Tout au long de ces premiers Gaiden, on suit Reinhard et son pote Kircheis du côté de l'Empire. Des aventures qui ne se trouvent pas dans la série originale mais dont on avait déjà eu quelques échos et qui complètent très bien le CV de nos héros.
Ces épisodes "annexes" sont donc strictement réservés à ceux qui ont déjà vu la série principale car beaucoup d'éléments sont passés sous silence ou alors trop brièvement relatés pour que le spectateur non-averti saisisse la situation. Il faut en outre avoir à l'esprit la destinée des personnages pour mieux l'apprécier car le narrateur livre beaucoup de sous-entendus en rapport avec le récit original.
C'est donc l'occasion de voir Reinhard dans son uniforme de nouvelle recrue et ses prouesses sur le champ de bataille. Durant les 110 épisodes de la saga, on ne le voit pas souvent ailleurs qu'au commandement d'un vaisseau mais à ses débuts, il devait manier la hache et les armes à feu comme tout autre soldat. Une nouvelle fois, ce ne sont pas les combats au corps à corps qui font l'intérêt de la série. On y voit surtout comment s'est formé Reinhard sur le terrain, les relations qu'il a tissées avec ses subordonnés (bien que Reuenthal et Mittermeyer soient totalement absents), l'indignation causée en coulisse par sa fulgurante ascension, les motivations et les valeurs qui fondent sa pensée, son arrogance et ses coups de sang, les hauts faits qui l'ont permis de prendre du grade avec l'aide de Dame Chance.
Huit épisodes sont réalisés sous la forme d'une enquête. C'est donc en tant que détectives chargés par la police militaire que les deux amis travaillent dans une académie chamboulée par un meurtre. Beaucoup plus tard (l'action se situe alors peu après les deux films), Kircheis se retrouve seul pour mettre à jour un trafic de stupéfiant sur fond d'histoire d'amour et d'honneur. Des enquêtes bien menées et qui permettent d'observer des éléments de la société de GinEiDen qui n'apparaissaient pas jusqu'alors.
Toutes ces aventures de jeunesse sont autant d'occasions pour Reinhard et Kircheis de poser un regard critique sur une société où règne la discrimination, où l'aristocratie garde trop de privilèges alors que les compétences de chacun ne sont pas appréciées à leur juste valeur. Comme ce jeune étudiant en lettres que Kircheis rencontre et qui vit chaque jour obnubilé par l'idée d'un recrutement forcé qui se rapproche. Ou encore le capitaine Ulrich Kessler de la police militaire, condamné à un exil forcé à la mort de son protecteur.
Impossible de passer outre la présence du grand Walter von Schenkopp dans la seconde partie de la série. On en apprend plus sur les Rosenritter et les sentiments du jeune capitaine face à la guerre et ses victimes, l'incompétence de ses supérieurs et ses aventures de Dom Juan. Sans oublier Luneberg, antagoniste froid et complexe, dont la situation et les ambitions ne laissent personne indifférent.
Cent milliards d'étoiles, cent milliards de lumières est donc une sympathique série qui contentera tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'univers de GinEiDen. Plus lisse, la réalisation n'a pas vraiment changé et le fond est toujours là, avec ses héros charismatiques et ses grands récits.