Unique film d'animation de Yoshifumi Kondô, mort relativement jeune, Mimi wo sumaseba dégage un certain charme. L'histoire d'amour est racontée avec tact et délicatesse, ce qui ajoute à sa crédibilité. Les sentiments des personnages se développent doucement et murissent au rythme de chacun.
La musique joue un rôle central dans ce film (notamment avec la chanson "Country Road") et trouve son apogée dans la scène au sous-sol du magasin où Seiji acompagne au violon Shizuku qui chante. Cette scène permet de confronter le résultat des efforts des deux personnages principaux : Seiji joue avec le violon qu'il a lui-même construit, tandis que Shizuku chante la chanson qu'elle a transposée de l'anglais.
Le film met également en avant les chats avec de nombreux traits que l'on retrouvera dans le Royaume des Chats, comme le personnage du Baron ou le chat indolent que suit Shizuku. Le Baron, s'il est ici immobile (et pour cause) n'en dégage pas moins une forte impression sur Shizuku, il lui fera même un clin d'oeil, par le truchement d'un reflet. C'est également lui qui inspire Shizuku pour écrire son livre, bel hommage de la jeune fille à ce chat atypique.
On ne trouvera pas ici d'aventures fantastiques ni de parcours iniatiques mais à la place une belle métaphore sur le travail et l'effort pour arriver à concrétiser ses rêves d'enfant. J'aime bien également le grand-père qui soutient gentiment tant Seiji que Shizuku dans leurs efforts respectifs.
Le dessin et l'animation sont de qualité, il a notamment été fait un gros travail pour rendre les attitudes des personnages les plus réalistes possibles (y compris le mouvement des lèvres lorsqu'ils parlent !).
Un film d'animation à ne pas manquer.