02/10/16 critique rééditée
Well on y go.
Bon, bon, bon, là on parle de choses sérieuses, qu'ont du poiles sous les aisselles, en gros de serious shit. Ouais GTZ y paie direct son anglicisme et comme disait un mec sage : "le mec (la meuf) qu'utilise un anglicisme pour affirmer son point de vue il (elle) perd direct 34 en crédibilité". Bah fuck les copains, copines, on va faire péter les anglicismes.
Donc, donc, donc, ici on discute, on critique d'un truc qu'a du coffre. Enfin bon du coffre, pour les aficionados (j'en fais partie), pour les autres je sais pas, en tout cas ça a plu, ça a fait son chemin, et comment dire, ça reste une référence dans la japanimation.
Mais de quoi on parle depuis tout à l'heure (oui je sais on parle pas, vous me lisez moi j'écris, mais bon you know what i mean), bah de Fate Stay Night Unlimited Blade Word 2014. Damned v'là direct je balance le titre on a l'impression que je parle de la dernière œuvre de Michel Ange, c'est pas loin ma poule.
Oh, on se calme ne me pendez pas tout de suite. Je fais des comparaisons pour la classe, mais contrairement à l'antécédent,Fate Zero, la classe ici n'est pas le maître mot. C'est la suite du premier propos, une histoire d’ego, une histoire de super héros.
Alors que le pré-quel parlait de sur-ego, ici on est chez ceux qui n'en ont pas, on est sur le véritable questionnement de ce qu'est un super héros, un justicier, de ce qu'il représente vraiment, de s'il faut le soigner ou pas. Car finalement quand on voit le Shirox, on se dit qu'une ou deux (ou dix) consultations lui aurait pas fait de mal. Élément plusieurs fois appuyé dans la série, Shirou y va pas bien. Entre le début qui installe le personnage et par divers détails amène une réflexion sur son état mental, la deuxième partie pose clairement la question et les conséquences de cet état d'esprit. La résolution prise par notre rescapé n'en est que plus poignante.
Damned elle est où la critique dans tout ça ?
Moi-même je suis perdue. Normal je suis un peu soul, mais soyons sérieux, ce n'est pas la première fois que le GTZ épanche son alcool sur une critique. Je me respecte et vous respecte, cette introduction douteuse prend fin.
Dans un soucis de faire un véritable bilan, je me suis revu les FSN UBW (plus rapide à écrire), arrivé au deux tiers (là c'est bon j'ai tout rebouffé), je me rappelle la qualité, le soucis du détail.
Ici, il est surtout question d'un savoir faire. De gens qui aiment leur histoire et s'amuse à nous l'illustrer. Je parle de qui, mais d'Ufotable bien sur, je n'irai pas vérifier qui est vraiment le mec derrière. Pourquoi ? car toute leur production garde cette même touche, ce soucis du plan, du détail, de l'implicite, du pompeux, du "on fait de pas de la merde mais de la came qui pèse son lingot".
Finalement est-ce vrai ? Animation toujours impeccable, séquences d'actions orgasmiques, et direction artistique toujours au sommet du panier et une mise en scène recherchée, tous le début nous le démontre. Le lecteur(trice) du support d'origine est flatté(e), caressé(e), on le masturbe, le(la) nouvel(le) arrivant(e) en prend plein la gueule. Il(elle) n'avait pas eu son spectacle avec FZero, là on l'éclabousse, on lui en fout partout, c'est un bukkake quoi. T'étais pas content mon salaud, prend toi ta cartouche, triple sauce mayo bien grasse, bouffe mon cholestérol.
Et pourtant ça tape dans la longueur, dans l'installation, je le répète ça se masturbe, mais le spectateur acheté par l'adaptation précédente, l'acheté(e), est déjà habitué(e), formé(e) au processus. De là, la suite se crée, ça pète au yeux, les thèmes se suivent, et le principal se présente dès le début.
Si finalement j'en fais une critique c'est uniquement pour cette raison. Toute l'anime, dès l'épisode 0 porte son discours, habille sa pensée, et ce soucis implicite de le transmettre, cette volonté qu'un deuxième visionnage se fasse est à la fois présomptueux et orgasmique.
Oui orgasmique, car c'est l'effet que j'ai ressenti, quand la première fois je l'ai vu, quand la deuxième fois je l'ai relancé, moi connaisseur des tenants et aboutissants.
Il est clair que la première partie envoie la purée, convainc le non con-vaincu, action bad-ass-style, school-life, swag, intimisme et légèreté plus mystère et magie. Quasiment tout le monde achète quand derrière au manette ça assure la transformation. Le rendu est impeccable, c'est propre, ça bouge, c'est "intellectuel", et même la musique décriée à la sortie est finalement dans le propos, juste et calibrée. En gros c'est classe et ça pèse.
Une fois passé la première partie, toute l'installation précédente prend forme et le discours principal est balancé, la thématique du héros, la suite, celui qui a réussi, on fait le bilan, c'est ce moment qui porte défaut.
Pourquoi ? Car cette histoire ne portait aucun récit, car cette histoire n'en était pas une. Cette histoire est une histoire de personnages qui la créent, la modifient par leurs caprices. Vous pourriez me répondre que c'était déjà le cas de l'adaptation précédente, mais je vous répondrai que celle-ci possédait malgré tout un socle et que la résultante était la réponse à la quête initiée. Ici (damned on tape dans le "ici" ce soir), dans le cas présent, ce sont les résolutions des personnages, leurs décisions égoïstes qui participent, qui élaborent la construction du récit. Le cadre devient totalement le prétexte alors que précédemment il était le corps, là il est totalement subsidiaire. Sur la dernière partie il est presque un handicap.
Le protagoniste troll, que j'avais évoqué dans ma critique sur la mouture précédente, devient le destructeur, fatigué de cet univers, il veut le détruire, cela n'a pas de sens, il est le non con-vaincu. "Eveillé", tout cela ne sert à rien, il faut tout foutre en l'air, plus rien n'a son utilité, seul le superficiel, l'artificiel détient encore de la pureté, tellement que les humais ne méritent plus d'être sauver. Faut tirer la chasse quoi.
Parfait adversaire pour l'histoire, celle vraiment racontée, véritable raison du héros sans ego, de celui qui combat pour combattre, par obligation et devoir, la double peine.
L'HP ou pas l'HP, reste cette confession, cette décente d'escalier, image égale d'un grand moment de lecture transformé en formidable fable du non ego, de celui qui se découvre une fierté, celle qui a été floué, piétiné. Cela reste mon avis, celle de l'homme assis.
Reste, encore (le reste ou le encore ? cherchez pas à comprendre je me fais plaisir), ce final, ce cadeau de fan, cette orgie pour le spectateur, et la reconnaissance de l’antagoniste face à la voie, The Path comme dirait le Geralt. The Witcher 3 est un jeu ultime.
Mais, toujours un, soyons sérieux, comment résister face à ce casting, cette qualité, ce défilé, si en plus on vous sert une histoire calculé, si en plus on ne veut pas que nous flatter, je ne peux que saluer ce respect, m'incliner. Il est vrai, que la deuxième partie peut sonner faux, elle restera toujours la succession logique d'une installation programmée dès les premières séquences.
Non, non, non, on ne vous a pas menti.
Ceci est une histoire de Super Héros.
8.5