Critique de l'anime Kimi no Iru Machi

» par Kanapeach le
09 Janvier 2014
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Kimi Iru no Machi, nom de code KIM, est typiquement le genre de série que l’on regardera sans en attendre grand-chose et dont on ressort en se disant qu’on a bien fait de rien espérer. Visionnage accéléré d’une production rapidement oubliée, m’en voilà parti la critiquer.

Si je devais me soustraire au jeu facile et déplacé de la comparaison, je dirais que notre KIM s’apparente plus à un Rumbling Hearts-like saupoudré d’une couche True Tears histoire de bien garnir cette composition mélodramatique aux accents théâtraux. Entre larmes, peines, déchirements et sourires faussés, KIM tente tant bien que mal d’offrir une expérience originale en abordant la relation entre maladie et amour. Le projet est ambitieux, il n’en demeure pas moins mal traité.

Le tout commençait typiquement comme je l’apprécie rarement : épisode introductif normal suivi de l’irrémédiable flash-back inséré à la truelle façon maçon du cœur. L’histoire reprend et au cas où le spectateur simplet du fond n’aurait pas saisi la situation ou les sens-entendus de-ci de-là, nouveau flash-back. Cette fois-ci c’est bon, la narration étant plombée on peut entrer dans le vif du sujet. KIM nous narre donc les aventures amoureuses d’un jeune lycéen qui ne saisit pas le sens du mot « larguer » et décide de se taper quelques centaines de kilomètres et de déménager par la même occasion pour suivre l’élue de son cœur, un brin pervers mais c’est japonais donc on admettra. Quelques phrases touchantes et un repas plus tard, notre bon ami s’est trouvé des camarades-amis-pour-la-vie, voire même amie-pour-la-vie-sauf-s’il-veut-coucher-avec-moi. Le personnage principal rencontre la sœur jetable de l’élue, s’en suivent quelques péripéties, des révélations façon Rumbling Hearts donc, beaucoup de larmes et une conclusion que l’on voyait venir depuis les 20 premières secondes du premier épisode.

J’étais moyennement convaincu. Pourtant ce n’est pas le chara-design sympathoche (mais tellement en-dessous du manga), le doublage somnolent (avec tentative de mise en exergue des différents accents japonais mais mon oreille française n’a pas su faire la différence), la mise en scène théâtralisée au possible, les musiques passe-partout, l’animation inexistante ou les génériques jamais écoutés entièrement qui me font dire ça.

Le problème réside plutôt dans le fait que mon intérêt n’a été piqué qu’une seule fois en l’espace de 12 épisodes qui paraissent particulièrement longs quand on a cette désagréable impression d’avoir déjà vu les scènes qui s’enchaînent des dizaines et des dizaines de fois dans des romances lambda. Les deux mâles en puissance se battant pour un bout de via… Pour une fille, disant chacun qu’elle leur appartient sans se soucier un instant du désir éventuel de ce pauvre sacrifice placé de force sur l’autel chimérique de l’amour. Un peu de réalisme que diable, je veux bien comprendre que la société japonaise n’a pas la même conception de la femme mais il y a des limites. Et voilà qu’entre deux « Anooooo » notre sacrifice vaginal refoule ses sentiments et se referme complètement, abandonnant par la même occasion toute once de charisme et de capital sympathie dont elle bénéficiait via 3 pauvres flash-backs. Au milieu de tout ça vient se caler un petit carré amoureux (ou pentagone, je ne suis pas certain des sentiments de l’un des protagonistes) et on atteint le summum de la banalité. Ainsi dans ce joyeux pot-pourri d’idées gangrénant la production massive de romances actuelles on rencontre une maladie et une moitié d’épisode 7 rudement bien fichue laissant penser que l’histoire allait sortir de son carcan doré de stéréotypes. Mais non, on retombe inlassablement sur le déchirement intérieur d’un héros incapable de se décider et dont il devient impossible de s’identifier, la faute à des décisions bien souvent à côté de la plaque desservies par des dialogues bateaux (« - Il fait beau n’est-ce pas ? - Oui. - … - Anoooo. ») .

Avec un plot de base pas bien entraînant, des registres romantiques et mélodramatiques mal amenés et mal traités, des personnages à coller contre un mur et de multiples autres défauts venant gâcher une expérience animée qui partait avec quelques atouts, KIM ne s’apparente décidément pas à une production que je retiendrai. Heureusement l’ai-je ajouté à mon animethèque avant de mieux l’enterrer dans les méandres d’une mémoire surchargée.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Kanapeach, inscrit depuis le 10/08/2011.
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