Cher lecteur, il y a un moment que cet anime me pose bien des problèmes quant à l'écriture de cette critique, pour la simple et bonne raison que mes avis objectifs et subjectifs divergent trop. De cette façon, j'ai essayé d'élaborer quelque alchimie entre les deux ressentis, afin de pouvoir peindre un portrait des plus complets concernant cette série.
Annoncé comme l'anime yaoi de l'année, Love Stage ne semble pas vouloir dévier des grands classiques du genre, et met en scène, dans le seul but de toucher un public plus conséquent, deux personnes hétérosexuelles. De cette façon, l'anime a pu intéresser des personnes extérieures au public habituel, dont je ne fais pas partie.
Un soupçon de fraîcheur en plein été
Si l'anime a su passer chez moi le stade du premier épisode, c'est bien entendu parce qu'il y avait quelque chose de plus qu'un certain nombre de séries du genre, que j'ai - malheureusement - abandonnées. Et ce petit quelque chose n'est ni plus ni moins un savant cocktail d'humour, de tranches de vie, et de scènes pleines de douceur.
La série réussit haut la main ce pari, et je me laisse convaincre, cher lecteur, diverti par ce qui s'annonce comme une comédie romantique des plus sympathiques. Les personnages, certes stéréotypés au possible, fonctionnent et portent des situations plus cocasses les unes que les autres, sans tomber dans une lourdeur superficielle.
Dynamique est le premier qualificatif qui me vient à l'esprit concernant cette série. On est rapidement emporté par l'euphorie communicative des personnages, ce qui permet de faire passer les scènes les plus limités chez certains réfractaires au genre - dont je ne fais pas partie, ce qui aura sans aucun doute facilité les choses.
Et au bout de quelques épisodes, ce qui devait arriver arriva: je me mis à attendre chaque mercredi la sortie de l'épisode suivant, contrairement à tout ce que je pouvais penser lorsque j'ai eu la curiosité de visionner le premier épisode. Love Stage impose un rythme et des personnages additifs, sans mentir une seule seconde sur la marchandise.
Mais on en voudrait plus !
Ce que je peux critiquer, ce n'est pas cette alchimie alliant personnages et humour, loin de là, mais plutôt l'essence même de l'anime. La série ne se mouille pas, reste gentiment dans les codes du genre, si bien que la trame scénaristique ne réserve aucune surprise au spectateur.
Car dès l'opening, nous savons déjà que les deux protagonistes vont finir ensemble, nous savons que leur histoire va aboutir. Comme dans un certain nombre de yaoi, ai-je envie de dire. Mais ce que le spectateur attend alors, c'est un peu de challenge, un peu de spectacle justement ! Il attend plus qu'un déroulement linéaire.
Néanmoins, ce n'est pas pour autant que Love Stage propose un déroulement que je puis qualifier de linéaire. Si je devais le définir à l'aide d'un mot, j'utiliserai plus volontiers prévisible. Loin de nous proposer une réflexion, sur des thèmes plus qu'intéressants qui plus est - à savoir la différence entre le rêve et la réalité ainsi que les inquiétudes de l'avenir -, la série choisit de se focaliser sur une facette plus humoristique.
C'est un choix. Un choix que je ne désapprouve pas pour autant - la preuve, j'ai apprécié l'anime -, mais qui empêche néanmoins la série de s'élever au delà d'une simple comédie romantique. En un mot: du potentiel non pas gâché, mais pas exploité à son maximum. Pourtant, au fond je n'en veux pas à la série: une partie non négligeable de l'audience aurait décroché, si le caractère yaoi de la chose avait été traité d'une manière plus approfondie.
Une réalisation globalement à la hauteur
Sur ce point, je suis particulièrement satisfait: la réalisation est bonne, notamment concernant la censure, inévitable dans ce genre d'œuvre dès que l'on a affaire au grand public. La série choisit d'utiliser des effets particulièrement réussis au lieu d'user des habituels zones noires, choix tout à fait louable.
De plus, l'animation - même si la fluidité aurait pu être meilleure - est constante, les proportions sont respectées, aucun problème sur cette facette de l'anime. Mais je reste tout de même septique vis à vis du charadesign de la série, que je trouve trop figé. Type de charadesign que l'on retrouve particulièrement chez Sunrise par exemple, mais qui fonctionne beaucoup moins bien dans des histoires où l'on aurait apprécié plus de douceur.
Les seyuus font leur travail, sans problème, mais il m'aura manqué le coup de cœur tant attendu lorsque les choses ont commencé à s'échauffer, tout comme la musique, qui si elle a été correctement utilisée, est finalement transparente.
Les openings et endings sont remplis de fan service, et c'est bien leur rôle. Ils sont sympathiques et mettent de bonne humeur, parfaitement dans la continuité de la série. Dommage que les chansons soient complètement transparentes elles aussi.
Un bon moment passé avec cette sympathique comédie romantique, qui pourra contenter même quelques réfractaires au genre. Une petite surprise de ce cru estival 2014. À voir en attendant l'été prochain.