Kageki Shoujo est une de ces petites séries qui ne paie pas de mine mais que j’ai suffisamment aimé pour avoir envie d’en parler.
Une première chose à clarifier est le sujet de cette adaptation de manga. Bien que son titre signifie ‘filles d’opéra’, c’est surtout plus simplement un anime sur la Revue Takarazuka, même si le nom officiel n’est jamais mentionné.
Je pensais surtout parler de cette institution culturelle japonaise dans mon texte sur Starlight Revue mais simplement dit, Takarazuka Revue est une troupe théâtrale, et musicale, exclusivement féminine avec un fonctionnement très strict et codé. Un peu comme une troupe d’idoles mais pas vraiment. Vous avez déjà peut être vu quelque vidéo youtube sur leur mise en scène d’Utena, LoGH, Phoenix Wright, ou d’autres oeuvres plus classiques.
Au-delà de cette base, l’histoire reste une fiction mais les caractéristiques de cette institution sont relativement transparents ou succinctement expliquées, et l’auteur maîtrise clairement son sujet. C’est bien heureux car ces éléments vont constituer un canevas solide, animé par des nouvelles recrues qui commencent leur première année dans l’école dédiée à cette carrière.
Le principal contenu de l’anime est le drama et Kageki Shoujo s’en sort bien, notamment car il n’est pas timoré quand il s’agit de dépeindre les difficultés du curriculum. Le passé des principaux personnages est aussi régulièrement visité et donne de très bons épisodes, même si celui de Narata est (intentionnellement) bien malaisant.
En parlant de Narata, je suis resté fort dubitatif sur cette héroïne principale en début de série mais son approfondissement m’a bien convaincu (bon, elle ne fait qu’échanger une obsession pour une autre mais soit). De manière générale, le casting principal de l’anime m’a plu de plus en plus au fur et à mesure de la progression de la série. Parmi les personnages principaux, la seconde protagoniste, Watanabe, possède une brillance de plus en plus éblouissante, convaincante, malgré une personnalité genki standard, ce grâce à une présence et une stature imposantes, qui s’enchevêtrent élégamment à l’histoire.
Parmi les autres qualités de Kageki, on notera une esthétique réussie, une animation correcte et un rythme presque sans faute. Presque car un soucis avec cet anime est l’agencement fort compact des événements, quelques ellipses et résolutions à la hâte, voire incomplètes. J’aurais apprécié que Kageki Shoujo s’appesantisse un peu à certains moments.
Au final, Kageki Shoujo m’a paru être une série qui complémente plutôt bien Starlight Revue grâce à une approche plus réaliste du sujet. Le plus gros problème de la série est ses 13 épisodes, qui n’ont fait qu’effleurer la surface du contenu. Cependant, le fait que j’en redemande est aussi un bon signe de mon appréciation, et j’espère bien que Kageki Shoujo reviendra pour une deuxième saison.