LA REVANCHE D'UNE BLONDE VI! COMING SOON TO THEATERS...

La comédie Shojo c'est le nec plus ultra de la Japanimation en ce moment (avec les comédies fantaisistes fourre-tout)! On fait d'une pierre deux coups, on ratisse large, et on dose façon cocktail, en fonction du cahier des charges. (L'anime est littéralement classé dans vengeance partout parce qu'on nous dit qu'il veut se venger... Si on nous avait dit que le type voulait se polir le phallus on l'aurait classé dans masturbatoire?)Blague à part.

Masamune-kun no Revenge ( soyons familier je vais l'appeler Masamune) ou la revanche d'une blonde avait un speech de départ aguicheur pour le chaland même si pour ce type de productions je n'attendais strictement rien! Ou peut-être un petit peu, vu l'éternel naïf que je suis et qui persiste à croire que le Shojo renaitra un jour de ses cendres comme le phoenix. (Maitre Ai Yazawa, vous nous manquer, revenez vite.)
La Revanche d'Une Blonde donc, a opté pour un démarrage anecdotique mais efficace. Au bout de 10 minutes on a pu se faire une idée et l'esquisse est relativement plaisante. Malheureusement le divertissement (car oui il faut savoir ce qu'on regarde) n'est au final, pas capable d'assumer une trame trop dynamique, ou plutôt c'est comme si les mecs n'avaient pas prévu de dépasser l'épisode 3 ou 4! Il en résulte de nombreux moments de battements ou l'on regarde ses mails en même temps.
Qu'est-ce qui a foiré? Probablement une ligne scénaristique trop intense qu'il aurait fallu gérer avec plus de soin, ce qui dans le cas d'un format de 12 épisodes au vu du genre, ne relève pas de l'impossible. L'ombre massive et nauséabonde de Nisekoi vient planer au-dessus de notre drame amoureux annonçant maintes promesses qui ne seront pas tenues. Moi il ne faut pas me faire miroiter une x-box si en fait il n'y a que l'emballage vide à l'arrivée, parce que je le prendrais mal.

Bon c'est vrai il ne faut pas être trop exigeant vis-à-vis de Masamune qui remplit son office malgré tout, sans rien demander à personne. Son studio Silver Link semble d'ailleurs s'être spécialisé sur le créneau amour/humour/copié/collé. Ma déception vient du fait qu'au vu du scénario, j'attendais ici un Death Note version Shojo! Cette ligne directrice aurait pu créer une véritable tension propre à nous rendre complice de cet affrontement. En plus de stimuler notre niaiserie pour notre bon plaisir lors de dialogues bien sentis. (Forcement si dès le départ tu n'es pas fan du style cucul la praline, tu as lu tout ça pour rien). L'idée est là, l'anime fonctionne avec les étapes et rebondissements que l'on connaît , c'est gentil, c'est mignon, mais ça manque cruellement d'audace.
Parler des personnages paraît presque secondaire puisque Masamune a pris une offre de gros à son fournisseur, garantissant l'arrivage de personnages typiques du genre! De la tête-en-l'air guillerette à la gamine bipolaire plate comme une planche. On tolère toutefois notre héroïne Tsundere de-la mort-qui-tue car son profil colle à fond avec l'intrigue, au sein de laquelle il trouve naturellement sa place. Par contre l'écriture du personnage masculin est le deuxième défaut majeur, au final inextricablement lié au premier, la redondance... Notre jeune élu est un pur stéréotype dans sa catégorie tout comme Jason Statham l'est dans la sienne. Dans notre malheur, la Japanimation affectionne ce type de produit, tout comme on a de l'affection pour Jason Statham foutant des tatanes à tout va dans ses nanars.

En clair? Le type ne cherche pas à se faire remarquer, il est effacé, en proie au doute h24, sans personnalité, se cherche sans volonté de s'affirmer et aime se prendre à foison dans la toile de ses contradictions. (Ah quel âge difficile où chaque décisions est si lourde à porter!) Ah oui j'avais oublié, vu que ça le travaille il lorgne un peu sur la nuque des filles et quand il arrive à la moitié de l'anime à partager une canette de soda avec "ELLE", il ne peut pas pleinement se réjouir de l'instant car il en perd tous ses moyens... La liste est longue, le type de Toradora, le type d'Amagami SS, le type de Kimikiss pure rouge, le type de Kimi no todoke et beaucoup de types tellement abstraits qu'il y a longtemps que j'ai oublié leurs noms...
Un problème avec les timides moi? Non! Mais forcement quand on voit notre Tsundere de-la-mort-qui-tue débarquer, on sait tout de suite quel sera le refrain pendant tout l'anime. Et faire quelques pompes pendant une minute chaque épisode n'y fera pas grand chose! Attention les femmes de caractère ne sont pas pour me déplaire mais dans le cas présent, c'est comme de taper dans un sac de sable, s'il n'y a pas de répondant ba c'est pas très marrant.
Il faut être honnête cependant, il y a quand même de bons tournants dans Masamune et on ne peut pas hurler à la publicité mensongère. C'est juste que pendant les trois quarts du temps, la série retombe dans une facilité d'écriture qui nous est familière tant au niveau du rythme qu'au niveau des dialogues sans parler des situations clichés. Dommage donc de ne pas chercher à rompre avec la tradition, une tradition qui vous sert la même soupe à un ingrédient prêt, années après années.

La fin est une issue de secours encore plus horrible que le deus ex machina, et reste malgré tout prisée par 90% des productions contemporaines. Oui c'était prévisible, l'anime ne vous prend pas pour un sot en fait c'est mieux que ça! Vous êtes un sot si vous le regardez en toute connaissance de cause, ce que j'ai fait comme un masochiste névrosé qui malgré tout le respect qu'il a pour ce site, vient ensuite vider sa bile sur Anime-Kun. Masamune-kun no Revenge s'avère donc être une margarita : cinq ctl de love, trois ctl d'humour, et deux ctl de fan-service. Pas besoin de carte puisque c'est un cocktail classique, qui fait son effet mais qui a un "goût" de déjà vu, on peut les enchainer sans beaucoup de mal mais au final quand l'heure est venue de passer aux choses sérieuses, là on demande la carte.