"Ouah la vache c'était trop bon!" Non je ne parle pas de ... enfin je veux dire ... Allez, pour me faire pardonner, je vais vous présenter le véritable titre de ce cinquième Kara no Kyoukai, j'ai nommé : La Vis des Paradoxes! Et non la spirale. Car sur une vis, les lignes se rejoignent peu à peu alors que dans une spirale en général, ce sont des parallèles dans l'espace courbe!
Mais je m'égare un petit peu et je suppose que vous n'avez rien compris, mais ça ne va pas tarder à se clarifier.
Si je suis si confus, c'est parce que cet opus nous offre de véritables spectacles visuels. Dans les précedents, il y avait la même qualité graphique, le même soin pour les décors et malheureusement, les mêmes visages. Je n'accroche pas beaucoup à ces visages, même si je m'y suis maintenant habitué. Ce sont surtout les yeux qui me dérangent en fait, ils sont berk. Un autre petit point noir, ce sont les couleurs souvent bien trop fades à mon goût, ce qui fait perdre de la profondeur au rendu. Sinon c'est très beau, surtout les combats.
On en distingue trois sortes : physiques, magiques et physico-magic(al girl). Je dois dire que j'ai été charmé par ces combats très esthétiques, fluides et controlés. Shiki mène la danse dans les affrontements aux couteaux, surtout un qui dure presque une bonne minute où on a véritablement l'impression qu'elle voit les lignes de mort, là où il faut couper pour que ça fasse mal! C'est également la première vraie intervention de Tohko, en tant que mage et le rendu est superbe, au point de vue magique. Je dirai même plus, c'est le premier opus où la magie prend un sens très concret. Pour la troisième catégorie, là aussi Shiki remporte la palme. Souvent, quand magie et combat sont mêlés, ça donne un brouhaha rarement compréhensible. Pas ici, ce ne sont que des touches de couleurs vives, des éclairs fugaces qui rendent le corps à corps plus exaltant (ce ne sont pas des jouets pour adulte!). Une véritable symphonie visuelle.
Et bien rythmée en plus! La musique n'est pas vraiment l'élément le plus mis en avant et l'une d'elle est systématique lorsqu'il s'agit de se taper sur la binette. Mais ils ont du comprendre qu'elle faisait mouche et les yeux brillent d'admiration. Résultat garanti!
Je vais maintenant expliquer mon délire introductif. Le déroulement scénaristique de cet opus est très très particulier. Si bien qu'on n'y comprend rien du tout au début. Plusieurs scèns sont répétées (et ce, plusieurs fois) et parfois un peu mises dans tous les sens chronologiques. Evidemment, c'est la panique, la déroute, on se demande qui s'est amusé avec la bande, des ciseaux et de la colle pour nous jouer une farce. Il faut dire que ça commence un peu par la fin pour revenir au dmilieu, encore la fin, le début, milieu, milieu encore, revoilà la fin avec le début. C'est le bazar quoi. Mais ceci parce que les lignes sont trop éloignées les unes des autres, qu'on ne peut pas toutes les voir en même temps. Ce n'est que lorsqu'elle se rapprochent les unes des autres, au bout de la vis, que l'on peut enfin apprécier l'ensemble, qu'on comprend toutes les scènes. Car il n'y a plus d'ombre à la fin, plus du tout. L'intrigue est lenée à la baguette, sans sursauts. C'est orgasmique!
Je vais aller un peu plus profond (la vache, j'arrête pas aujourd'hui...). Une phrase m'a traversé la tête, lorsque Tomoe tend la main vers une poignée de porte (et je ne dirai pas laquelle, surtout qu'il y en a plein). Je me suis dit : "Regarde bien Krokko, c'est important." Ce que je cherche à vous dire, c'est que l'on sent, comme une prémonition, quand l'histoire va prendre une autre tournure. On sent que quelque chose se trame là en-dessous, comme des vers grouillant sous la peau d'un cadavre (cette métaphore n'est pas choisie au hasard, cet opus est le plus morbide de tous). C'est dire à quel point l'intrigue est menée d'une main de maître. Et c'était la première fois que je ressentais cela, je ne pense pas avoir déjà pensé de cette façon en regardant un animé (et j'en ai vu!).
Petit bonus au sujet des méchants. L'un d'eux, censé être le méchant de second plan, m'a véritablement impressioné. Il était fou. Vraiment fou. Pas une folie manga-type, enfin pas tout à fait. Une vraie de vraie folie. Sans doute le personnage le plus rayonnant (et le moins présent) de cet opus. L'autre n'avait pas vraiment de charisme, sans doute parce que je n'aime pas son doubleur. Mais c'était un bon méchant, un méchant dont on n'a pas envie de se moquer. Un méchant/pas méchant. Disons un vilain qui fait fausse route.
En fin de compte, je vous donnerais le conseil suivant avant de vous mettre le DVD dans les main : "Accroche-toi boya, ça tourne dans tous les sens et en plus ça dégouline. Comme si tu t'enfonçais une vis dans une main en la faisant tourner." Je sais, c'est pas propre. Mais cet opus est dérangeant, tournoyant, sensitif et délicieusement sanglant.