... Ahla, Loveless, quand tu nous tiens...
Je n'ai pas encore vu la série en entier, mais je ne pouvais pas ne pas poster de critique ^-^ - en étant largement étonnée d'être la première à le faire...
Je vais tenter d'être synthétique et pour cela je commence par le mot-clé de l'histoire: ambiguité.
Ce terme vaut autant pour le scénario que pour le coté sentimental et l'OST.
Première particularité: l'amour entre deux personnes du même sexe; je dirais d'ailleurs davantage amour discuté, car "amour indicible" (pour rester dans le thème =p) - et pourtant tellement prenant... On a d'une part Sôbi le torturé qui s'éprend du tout jeune Ritsuka, prototype de l'enfant/adolescent qui se cherche, se pose des questions, et qui découvre. L'amour? La souffrance? La mort? Tous ces thèmes communs au premier abord qui cependant n'échappent à personne; et qui ici, s'attaquent à une psychologie encore toute frêle, celle de ce Rituska autant en proie aux autres qu'à lui-même.
On est donc face à cet "amour" tourmenté, entre passion, désir ou tout simplement recherche affective; deux héros qui nous bouleversent donc, et dont la psychologie s'étale de manière étonnante sur une simple palette de 12 épisodes.
Par après, côté scénario, on est coincé entre passé et présent, et là aussi inévitablement l'on se pose des questions sur la personnalité de Ritsuka. Pourquoi un si cruel destin? Pourquoi des mots qui arrivent à tant nous toucher? Quel est ce passé qui hante notre protagoniste, quelle est cette fonction-clé du passé? Un anime qui ne peut laisser de glace et qui soulève questions sur questions. Je dirais qu'il est difficile de cerner entièrement ce scénario, mais la réside aussi tout son intérêt: on a ici une idée de base traduite par des notions et des images, idée qui arrive à la fois à se préciser de plus en plus tout en restant dans ce flou quasi "nécessaire". Ce flou san lequel Loveless ne serait plus Loveless..
... et qui est d'autant plus percutant car il fait partie intégrante de la trame poétique, élément absolument non-négligeable de l'animé. Citons ainsi, à titre d'exemples: la métaphore de la virginité qui plait et intrigue; l'importance des notions enfant/adulte; la beauté des images, notamment lors des combats, qui ne méritent que le qualificatif de magnifiques; la douceur ou la douleur des regards; enfin, l'aspect musical très soigné, avec notamment un chant en français (!) d'une toute beauté.
J'ai essayé de dégager les principaux aspects de cette série qui m'a immédiatement parlée et que je conseille tout de même d'aborder avec un certain recul: ce n'est pas Naruto ou Full Metal Alchemist ou il suffit de bêtement suivre l'action; il y un bon nombre de sous-entendus et de choses à constamment interpréter, d'après moi. Il n'empêche qu'une fois lancé, il est difficile de se séparer de la douce et pourtant blessante étreinte de cet anime qui fait part d'une rare sensibilité; le pouvoir d'un amour sans mots...