Vengeance ou amour? Mais non! Une impasse!

Les vacances d'été sont souvent l'occasion de refaire un tour sur les sorties de l'année passée. Puisqu'il y a du temps à tuer, autant regarder ces animes que je voyais d'un oeil dubitatif. Masamune-kun no Revenge est pile dans le viseur. Le plus souvent, avec les histoires qui se veulent romantiques (et j'ai bien dit "qui se veulent"), je pars souvent d'un sentiment enthousiaste pour finir vite déçu. Je n'ai pas l'habitude de suivre ce genre d'histoires, étant loin de mes fantaisies, j'ai du mal avec ce type d'animes. Or je ne mets jamais de côté un plat sans y avoir goûté. L'odeur et l'aspect peuvent me déplaire mais qu'en est-il du goût? Après tout, j'ai du temps à tuer pour une fois.

Qu'ais-je donc là? Un jeune garçon potelet s'est fait rejeter par une petite fille riche durant son enfance qui l'a surnommé pied de cochon alors que tout deux eurent tant de belles aventures ensemble. Maintenant au lycée, il est beau-gosse et veut se venger de cette fille. Il veut la faire tomber amoureuse de lui pour la rejeter au dernier moment. Hum, ça a l'air intéressant mais pas très sympa. Bon allez, ça sort des gonds habituels. D'habitude, c'est sincère... Quoi, je viens de dire une connerie?!

Toutes sortes d'images me viennent à l'esprit. Quel délice! Cette histoire peut se révéler pleine de rebondissements. Oui, et pourquoi? Et bien, mon petit doigt me dit que le gars va vraiment tomber amoureux de la fille. Rien de plus normal, puisqu'il s'agit d'une comédie romantique. Il hésitera puis succombera, renonçant ainsi à sa vengeance. J'en suis sûr. Et puis, pire encore, une foule de filles vont lui courir après alors que lui il s'en battra les couilles. Il va sûrement devoir faire l'impasse avec elles pour arriver à ses fins. Ha, mais c'est là que son esprit sera tourmenté. Que va-t-il faire? Revenir sur ses principes, succomber à ses sentiments, ou assumer son rôle de vengeur jusqu'au bout? Ça promet une histoire riche en émotions. Ho, ça oui! Pures suppositions, je n'en sais rien encore mais je suis sûr que ça va se passer comme ça. À peu près va! Allez, mon petit gars, fous-toi dans la merde, j'ai hâte de voir ça.

Pitucho se lança alors dans le visionnage et hooo! Mais c'est pas mal du tout. Présenté comme narcissique, le gars joue sur sa popularité, voue un culte à son corps, fait tout avec préméditation. Quel calculateur. Quelle assurance. Quel charmeur. Quel comédien. Quel salop aussi. Bon, peut être pas à ce point ... La fille en face, quelle garce. Elle s'amuse à humilier tous les garçons qui lui font des avances en les baptisant de petits surnoms horribles. Elle se donne une sale réputation et lui va de l'avant pour l'amadouer. Ho, mais c'est qu'il est sûr de lui. Le gars a plusieurs stratégies pour séduire la peste. Mais il est un peu con, faut se le dire. Globalement, c'est le personnage qui s'inspire de mangas shoujos et de magazines pour savoir quoi faire avec la peste. Comme la peste est une forteresse imperméable, il a tendance à se couvrir de ridicule en essayant de se la jouer classe, avec les dents blanches et les cheveux en arrière si vous voyez le genre. Bah, j'aimerais bien m'y voir. N'ayant aucun sentiment pour elle, si ce n'est de la rancoeur, il ose faire ce que d'habitude les héros mettent une plombe à faire. Quoi?! J'ai encore dit une connerie?

Les scènes sont tout de même drôles sans que ça ne casse trois pattes à un canard. Je passe de commentaires sur les réactions des personnages, qui sont stéréotypées comme souvent. Tsun, trap, hyperactive, osée, bref le panel de base est là pour les secondaires. Je ne suis pas dépaysé par les personnages, exception faite de la mère du gars. Ok la imouto, je suis calé mais la mère loli, franchement c'est tombé bien bas. J'ai des frissons à chaque apparition.

Mais ... arrivé à l'épisode 6, ça me gave déjà. J'ai eu ma dose et je ne vois rien pointer à l'horizon. J'en ai marre. J'abandonne? NON! Continue à regarder Pitucho. Je veux voir le protagoniste lui foutre un vent comme jamais bien que je sache déjà que je n'aurais ce plaisir.
Pitucho se met à pleurer... Non! L'histoire n'est pas du tout émouvante. C'est pour ça que Pitucho pleure. Vous vous attendiez à une histoire riche en émotions? C'est faux!
Hooo! Une petite histoire émouvante en plein milieu. Quel étrange retournement de situation, pile au bon moment ... Je crois qu'ils se sont souvenus qu'il fallait faire un gros coup histoire-triste-avec-la-pauvre-malade-moe-tirée-d'on-ne-sait-d'où. Oui, elle est moe pour moi. Je signe!
Puis, ça rame encore. Je suis à la dérive. Quelle heure est-il? 23h? Si tôt? Ça va, demain je me lève à 10h. Bon, allez, on finit ça vite fait hein. Je veux voir la fin de cette histoire. Allez succombe à la peste mon vieux. Vas-y. Ou plaque-la ça sera original pour une fois. Je m'en fous mais fais quelque chose!
Ha, c'est la ligne droite. Les deux derniers épisodes présentent un festival scolaire. Oh non? Encore ce coup là. Combien de fois je l'ai vu déjà? Ok, ils vont boucler ça dans un jolie finish. Oui, la situation à l'eau de rose est là. Ça y est, on y est. Hein?!
Quoi?! Mais qu'est-ce que c'est que cette transition pourrie dans le karaoke?!!!! Vous êtes sérieux?!!! Épisode 12 terminé, la suite dans le manga! Hé?! Sal....!!!!! Tous ces efforts! Pour rien? Pitucho se fracasse la tête sur le clavier.
Rendez-moi mon argent! Comment ça j'ai rien payé? Time is money no? Zut!
Pitucho regarde dépité l'heure. 1h du matin. J'aurais du allumer ma console et jouer à The Last of Us. Bon, au pifomètre : 4/10.

