C'est un dessin animé né sous des auspices exceptionnels, puisqu'il part d'une initiative gouvernementale. L'histoire de Megumi y est narrée en 25 minutes avec le plus de pudeur possible, sans trop chercher à extrapoler, attitude louable du point de vue éthique, mais franchement décevante du point de vue artistique.
On n’évite pas vraiment certains clichés propres à ce type d'objet mi-documentaire mi-fictif (en ce qui concerne la mise en scène) : le début est lent et maladroit, il s'agit de nous montrer une Megumi adolescente ayant le goût de vivre, une famille heureuse, un bonheur parfait. On n'échappe pas à un certain ennui, d'autant plus que la mise en scène est défaillante, et la technique vraiment très faible : les bouches ne sont pas synchronisées avec les dialogues, l'animation est saccadée ou statique, à tel point que l’idée de départ se retourne contre ses producteurs : on finit par se dire que ce dessin animé est un foutage de gueule, ce qui n’est bien évidemment pas le cas.
A quelques rares occasions certaines scènes frappent juste, on oublie la lenteur et la pauvreté du dessin animé pour s’intéresser à la façon dont le rapt et son impact psychologique sont traités. Hélas, on s’enlise trop souvent dans le factuel et le roman… Dommage, espérons qu’une telle initiative ne restera malgré tout pas sans suite ; cette idée, bien que dangereuse pour la vérité historique, pourrait en effet avoir une grande utilité pour sensibiliser le grand public.