Voilà un anime que j'avais dans ma wishlist depuis quelques temps déjà, mais pour lequel je n'avais trouvé le courage de me lancer, à cause du nombre important d'épisodes et également du studio chargé de la production (Gonzo). Cette lacune est désormais réparée et j'avoue que mes seuls regrets après coup sont d'avoir mis aussi longtemps avant de me décider et que la série soit finie vraisemblablement sans aucune suite de prévue (hormis quelques OAVs).
Mais n'allons pas trop vite et commençons par le commencement, à savoir le scénario. Celui-ci narre au fil des épisodes la découverte du monde du spectacle et de la scène par l'héroïne. Bien entendu, une telle expérience n’est pas sans difficultés et les différents personnages s’ils doivent souvent s’imposer par rapport à leurs rivaux sont principalement amenés à remettre en cause leur propre jugement et à se dépasser eux-même pour réaliser les figures les plus difficiles et faire leurs preuves face à leurs aînés. La série se décompose ainsi en plusieurs arcs qui vont de 2 à 10 épisodes où systématiquement, on redécouvre un nouvel élément propre à la scène, une nouvelle difficulté à laquelle on n’avait pas forcément songé.
Malgré le caractère assez naïf de l’héroïne (« tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »), la série met régulièrement l’accent sur la violence et la brutalité de la face cachée de la scène, où il faut savoir écraser et briser sans pitié ses adversaires pour espérer réaliser son rêve et avoir une chance (même infime) d’être sur scène. Cependant au-delà de cette image peu reluisante, on retrouve quand même essentiellement un humour des plus plaisants, basé aussi bien sur le caractère des différents persos (merci à Fool pour son côté pervers, Anna pour ses blagues foireuses) que le comique de situation et de répétition (Ken et ses innombrables râteaux…). En milieu de série, cet humour disparaît cependant pour laisser place à une ambiance plus lourde et sérieuse, et ne réapparaît que sur les derniers épisodes, comme pour faire la démonstration de l’évolution de l’état d’esprit de l’héroïne et de ses camarades : d’abord l’enthousiasme et la curiosité du débutant, puis la désillusion quant au rêve initial qu’on avait, avant de finalement goûter à la joie de la réussite et de la gloire.
Heureusement, la jeune Sora n’est pas la seule à laquelle on s’intéresse et les multiples personnages secondaires sont suffisamment développés pour qu’on s’attache à eux. De part leurs différentes orientations professionnelles (partant d’une base d’acrobate ou cherchant au contraire à rejoindre celle-ci), on varie ainsi les plaisirs et l’on découvre d’autres facettes du monde du cirque comme la mise en scène (chorégraphie et décors) ou la gestion en direct du spectacle… Même si certains ne font qu’une furtive apparition, chacun aura son importance à un moment clé de l’histoire, pour guider un ou plusieurs protagonistes dans ses projets.
Dans sa mise en scène et sa réalisation, KS fait parfois penser à un véritable shonen, avec une héroïne assez grande gueule et optimiste, sur qui personne n’aurait envie de parier un yen, mais qui cache en elle un talent des plus impressionnants et semble de plus guidée par une force mystérieuse qui rejaillit sur ses camarades. On trouve aussi quelques séquences de flash-back ici et là (mais parfaitement dosés, on n’atteint pas les extrêmes d’un Naruto ou Bleach), et bien entendu les incontournables entraînements spéciaux visant à réaliser un mouvement particulier que presque personne ne peut réussir… La seule différence est finalement qu’il s’agit ici d’acrobatie et de trapèze et qu’à la place de combats, se sont des représentations de cirque auxquelles on assiste.
Parlons justement des représentations et performances acrobatiques des différents personnages : le moins qu’on puisse dire, c’est qu’un véritable effort a été fait pour happer le spectateur dans ces séquences et donner l’impression d’un spectacle vivant. Ainsi d’un show à l’autre, on montait crescendo dans l’importance, la difficulté et la complexité des figures réalisées, et ce jusqu’à l’apothéose finale…qui n’a malheureusement pas eu lieu. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, bien que le dernier épisode mette en scène le spectacle le plus important pour l’héroïne et ses camarades, puisque c’est celui où chacune a enfin trouvé sa voie et est enfin prête à prendre son avenir entre ses main sans aucune aide extérieur ; j’avoue n’avoir pas été convaincu par la mise en scène qui pour une fois me semblait un peu brouillonne et bâclé. Même si ce n’est qu’un seul épisode sur une cinquantaine, cet état de fait reste quand même impardonnable quand on connaît l’importance d’une dernière impression lors d’un visionnage (qui pourrait presque à elle seule décider de la note donnée à un anime) et au vu de ce qui avait été fait avant.
Pour continuer dans les défauts, je note également une palette de couleurs un peu trop « sucrées » à mon goûts (façon Walt Disney), une héroïne qui bien que réussie n’en demeure pas moins énervante (limite à baffer juste histoire de lui remettre les idées en place) avec son attitude à la Amélie Poulain (naïve et « tout le monde il est bon tout le monde il est gentil »).
En revanche, alors qu’il s’agit d’une production signée Gonzo, avec une majorité de personnages féminins, je n’ai vu aucune séquence de fan service et les demoiselles sont parfaitement proportionnées (pas de miss gros bonnet ni d’allumeuse dans le casting), n’en déplaise à ce petit vicieux de Fool. Comme quoi, tout reste possible...
En conclusion il s’agit d’un énorme coup de cœur qu’il aurait été dommage de manquer. Bien entendu, ça traîne légèrement sur la fin, mais hormis le final un peu décevant, je n’ai pas vraiment de commentaire négatif qui me vienne à l’esprit.
Mon seul regret est qu’après avoir suivi les débuts de Sora, aucune suite n’ait été produite pour montrer son évolution en temps qu’artiste confirmée (et celle de ses jeunes collègues), ainsi que son évolution sur le plan sentimental (allez Ken, on est tous avec toi !!! XD).