Kimi no Iru Machi, une valse des sentiments.
Les sentiments s'entrecroisent, l'amour et l'amitié s'affrontent. Kimi no Iru Machi, c'est un mélange de tout ce que j'aimerais voir dans un anime sentimental : absence de stéréotypes, sentiments bien évalués, chara-design franchement beau, réfléxion et OST. Mais j'y reviendrai point par point.
D'abord, Kimi no Iru Machi, c'est quoi ? C'est l'histoire de Kirishima Haruto, un campagnard qui a vu débarquer chez lui Eba Yuzuki, une citadine, il y a de cela quelques temps. Il s'est alors passé pas mal de choses, puis Eba est repartie. Haruto la suit à Tokyo, se fait de nouvelles connaissances, et essaye de reprendre le contact avec celle qu'il aime.
Je pense qu'on pourrait résumer le point de départ comme ça. Mais au fait, quel point de départ ? Parce que la narration se plaît à faire pas mal de flashbacks, qui ne datent pas tout le temps de la même époque, et ça c'est interressant : on apprend ce qu'on devrait déjà savoir, mais de façon à ce qu'il y ait toujours du bonus au final, toujours une explication. Aucun flashback n'est purement inutile, ça change.
Comme dit plus haut, les stéréotypes, ici, on connait pas vraiment. Vous voulez l'amie d'enfance amoureuse ? Vous voulez la riche blondinette aux gros lolos ? Vous les aurez pas.
Le personnage principal, Haruto : il vient de la campagne, il a un bon accent d'Hiroshima, et il a poursuivi désespérement sa bien-aimée jusqu'à Tokyo. Il devient vite ami avec Kazama et Asuka, qui vont l'aider à retrouver Eba. Du moins, jusqu'à un certain point, où Haruto doit analyser ses sentiments, faire des choix, et finalement essayer de lier amour et amitié. On a un personnage qui calcule ce qu'il se passe quand il faut, qui réfléchit à ses actes et qui peut se retrouver torturé comme n'importe lequel d'entre nous. Il ne déborde pas de charisme, et pourtant, des personnages aussi réels, j'aimerais en retrouver plus dans le monde de la japanimation.
Eba, celle pour qui je pourrai presque lâcher ma petite amie si elle était en 3D : honnêtement, adulte, c'est une des plus belles femmes qu'il m'ait été donné de voir dans un anime. M'enfin on s'attarde pas sur l'apparence, des fois c'est trompeur. Elle est venue plusieurs fois rendre visite à Haruto quand elle était plus jeune, dont la dernière où beaucoup de choses se sont passées, et ils sont sortis ensemble. De retour à Tokyo, les deux amoureux maintiennent le contact à distance, mais Eba décide de quitter Haruto par message : elle voit quelqu'un d'autre. C'est à cause de ça qu'elle voit son ex la retrouver dans la capitale, pour s'asssurer de ses sentiments. Le problème, c'est qu'ici, que ce soit avec l'ex où l'actuel petit ami, elle est perdue dans ses sentiments...
Comme Haruto, elle est capable de calculer ce qu'il se passe autour d'elle. Elle est innocente sans être naïve, essayant de faire plaisir à tout le monde en étant consciente des répercussions de ses actes sur les autres comme sur elle. J'ai juste adoré.
Kazama, le meilleur pote : le cruel dilemme de la série. Eh ouais, c'est le meilleur pote de Haruto. En quelques semaines, ils se sont tout dit, ils ont rit ensemble, ils se sont supportés, ils ont fait une promesse. Mais le problème, c'est sa petite amie. Il en est fier, il l'aime. Mais c'est aussi l'ex de Haruto. Entre son amour, son amitié et sa vie, il décide de choisir un peu de tout. Tel un sage, il concourt avec le sourire avec son meilleur ami pour garder le coeur de sa copine. Il veut garder et l'une et l'autre, passer plus de temps avec eux.
Le personnage n'est pas hyper développé, mais au final, c'est mieux comme ça : il représente en quelques sorte le meilleur ami idéal, posé et attentionné avec ceux qui comptent pour lui. Oui, il m'a ému.
