Mariez Airi The Animation

Pour suivre le mouvement de redresseur de tords lancé par une illustre critique et à cause d'une mention impromptue à Garo sur discord, je vais m'attaquer à Iria Zeiram. Donc cette série de 6 OAVs, datant de 1994, ont été faites dans le but de promouvoir le film "Zeiram 2" qui sortait au Japon. Cette licence a été créé par Amemiya Keita, connu pour la licence Garo qui avait pas mal de succès dans le genre toukusatsu.
Globalement, c'est une copie d'alien avec un monstre - le Zeiram - qui survit aux conditions les plus extrêmes et que certaines corporations voudraient utiliser comme arme biologique mais qu'elles n'arriveront évidement pas à contrôler. La particularité du monstre est qu'il parasite les humains, si nécessaire, et peut donc être incarné par un acteur en costume.
Dans les OAVs, l'histoire est centrée sur Iria, la petite sœur de l'investigateur Glen qui est elle-même apprenti. Jouant le rôle de chasseurs de primes, Glen et Iria sont envoyés en mission pour secourir un vaisseau spatial en perdition : il s'avérera que le Zeiram en était la cargaison et, comme de bien entendu, ça a mal tourné.

Iria est donc une série de SF orientée principalement sur l'action et l'histoire en paie parfois le prix en terme de cohérence. Par exemple, à l'épisode 3, Iria attaque le siège du Tedan Tipedai (l'administration locale) dans une séquence digne d'un Jason Bourne et, à l'épisode 4, elle semble en bon terme avec eux sans autre forme d'explication. Le but assumé est de toujours avoir de l'action et un maximum de confrontation entre Iria et le Zeiram.
Donc, en terme d'action, la série se défend avec une animation plus que correcte, pas mal d'idée d'armes différentes pour exploiter le côté SF, et de la variété dans les types d'affrontements. La réalisation de Amino Tetsurô (Broken Blade, Macross 7) est convaincante, l'action se suit facilement et on est vite entraîné dedans. Au niveau musique, même si le style accuse son époque, ça accompagne plutôt bien l'action. A ce niveau, il ne faut pas tenir compte du générique de début assez immonde. Par contre au niveau bruitage, c'est quand même assez mitigé, surtout avec les bruitages ridicules du Zeiram.
Au niveau de l'univers SF développé, c'est plutôt engageant avec cette orientation sur des designs asiatiques ou les constructions avec pour thématique le dôme champignon, mais passé l'esthétique, c'est relativement peu travaillé. La série se base beaucoup sur les apparences pour vendre et ce n'est donc pas une surprise qu'ils aient appelé Mazakasu Katsura pour faire le chara-design d'Iria et un coup marketing de plus.
Au niveau des personnages, ils sont relativement peu développés à l'exception d'Iria qui est plutôt sympathique : elle commence comme apprentie ayant grandi en admirant son frère et se retrouve, par la force des choses, à devoir prendre ses responsabilités et à tempérer son côté tête brulée. La doubleuse, Aya Hisakawa, propose une performance correcte mais elle double en général des second rôles, je ne me la rappelle que dans le rôle de Yôko pour les 12 Royaumes... Le design du Zeiram est également suffisamment impressionnant pour être un monstre spatial qui soit pris au sérieux, on ne pourra pas en dire autant de ses acolytes...
Point noir, au niveau des personnages, les enfants qui s'incrustent dans l'histoire sont chiant et leur rôle comique tombe souvent à plat. Ils introduisent également de nombreuses longueurs qui vont à l'encontre de l'aspect action.

Pour conclure, ces OAVs restent de bonne facture et sont destinées à un public qui cherche l'action, elles n'ont pas particulièrement marqué car elles n'apportaient pas de grande nouveautés au genre. Elles ont bénéficié en France d'une certaine popularité grâce à leur diffusion sur Canal+, mais reste un choix optionnel pour les amateurs d'animation voulant découvrir les OAVs des années 90.