Critique de l'anime Les Ailes d'Honnéamise

Le premier long-métrage du prestigieux studio Gainax, sorti voilà plus de 20 ans maintenant... ça ne nous rajeunit pas ! Loin de la science-fiction dopée aux mechas d'Evangelion ou encore TTGL, Les Ailes d'Honnéamise joue la carte retro.

L'époque reste indéterminée et l'univers n'est qu'un reflet déformé du nôtre, mais une chose est sûre : certains décors font futuristes (le quartier "chaud" notamment) alors que les vêtements donnent aux personnages un look complètement "désuet". En outre, certaines technologies flirtent avec le steampunk, comme les téléphones. Ce mélange d'époques est plutôt sympa, et c'est avec curiosité que l'on découvre les différentes facettes d'un monde pas si exotique que cela.

Pour l'époque, l'animation est assez exceptionnelle, soignée et parfaitement convaincante. Le dessin n'est pas d'une grande finesse et la chara-design très old-school, mais le graphisme reste agréable. Le doublages VF sont bien trippants, avec un franc-parler parfois surprenant. A vrai dire j'ai laissé tomber la VO car les sous-titres du DVD sont mal calés.

Le personnage de Shiro est très réussi. Volontaire pour être envoyé dans l'espace, il passe pour suicidaire auprès de ses potes de la Royal Space Force, une bande de joyeux lurons. Son étrange relation avec Riquinni, fervente chrétienne, apporte une touche de poésie à une histoire qui vire souvent vers la comédie. Le ton reste léger, en dépit d'un contexte scénaristique assez sérieux : crise économique, révoltes populaires, menace de guerre avec le pays voisin, questionnements métaphysiques (vite fait hein)...

L'histoire s'axe autour de l'entrainement de Shiro et sur la construction plus ou moins artisanale de la fusée, ce qui est plutôt rafraîchissant. Les scènes d'action pure sont pourtant de la partie, notamment quand le pays voisin décident d'attaquer. Mais en réalité, le film traite surtout des relations humaines et du but de l'existence. Sur ce point, c'est un beau film, faussement simple et songeur !