La décroissance heureuse

Je me suis intéressé à ces OAVs car elles sont censées être des précurseur du genre Iyashikei.
Ce sont deux paires d'OAVs adaptant quelques passage du Manga Escale à Yokohama de Ashinano Hitoshi : deux OAVs produites en 1998 Yokohama Kaidashi Kikô et leur suite Quiet Country Cafe produite en 2002 où j'écris cette critique. J'en profiterai donc pour parler de ces quatre OAVs ensembles.
Pour en revenir à l'Iyashikei, c'est un sous-genre du tranche de vie qui est associée à certaines œuvres où l'on suit la vie tranquille de personnages dans un monde assez calme et reposant, sans conflit majeur et où la nature a souvent une place importante. Il se caractérise par l'effet de "guérison", d'où provient son nom japonais, obtenu sur le lecteur du manga ou le spectateur de l'anime. Dans les exemples connus, il y a Aria ou Natsume Yujinchô mais également les animes tranche de vie un peu plus orienté vers le moe comme Yuru Camp.

N'ayant pas encore lu le manga, ma critique sera surement à côté de la plaque mais ce n'est pas grave, vous êtes prévenus. Ces OAVs nous présentent le personnage d'Alpha, un robot aux cheveux verts, qui tient un café dans un lieu isolé près de Yokohama qui n'est plus qu'une petite ville. Elle attend le retour du propriétaire dans ce café qui n'a pas souvent de clients dans un monde où la nature semble reprendre ses droits et où l'humanité semble en train de disparaître. Les villes du passé semblent être recouverte par la montée des eaux et tout le monde semble mener une vie paisible (humains comme robots).
Les OAVs s'adressent clairement aux lecteurs du manga car elles ne chercheront pas expliquer quoi que soit au niveau de la situation environnante et se focaliseront sur la vie d'Alpha. Leur principale qualité est au niveau artistique, entre les décors magnifiques mélangeant nature et constructions en ruines, on se retrouve rapidement plongé dans cet univers visuel. La première série d'OAVs était plus pauvre mais utilise un style aquarelle qui rendait bien, les OAVs suivantes ont encore plus de travail au niveau des décors et de leur variété, voyage oblige. Cependant, le côté naturel est assez fantasmé (il n'y a pas que l'herbe qui pousse), et je pense que la zone d'exclusion de Fukushima sera beaucoup plus représentative en terme de visuel pour la nature qui reprends ses droits que ce nous propose l'auteur.
En terme d'histoire, il n'y a donc pas grand chose à attendre sur un format aussi court mais, de mon point de vue, le fait que les robots se baladent avec des armes sans qu'on en connaisse la raison apporte un côté menaçant qui est assez dérangeant, et fait anticiper des évènements qui n'auront pas lieu dans les OAVs.
De même, la gestion de la bande son dans la première série d'OAVs (pas de musique, ni de dialogue, ni de bruitage si ce n'est le vent) donne l'impression d'un monde mort qui est plus que troublant : c'était peut-être le but recherché en terme d'ambiance mais pour un Iyashikei, c'est un échec. C'est extrêmement stressant de voir les visuels d'un été japonais et de ne pas retrouver le bruitage le plus éculé de l'animation japonaise en fond : les cigales. Cet aspect est complètement corrigé dans la seconde série d'OAVs avec une bonne utilisation de la musique et un style qui, à mon avis, a du influencer Aria.

Pour conclure, je conseillerais plutôt d'aller voir du Aria pour le public intéressé par l'Iyashikei, et de lire le manga avant (ce que j'aurais dû faire) s'ils veulent apprécier ces OAVs, car en l'état c'est du 5/10 pour la première série d'OAVs et ça atteint laborieusement le 7/10 pour la seconde.