JoJo’s Bizarre Adventure – Eh ben et ça ? C’est JoJo le clodo, peut-être ?

Salut, ça va ?

C’est l’été, il fait chaud et tu t’emmerdes devant ton écran d’ordi pendant que tes amis Facebook t’envoient des photos où ils sont sur la plage de Barcelone en train de faire tourner un oinj avec des meufs du coin ? T’inquiètes cousin c’est une situation qui ne m’est pas étrangère. Et pour t’aider à passer cette étape difficile de ta vie de jeune adulte, ton cousin Deluxe il est parti chercher dans ses rayons la came de qualité qu’il réserve d’habitude aux grandes occasions ; obtention du bac, mariage de la grande sœur, circoncision du petit neveu, trucs comme ça.

Du coup le délire ça va être un parcours touristique direction l’Egypte, voyage de groupe entre mecs, tous frais payés, avec pension chez l’habitant et combats à mort contre des Stands meurtriers. Ça te rappelle quelque chose ? Ouais mon gars, c’est de JoJo qu’on va causer ce soir. Mais attention, va pas croire que je vais te parler de la série récente hein, t’as pas lu l’enseigne avant d’entrer ? Ici la spécialité c’est animes vintage rétro ; les trucs récents c’est pour les noobs, les filles et autres vermines du genre. Et là tu vas me dire « Mais-mais-mais il n’y a jamais eu d’anime Jojo Bizarre Adventure avant la série télé de 2012 ! Je le sais parce que c’est quelqu’un qui m’a dit à l’école ! » Mais c’est des conneries tout ça, ils y connaissent rien les gens. La toute première tentative d’adaptation de Jojo date des années 90, t’étais même pas né j’suis sûr, en une série d’OAV de treize épisodes qui reprenait Stardust Crusaders.

Stardust Crusaders c’est la troisième partie du manga de Hirohiko Araki, qu’il a commencé à publier vers 1989 dans le Shônen Jump et qui concerne les tomes 12 à 28 de la version complète. Ca raconte l’histoire de Jotaro Kujo, un lycéen japonais super grand et baraque pas comme les fiottes qu’on voit dans les animes d’aujourd’hui. Sauf que Jotaro il a un problème, il a un « spectre » qui le suit partout et qui lui donne des pouvoirs chelou. Du coup Jotaro il va s’enfermer en prison parce qu’il a peur de tuer quelqu’un, mais son grand-père Joseph il lui explique que son pouvoir ça s’appelle un Stand, et que les Stand en fait c’est bien, mais que y’a un mec en Égypte qui s’appelle DIO et qu’il faut aller le buter parce que c’est ton destin.

Bon alors moi je raconte mal le truc tu vois, mais de toute façon niveau histoire c’est plutôt du genre pas compliqué. Jotaro et ses potes y vont en Égypte, y’a des méchants, ils leur cassent la gueule jusqu’à ce qu’y trouvent DIO. Normalement ça va, même toi tu peux comprendre. Mais tu vas voir que la vie c’est pas aussi simple qu’il y paraît.

La grande particularité de ces OAV, c’est qu’ils ont été montés à l’envers, en quelque sorte. Les premiers épisodes sortis en 1993 adaptent la seconde moitié de Stardust Crusaders, les tomes 20 à 28 du manga. Ce n’est que bien plus tard, en 2000, qu’une autre équipe a sorti sept épisodes supplémentaires qui adaptent la première moitié, les tomes 12 à 20. Tu piges ou pas ? En gros les mecs ont commencé par adapter la seconde moitié de l’histoire avant de s’occuper du début, un peu comme si les mecs avaient adapté l’arc sur Namek avant de faire l’arc des Saiyens. C’est plus clair comme ça ? Quand l’anime est ressorti en DVD aux USA et en Europe ils ont remis le bazar dans le bon sens, mais ça reste super étrange ; tu commences le truc avec un anime tout beau tout numérique, pis hop d’un seul coup ça devient vieux avec du cellulo qui tremblote et du grain de pellicule partout.

Mais c’est ça aussi qui rend le truc intéressant tu vois. Entre les deux parties y s’est écoulé presque dix ans, l’animation japonaise a vachement évolué et ça se voit ; le chara-design n’a rien à voir, la direction artistique non plus. Perso j’aime bien les deux parties, mais c’est surtout la partie vieille qui donne de la valeur au bousin. A l’époque elle était réalisée par Hiroyuki Kitakubo, un des plus grands animateurs des années 80-90, c’est lui qui a fait le film Blood the Last Vampire (il a aussi fait Golden Boy, un truc avec un vélo et des nichons, on en reparlera si tu veux). Au storyboard on avait deux ou trois clochards comme Satoshi Kon et même Katsuhiro Otomo. Mais le pire c’est pour l’animation, t’as du Mitsuo Iso, du Ohira, du Okiura, du Umakoshi, du Masahiro Ando, du Kazuya Tsurumaki, et j’en passe. Alors évidemment pour un blédard comme toi tout ça c’est des noms japonais random que tu connais pas, mais si t’étais un sakugafag tu saurais qu’il s’agit d’une des réunions d’animateurs les plus prestigieuses ayant jamais existé, un truc de ouf. Et crois-moi ça se voit à l’écran, juste le combat final contre DIO en pleine ville du Caire est une des séquences les plus spectaculaires de l’animation japonaise et là je parle sérieusement.

Mais bon toi ce genre de considérations techniques ça te passe au-dessus hein ? Tu veux juste savoir si c’est bien hein ? Alors oui c’est sûr que adapter quinze tomes en treize épisodes c’est un peu chaud de la bite, mais en même temps le scénario de JoJo c’est pas Game of Thrones quoi. Les mecs y avancent, y se font attaquer par un Stand, ils le butent et ils passent au suivant. Du coup les OAV y coupent dans tout ce qui est pas intéressant pour se concentrer sur les parties sympas, pas comme la série récente. Parfois court et intense c’est mieux que long et chiant, demande à ta copine tu verras.

Donc pour JoJo on est bon ou bien ? Moi je dis niveau OAV d’action tu trouveras pas mieux sur le marché, non seulement c’est culte mais c’est un vrai putain de morceau d’animation japonaise comme on en fera plus jamais. Les fans du manga y aiment pas trop parce que ça coupe trop dans le scénario, mais entre nous c’est mieux comme ça. Et puis de toute façon si tu veux la version complète tu peux toujours aller lire les mangas ou regarder la série récente, de toute façon qu’est-ce que j’en ai à battre ? Allez bsartek cousin, passe le bonjour à la famille et tout.