture qui vous procurera un intense plaisir. Je parlais au début de ma critique d’un anime pour non-initié, tout simplement parce qu’après plusieurs autres animes du même genre, on se rend compte que Enfer et Paradis est loin d’être le haut du pavé. Il reste néanmoins sympathique, ou tout du moins acceptable face à son concurrent directe, j’ai nommé l’innommable (sisi c’est possible) Ikkitousen, qui a ouvertement (mal) plagié la série critiquée à travers ces lignes, mais ceci est un autre débat qui ne mérite en aucun cas une critique.
Finalement je ne sais quelle note mettre. Si vous découvrez un peu le genre baston, ça peut valoir un bon 8, si vous commencez à vous y connaître 7, si vous vous y connaissez vraiment 6, et si vous avez lu le manga, -1. En faisant la moyenne totalement absurde de ces notes, on obtient donc le score moyen de…