La vallée aux poncifs

» Critique de l'anime Asterisk War (TV 1) par nerokarin le
14 Janvier 2016

La vallée aux poncifs est un bien étrange endroit... On raconte tout un tas d'histoires à son sujet. Elle portait jadis un nom différent et aurait été le fief de curieuses créatures bavardes, aux formes étranges et aux intentions floues. Hommes, femmes et enfants s'y rendaient, désireux de se laisser bercer par des récits repoussants toujours plus loin les limites de l'imagination. leurs histoires étaient empreintes de mystère, et bien malin celui qui pouvait en percer tous les secrets.

L'histoire ne tarda pas à se faire connaitre. Aussi certains individus peu scrupuleux, virent en cette découverte une opportunité à ne pas laisser filler. "Nous pourrions devenir riches", une idée qui se répandit telle une traînée de poudre, et il ne s'écoula guère de temps avant que ces pauvres créatures ne se retrouvent dans un enclos. La vallée était devenue bien silencieuse, et il ne régnait plus dans les bourgades avoisinantes, l'ambiance festive qu'on y retrouvait à l'accoutumée.

Mais par un fatidique matin de juin , un tumulte se fit entendre, provenant de la vallée. Les gens accoururent, portés par un espoir innocent. Hélas, une triste image les y attendaient. Les créatures étaient enchaînées, et leur pelage grisonnant. Il leur fallait désormais payer pour les écouter, et leurs histoires étaient dépourvues d'originalité. Mais acculés et désespérés, les villageois mirent la main à la poche, et ce marché vicié finit par prospérer.

un homme fortuné, du nom D'Aywan piktur, se vantait d'avoir en sa possession une bête nommée Asterisk, dont les dons d'orateurs ne seraient plus à prouver. Mais les villageois, par deux reprises abusés par la marchandise médiocre du bonhomme , n'avaient plus cœur à payer pour écouter le récit du sieur Kirito et son épopée. un jeune garçon semblait intéressé, aussi s'assit il auprès de la bête qui se mit à parler.

"C'est l'histoire d'un mec qui se fait rosser, après avoir surpris en train de se changer, une tsundere au tempérament bien trempé. S'en suivent dés lors moult péripéties, dans un lycée où des adolescents se foutent sur le pif pour le plaisir d'une société en décadence. Les adolescents précédemment mentionnés se sont vus dotés de pouvoirs particuliers, après un événement aléatoire qu'il est inutile d’expliquer. "

Excédé par les rimes inconstantes de son interlocuteur, le jeune homme le pressa de continuer. Il ne tarda néanmoins pas à déchanter lorsqu'il se rendit compte que tout n'était que succession de poncifs resucés et poussiéreux. Il était incapable de s'attacher aux protagonistes de l'histoire, tant ils ne semblaient dans leurs actions et leurs propos que répéter un schéma usé jusqu'à la corde, et ce sans un semblant de personnalité. La relation du duo principal péchait par une cruelle absence d'alchimie, et la logique qui régissait leur relation échappait quelque peu au jeune garçon. Il ne put s'empêcher de constater également, que les autres protagonistes n'avaient pour unique fonction, que de faire les yeux doux au héros de l'histoire, qui se retrouva en l'espace d'un instant, avec assez de femmes à ses bras pour ouvrir un couvant. Ce dernier d'ailleurs, était bien frustrant à suivre. Indécis, et souriant comme un idiot, il semblait bien trop gentil pour être convaincant. Pouvait-il réellement porter le poids du monde, sur son dos frêle de héros de light novel en carton ?

"J'aurais plus de chance du coté de l'histoire", se dit le jeune garçon dans un élan de naïveté, caractéristique de cet age sot. hélas il ne fut accueilli que par un monde incohérent aux lois floues. Les éléments les plus primordiaux étaient à peine esquissés, et laissèrent place en l'espace d'un instant, à une pléthore de combats insipides et chorégraphiés avec l'arrière train. La piste que semblait emprunter l'histoire à ses débuts, à savoir la recherche d'une grande sœur disparue, fut vite mise de coté, pour privilégier lingerie fine, et romance en plexiglas.Les tenants et aboutissants de l'histoire avaient étés donnés en pâture aux cochons, si bien que l'aspect futuriste et la société dans laquelle l'histoire se déroulait, tenaient d'avantage de l'artifice, dont la finalité était de donner au récit des allures de scifi qui sent bon le patté. "Tout va bien !" lui cria Monsieur Piktur de l'autre coté de l'enclos. " Il y'a des hologrammes, et une société dysfonctionnelle".

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et rien ne pouvait plus empiéter sur la détermination du jeune garçon à faire taire la bête, pas même la voix plaisante de cette dernière , qui sut accompagner des scenes d'une consternante médiocrité avec des mélodies plaisantes à écouter. Quelques instants après un départ en grande pompe, le jeune garçon revint une pelle à la main. D'un geste sur, il asséna un violent coup sur le front de la bête qui explosa dans une gerbe de couleurs criardes à donner la nausée, les mêmes couleurs utilisées par la bête pour illustrer l'histoire qu'elle venait de raconter. Le jeune garçon s'éloigna sous le regard indifférent de Monsieur Piktur. Il venait de devenir un homme, il jura de ne plus se laisser abuser, et marcha tête haute vers le soleil couchant.

Néanmoins il ignorait que, plus tôt dans la journée, la bête avait donné naissance à une progéniture impie...

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

nerokarin, inscrit depuis le 21/01/2014.
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