Asuka, la voisine qui ne trouve rien de mieux comme présentation que de vous frapper avec une batte de baseball : elle est mignonne, sportive et pleine de bons sentiments. Le coeur rempli d'amour, elle ne demande qu'à vous croire et vous pardonner lorsque vous faites une bêtise. "Petite ami idéale", c'est même comme ça qu'elle est définie par Haruto. Et pourtant, elle doit faire face à la jalousie, à un amour qui n'est peut-être pas réciproque en son fond. Compréhensive, humaine, c'est le reflet de la souffrance, celle qui est délaissée par son petit ami pour une autre. Elle veut bien faire, elle aime, elle veut pardonner, elle pleure. Profonde sans être développée, je n'ai pu qu'y adhérer.
Les personnages secondaires ne sont pas développés pour rien dans Kimi no Iru Machi, donc dans ce cas ils ne sont pas développé du tout. Leurs apparitions servent toujours à quelque chose vis-à-vis du triangle principal, et je pense surtout à Rin : on ne sait pas grand-chose sur elle et ses intentions, mais accepter ses actes n'est pas difficile.
Une dernière fois, ils sont tous humains. Les sentiments sont au centre de l'anime, mais ils n'y seront jamais en trop : on a toujours sa dose épisodienne de sentiments sans tomber dans l'excès. Les personnages doivent faire la part de leurs sentiments les uns envers les autres : amour ou amitié, aucun lien n'est épargné. Et en parlant d'amour, ici, les couples s'assument pleinement. "Oui, on sort ensemble. Oui, on s'embrasse. Oui, c'est possible qu'on aille plus loin qu'un simple baiser". En revanche, parler d'ecchi serait insulter Kimi no Iru Machi, en plus d'être faux : tout en subtilité, comme la valse des sentiments, on ne tombe pas dans l'excès qui en rebuterait beaucoup.
Sinon, quand vous regardez des animes, vous avez l'habitude de croiser des protagonistes dont le niveau de réflexion est supérieur à celui d'un gamin de 3 ans ? Si c'est le cas, vous aurez comme moi une agréable surprise. On s'en rend peut-être pas compte comme ça, mais avoir dans ses rangs des personnages qui sont capables de réfléchir, calculer et agir selon leur environnement, c'est un énorme avantage pour un anime. Parce que ça fait du bien de voir des sentiments qui évoluent selon une logique, qui s'enchaînent, qui se rencontrent, tout ça parce que quelqu'un a eu la bonne idée d'y songer et a fait le ménage dans sa tête. Qui n'en a pas marre de ces animes où le personnage pricipal met 12, voire 24 épisodes, aux côtés de celle avec qui il sort à la fin, sans y toucher pendant 23 épisodes parce que Monsieur ne savait pas quoi faire parce qu'il avait pas remarqué les sentiments de sa copine ? Kimi no Iru Machi, merci pour ce côté plaisant de ton adaptation animée.
Niveau visuel, je n'ai rien du tout à reprocher à la série. J'ai même plutôt des éloges à leur faire : les personnages sont beaux, surtout les deux filles (même si je préfère largement Ebahahahahahahahah), les décors sont tout à fait charmants en étant détaillés sans trop l'être, on trouve le juste milieu pour que le spectateur préfère tout de même suivre les personnages plutôt que le décors. On sent également que l'anime a été fait avec passion : les petites planches qui font quelques apparitions par-ci par-là dans les épisodes sont splendides, et ça rend vraiment bien.
La musique. La musique. Deux fois, parce qu'elle est magique. N'osez pas me dire le contraire, j'écris cette critique avec Dear Friend en fond. Vous savez, le deuxième ending ? Bah celui qui me dit que c'est pas beau, je sais pas ce que je lui fait mais il regrettera ses paroles. Les musiques accompagnent à merveille les personnages, les endings clôturent de façon magnifique les épisodes de la série, tout ils clôturent ici le développement de ma critique, déjà bien trop longue.
Cette critique n'est en aucun cas l'avis de quelqu'un qui a la connaissance parfaite de son sujet, juste celui d'un Bisounours qui est tombé sous le charme d'un anime, et qui veut écrire dessus pour se replonger quelques temps dans le monde de Kimi no Iru Machi.
Kimi no Iru Machi, c'est rempli de sentiments bons et réels, on ne tombe jamais dans l'excès. Au final, il se passe quand même pas mal de choses pour une série sensée tourner autour des liens entre ses personnages, et ce n'est pas pour nous déplaire. Kimi no Iru Machi, je suis tombé amoureux de toi, tombé en manque de mots pour te décrire.
J'aime et je prends du recul.