Oui. En effet, et je n'ai pas honte de l'avouer, je n'ai absolument rien compris à ce film. J'aimerais m'arrêter là. Plus encore, j'aimerais vous dire "Sur l'affiche au cinéma on aura pu voir des réductions spéciales pour les moins de 14 ans, mais ne vous y trompez pas...". A l'heure où la communauté otak' s'inquiète (en vain) du départ soit-disant annoncé (une erreur de traduction?) du quasi-sans-fautes H. Myazaki (cachez ce Kiki que je ne saurais voir), on se demande bien qui pourrait bien prendre la relève. Inquiétude vaine dis-je, puisque Makoto Shinkai n'est pas loin et d'autres sont aussi très prometteurs. C'est donc tout détendu que je m'en vais voir ce film, en ayant en tête d'avoir éventuellement un auteur de référence supplémentaire. J'étais d'autant plus intéressé qu'un film hollywoodien avait sorti une version avec un concept similaire mais qui paraissait planplan à souhait. Et, on sait bien ici que les japonais ont le talent pour faire des merveilles là où les autres échouent. Des merveilles, ils en font, mais pas ici.
Je le redis, toujours sans honte, je suis resté, à la fin du film, complètement perplexe face à cette histoire... Après un retour sécurisant aux sources (Patlabor tu es dans mon cœur à compter de ce jour), j'ai enfin la perspective nécessaire pour vous expliquer les différents problèmes que j'ai eu face à ce film.
Pour avoir une perspective complète cela dit, je devrais peut-être regarder Eve no Jikan du même auteur. Je ne connais pas Yoshiura Yasuhiro, donc j'ai un recul à la fois optimal pour traiter du film mais peut-être pas nécessaire pour parler des intentions. Soit, vous êtes informés. Pour conclure ce préambule, sachez bien une chose : de mon point de vue, ce film n'est pas mauvais, je n'ai juste rien compris!
L'aspect technique (la forme quoi!)
Cet aspect va être vite plié. Animation, check! Chara-design, check! Musique, mouai... C'est joli, les émotions sont là, le jeu sur les perspectives renversées, et les manipulations sur la gravité, tout est excellent de ce côté là. On se perd avec plaisir à distinguer le haut du bas. C'est classique mais c'est agréable à regarder, certains paysages sont particulièrement grandioses et les personnages charismatiques. Et pour la musique... Oubliable.
L'aspect scénaristique et le reste (oui oui! Le fond! Tu suis, c'est bien!)
Je traite le scénario comme étant le fond, alors qu'à terme c'est moins le pitch de départ qui est critiquable, que sa mise en scène, le fait d'amener de nouvelles questions qui resteront sans réponses. En dehors de l'aspect méprisable et trop rapide du traitement des antagonistes, de l'histoire d'amour refaite un bon milliard de fois au cour du dernier centenaire, on sent bien que les ambitions sont là, mais que les moyens manquent. Je n'aurais pas craché sur dix à cinq minutes de plus (ou de moins) pour temporiser l'ajout à la dernière minute d'un nouvel univers. Pour éviter le spoil je n'en dirais pas plus, mais il y a certaines actions, certaines situations qui m'ont simplement déconcerté. L'air bête, devant mon écran, j'en étais réduit à simplement suivre les événements dans l'attente d'un développement qui résoudrait les nouvelles interrogations portées par le scénario.
Sauf que ces nouvelles questions ont un vieux relent d'ajout superficiel pour combler les failles que la créativité n'a manifestement pas su combler. Ainsi à défaut de s'expliquer, les auteurs ont foutu un truc à un endroit, ce sont dit qu'on aurait vite oublié et que ça passerait. Je ne vous parle pas de la fin qui a ce même sentiment d'inachevé profond ou de désinvolture. Je déteste cette manie des japonais de ne pas finir leurs phrases. Ils laissent au spectateur l'intelligence de développer le scénario et les explications pour eux. A ce stade, ce n'est pas un positionnement artistique, c'est de la flemme.
L'univers est amené trop brutalement, la mise en scène et la progression sont vues déjà cent fois. C'est d'ailleurs confirmé par autre critique plus bas. Il y a comme un sentiment de déjà-vu. Si les explications avaient été mieux amenées, ou amenées tout court, j'en serais resté là. J'aurais simplement affirmé que je n'étais pas rentré dans le film en dépit de quelques redondances par rapport aux œuvres d'autres auteurs nippons. Sauf que non. Ce n'est pas ma faute si, à la fin, l'histoire d'amour me passe bien au-dessus de la tête et que je veux une explication concrète de l'univers. Et tout comme le film, ma critique va avoir une fin rapide et sans autres explications. Frustrant!? Non? Oui je comprends. Vous vous en fichez! Comme moi du film et des protagonistes à la fin...
En conclusion donc, c'est un animé passable de divertissement, qui gagne des points dans la mise en forme, quelques autres dans les idées de mise en scène qui sont cohérentes et généralement chargées de sens. En revanche, l'histoire est remplie de trous que les auteurs n'ont pas su/pu/voulu corriger. Je réalise finalement que ce film est un exercice de style. Toute l'idée de l'inversion de la gravité pour nous faire oublier le haut du bas est vraiment bien rendue. L'auteur avait envie de nous renverser, vraiment. Le film remplit cette partie sans difficulté du cahier des charges. Le scénario n'est malheureusement là que pour justifier un tel exercice. Sauf que ce n'est pas suffisant. Les béquilles de l'histoire handicapent globalement la démarche du film. J'ai apprécié comme il a joué avec moi jusqu'à m'en donner le vertige, mais j'ai finis par décrocher par manque de sérieux dans l'approfondissement de l'histoire. Passable au sens propre, passez votre chemin. Vraiment. Sinon vous allez être...
Critique garantie sans référence à Black Rock Shooter, une première!