Bon pitch de départ, bonne présentation des personnages principaux dans un premier temps, puis une descende aux enfers scénaristique et un pêle-mêle incompréhensible, avant un final potable.
Scum's Wish (Kuzu no Honkai pour les puristes) est un anime empreint de réalisme (ce qui est le point fort de cette histoire à mes yeux) mais qui s’est perdu à vouloir donner trop d’importance à tout ce qui se passait dans la série.
Tout commençait pourtant bien. Nous découvrions Mugi et Hanabi, chacun amoureux d’un professeur de leur lycée (professeur principal pour la première, professeur de musique pour le second). Sachant leur amour à sens unique, notamment à cause de la barrière conventionnelle de l’attachement élève / professeur, tous les deux vont alors décider de se mettre ensemble, pour ne pas être seul dans un premier temps, mais également pour projeter en l’autre l’élu de leur cœur. Jusque-là le réalisme et surtout la comparaison réelle qui peut être faite vis-à-vis de nos sociétés est mise en avant de façon très directe. L’idéalisation d’un professeur (encore plus quand ce dernier est un ami de la famille de longue date) et l’amour interdit de par les usages, vont mener à une relation purement physique entre nos deux protagonistes, comme le seraient n’importe quels sex friends de nos jours. Les conversations ne sont pas sublimées et ne cachent pas une façon de donner des leçons, ce qui évite une moralisation qui aurait sonné faux.
Les choses se compliquent quand la série prend une autre tournure, à mi-parcours à peu près, celle de s’attarder sur toutes les relations qui unissent les personnages principaux et secondaires du lycée. On apprend donc que A aime B, mais peut-être aussi C, et peut-être aussi D. Que C aime E mais peut-être aussi A et peut-être aussi F. Que G aime Z, que J aime V, que H aime P et que E aime à peu près tout le monde. On se croirait revenu dans les archives d’AK. Cet imbroglio de relations, censé nous montrer que rien n’est simple et que le triangle amoureux est bien plus compliqué qu’il n’y paraît, parvient simplement à nous présenter l’histoire générale de façon bien plus compliquée qu’elle ne l’est réellement. Les scènes de sexe utiles dans les premiers épisodes deviennent par la suite une surenchère redondante, ce qui rend difficile la distinction des personnages (ce fut en tout cas mon cas). Même si la petite gamine a la même voix que Yolandi Visser dans Die Antwoord.
La série a tout de même l’avantage de ses défauts puisque chaque personnage est creusé le plus possible, en même temps que les situations auxquelles il fait face, ce qui permet une meilleure compréhension des décisions prises au fil des jours. Après douze épisodes, l’anime parvient néanmoins à une conclusion efficace, bien qu’un peu simpliste, mais qui s’explique tout à fait et qui avait vraiment lieu d’être, peu importe le choix du dénouement en lui-même.
Point bonus pour les très bons génériques de début (Uso no Hibana de 96neko) et de fin (Heikōsen de Sayuri).