Grande inspiration. Haaaaaaaa. Bien, je vais tenter de mieux construire ma critique.

Que dire, que dire de Masamune-kun no Revenge? Le synopsis est alléchant et m'a attiré tel un aimant mais tout du long, j'avais le sentiment qu'on me menait dans une rue sans issue. La désagréable impression que la série se cherche continuellement une histoire ne m'a jamais quitté. Quand on cherche on trouve soit dit en passant mais pas ici. C'est comme si l'auteur n'avait en tête que l'idée de nous fournir ces petits moments plaisants à regarder, mais sans se projeter vers le devenir de ses choix scénaristiques. À chaque fois que quelque chose d'intriguant arrive, c'est pour relancer la machine qui commence à dérailler. Autrement dit, quand je commence à prendre mon mal en patience, l'histoire m'agite un nouveau chiffon sous le nez pour ne pas que je tombe dans l'ennui. La série joue sur le stimulus. Quand mon hypophyse est autant de fois soumis à l'électrochoc, je n'apprécie pas car comme avec la consommation de stupéfiants, il faut toujours plus et plus fort. Non, je ne me drogue pas...

Le problème ne réside pas dans le manque d'originalité ou l'hyper prévisibilité des ouvertures scénaristiques. Cela n'aurait pas été du tout un problème, puisque l'important dans ce genre d'histoire est de fournir une émotion à chaque fois plus intense qu'on se rapproche de la fin, tandis que l'humour cède du terrain. Le focus se fait bien sur le comment et non pas sur le final. Je cherche une cohérence, une articulation entre tous ces stimulus, pas juste à prendre mon pied devant telle ou telle scène même si certaines sont pas mal. Mais elles retombent lettre morte l'instant suivant. La seconde partie (après l'épisode 6) casse le si peu de dynamisme que la série avait déjà. L'idée est de jouer sur les rebondissements mais cela reste sans appel car les conséquences sur le personnage n'apportent rien de nouveau à son état d'esprit. Au lieu de ça, on nous fourgue encore un personnage tiré du chapeau qui serait censé créer une situation tendue mais qui ne débloque rien de sensationnel, et encore moins chez la tsun qui d'un coup s'improvise dere.

Les autres personnages tournant autour du duo présentent des points qui auraient pu se glisser dans l'enjeu de manière plus subtile et perturbante. Une fille aurait pu oser davantage mais rien n'y fait. Une autre fille aurait pu faire le travail mais jamais je ne l'ai considéré comme une rivale sérieuse vu comment elle apparaît si déculottée (avec un mauvais jeu de mot). De même, je n'ai jamais l'impression que le protagoniste doute de ces choix quant à sa vie amoureuse. Il n'y aucune remise en question réelle si ce n'est se renfrogner dans un coin de manière ridicule avant de se relancer dans une énième tentative de séduire la garce.

En parlant de la garce, je la traite de tous les noms (elle le mérite non vu ce qu'elle fait aux autres?) mais elle n'est pas inintéressante. Du moins, je le pensais... La raison de sa haine envers les garçons reste floue. Il ne faut pas compter sur le protagoniste ou sa maid pour nous éclairer davantage dessus. Le premier est focalisé sur son malheur, sans se questionner sur le pourquoi de son rejet, et la seconde ne dit jamais rien de rien, impassible et sans âme. De toute façon, ayant lu les derniers chapitres du manga pour connaître la fin (oui je me suis infligé ce supplice), il n'y a rien de réconfortant parce que cette histoire est construite sur un évènement tout bête qui n'est qu'une gaminerie. Ce qui est dingue, c'est que cela a conditionné pour les années suivantes le train de vie de deux personnages de manière complètement stupide comme si ils n'avaient rien d'autre à faire de leur temps que de ressasser le passé. Oui, j'ai du mal, pardonnez mon insensibilité, mais les voir tirer de telles conclusions à leurs traumatismes d'enfant, (de tout coeur avec eux pour l'empathie), m'est disproportionné.

Bien, je suis sévère et quelque peu virulent. Ce n'est pas tout noir non plus mais je ne vais pas prendre le risque de me répéter (comment ça je me défile?). Je ne vais pas revenir sur plusieurs points sus-évoqués qui auraient pu faire partie d'une belle dynamique. C'est une histoire qui "aurait pu" mais qui n'a pas fait. Soit le résultat y est, soit il n'y est pas. C'est pour ça que je considère que cette histoire se veut romantique mais n'est pas selon moi romantique. Ou alors je n'ai encore rien compris à la romance et je peux aller me rhabiller. Salut!

Sur ce, je maintiens le 4/10 parce que j'ai quand même tenu jusqu'au bout et que c'était plutôt sympa à suivre.