Karas c’est avant tout une introduction qui vous en fout plein la vue. Des flashes, des épées lumineuses qui s’entrechoquent brutalement, des armures qui volent au ras des buildings, le tout à une vitesse vertigineuse. Et attention, c’est très bien réalisé, la 3D est nickelle le tout d’un réalisme (tant que faire ce peut bien entendu, vu le thème) saisissant. Bref 5 min de plaisir intense le tout accompagné d’un générique façon film hollywoodien.
Mais Karas c’est aussi 6 OAV. Soyons honnête c’est sans doute ce qui coince dans cette série. En effet le tout n’est pas d’en mettre plein la vue, mais il faut en parallèle savoir accompagner les prouesses techniques d’animation avec un scenario qui non pas tienne la route, mais fasse plus. Car l’histoire tient la route, et est loin d’être ridicule. Mais ça reste bien peu satisfaisant quant au thème déployé. C’est sans doute ce qui est le plus rageant : quel potentiel non exploité !
En effet, si les 3 premiers OAV déroulent le tapis du scenario en introduisant tour à tour chacun des protagonistes, les 3 suivants sont plus axés sur l’action, le tout à grand renfort de scènes plus ou moins spectaculaire.
Alors si la première partie est intrigante, les liens entre les divers protagonistes assez bien tissés, elle n’en demeure pas conventionnaliste de par son déroulement. Le héros bien que charismatique, reste trop ténébreux pour qu’on s’y intéresse totalement, et le coté science fiction est un peu trop poussé (comment aucun habitant de cette ville ne se rend compte de rien, si ce n’est un pauvre inspecteur de police) pour être totalement crédible. Néanmoins pris au premier degré c’est très distrayant.
Là où le bas blesse, c’est que la seconde partie ne semble vouloir se focaliser uniquement sur l’action. Et là le scenario montre clairement ses faiblesse, car outre la spécificité de certains combats dont je traiterais plus part, on tourne rapidement au film hollywoodien pour le coup de bas étage avec un développement et un final assez navrant par rapport à ce qui aurait pu être fait. Mais là encore ou je mettrais un bémol, c’est finalement qu’il ne s’agit que d’une série animée assez classique dans sa trame et dont le seul défaut est de ne pas être en totale cohérence avec la technologie graphique déployée. Quoique….quoique…
…On l’a dit, la première scène est remarquable, tant technologiquement, que dans la mise en scène. La 3D ici est parfaitement maitrisée, ce qui est loin d’être si évident lorsque l’on en voit le résultat dans d’autre production. Toutefois, il est indispensable de soulignée l’inégalité de la qualité de cette 3D. Comme si finalement, les ¾ du budget de la production était passé dans cette première scène. Car certains combats sont absolument ridicule, et ceci lié au design et à la mauvaise intégration 3D pour le coup des méchantes bébêtes mi-hommes mi-méchantes bebetes (me souvient plus exactement ce qu’elles sont, si ce n’est des robots très moche). Le contraste est par ailleurs saisissant car dans ces même scènes de luttes, le Karas lui est super bien traité, augmentant pour le coup la laideurs des robots.
Finalement, ce qui sauve Karas de la dégringolade, c’est un véritable talent du metteur en scène, lequel parvient même à rendre intéressante la plupart des scènes d’actions. Ainsi l’on regarde sympathiquement cette série, et l’on parvient aisément au final.
Karas était une production bourrée de promesse, mais c’est sans doute ce qui la dessert le plus.